Une seconde chance pour deux âmes qui méritent une autre alternative alors j'ai décidé de réécrire l'histoire, pour vous donner une toute autre vision de ce qu'aurait pu être leur relation.
Chrissy n'a jamais aimé sa vie, d'ailleurs elle n'a jamais...
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Mars 1987 – 60 jours
Le bonheur de l'aimer était à un fil de l'effondrement. L'aimer, c'était aussi prendre le risque d'avoir mal et quand tout s'est arrêté, que restait-il ? Les souvenirs, juste les images d'une relation, d'une histoire. Un passage d'une vie, un point final. Un pas après l'autre, trébuchant très souvent sur ce qu'il restait, le vide n'a jamais semblé aussi attirant. L'avenir semblait lointain, presque inenvisageable. Le passé occupait son esprit et son cœur, ne laissant aucune seconde de répits, aucune seconde pour se préparer à avancer. Et elle s'y perdait, elle s'y rattachait parce que c'était tout ce qu'elle avait et tout ce qu'elle n'aurait plus jamais. Les promesses ont été oubliées, scellées dans un coffre dérivant dans un océan de pleurs. Le temps s'était arrêté, la tristesse résonnait si fort qu'elle ne semblait pas vouloir quitter ce corps, perdu entre les humains, entre la vie qui la narguait sans vergogne. À un pas du vide, les cheveux retombant sur ce visage effondré et humidifié par la pluie, Chrissy observait le gouffre qui s'offrait à elle, comme un appel, une voix vibrante dans son esprit.
Elle n'allait pas sauter. Elle ne l'avait pas fait jusqu'à présent, pourquoi elle aurait franchi le pas maintenant ?
La jeune femme se demandait quel effet cela ferait de ne plus rien ressentir. Juste rien. Et cette idée la faisait frémir d'un terrible besoin. Elle soupira, les lèvres bleutées et tremblantes par le froid. Elle était là depuis des heures, elle ne les comptait même plus. Chrissy venait au sommet de cette falaise quand elle le pouvait, se demandant si ce n'était pas mieux d'en finir. Puis, elle faisait un pas en arrière et elle repartait, abandonnant l'idée de mourir. Comme prévu, elle recula, faisant retomber ses bras contre son corps plus frêle qu'avant. Elle avait rechuté et cela n'était même pas étonnant. C'était presque évident. L'enfer n'était jamais très loin, il ne serait jamais loin.
Elle marcha, les pieds trainant et tapant contre les graviers, le regard perdu et brillant de larmes. Sa mâchoire trembla aussi vite que ses larmes s'effondrèrent à nouveau contre sa peau. Ses habits étaient trempés, ses larmes se mélangeaient à la pluie. Seul le bruit des gouttes retombant contre le sol et ses sanglots résonnaient dans ce lourd silence. Elle continuait de piétiner, trainant avec elle son fardeau, sa douleur et sa misérable vie. Elle rejoignit la forêt après une marche interminable puis aperçut enfin la route qui mènerait jusqu'à la ville d'Hawkins. Cette ville qu'elle détestait tant.
Elle longea le bord de la route, le visage baissé et le regard posé sur ses baskets à présent couvertes de boue. Si elle avait pu s'asseoir juste ici et y rester toute la nuit, elle l'aurait fait. Elle était épuisée. La lutte était difficile, elle s'y sentait presque obligée. Condamnée à vivre une vie qu'elle n'avait pas choisie, qu'elle n'arrivait pas à s'approprier. Elle subissait sa présence sur Terre et rien n'avait le goût de l'espoir. L'espoir était parti, abandonnant Chrissy à son sort. Quand elle passait en revue sa vie, elle n'y voyait que de la souffrance. Même si des infimes moments de joie avaient accompagné son quotidien et l'avaient rendu plus supportable, la finalité restait la même. La souffrance était là en permanence.