Et c'était cette victoire de mon cœur innocent face à ma raison, qui m'avait brisée une deuxième fois.
Je sais pourquoi il est là, il sait aussi pourquoi il l'est et il sait que je le sais.
Et je ne lui laisse même pas le temps de parler, que je fais l'erreur de vider mon sac. Toujours accroupie, sans lever les yeux alors qu'il est debout à côté de moi. On regarde juste ces poissons qui tournent et s'effleurent entre eux.
Et je sais qu'il attendait ce moment, autant que moi je n'en voulais pas.
Moi: Après ça j'ai tellement réfléchi à ce que j'aurais pu faire pour te donner envie d'aller voir ailleurs.
Ok, Iana...on se calme, on y va doucement.
Non, tout doit sortir.
Moi: J'étais folle amoureuse de toi, amoureusement malade de toi. Personne ne comptait plus que toi, et c'était sûrement ça mon erreur, de t'avoir placé au sommet alors que ce n'était sans doutes pas ton cas. Est-ce que j'suis aussi difficile à aimer, je n'le mérite pas cet amour?
Mes larmes viennent se mélanger à l'eau du bassin, je ne sanglote pas mais ma voix déraille de temps à autre.
Moi: Et si tu t'excuses maintenant je serais tellement, mais tellement en colère...tu n'as pas le droit d'me balancer de simples excuses après ce que j'ai traversé.
Je respire doucement, n'angoisse pas.
Moi: J'ai voulu m'isoler, j'ai voulu aller de l'avant et passer à autre chose...jamais, jamais je n'ai réussi faire autre chose que t'aimer et t'en vouloir en même temps. Et j'me déteste tellement de continuer à ressentir ces putains de sentiments...j'en veux pas, j'en veux plus...j'en ai assez de tourner en rond, j'pensais que comme dans les films j'allais m'en remettre et avancer.
Je renifle et sèche mes larmes, en vain.
Moi: Mais putain, nan, cette douleur me consume toujours un peu plus chaque jour et toujours aussi fort qu'au premier jour...je n'ai plus aucune force.
Je n'en peux plus, je suis épuisée.
Moi: Tout ça, parce que j'ai été assez naïve pour croire en toi, en nous.
J'inspire et expire lentement.
Moi: Pourtant, nos enfants sont brillants, de magnifiques enfants qui rendent ma vie tellement belle...mais je ne sais pas, j'm'étais dit qu'on aurait pu les élever ensemble, être heureux ensemble. Encore ma naïveté de croire en nous.
...je n'ai plus rien à dire, rien à penser.
Moi: J'ai fini.
Je sèche encore une fois mes larmes avec mes manches, et les froissements de ses vêtements m'indiquent qu'il vient de s'accroupir, lui aussi.
Mikey: J'aimerais que tu m'écoutes, jusqu'au bout. S'il te plaît.
Dans mes nombreux scénarios, c'est le moment où je plonge sa tête dans le bassin pour lui faire comprendre qu'il doit aller se faire foutre.
Mais je n'en fais rien, comme d'habitude. Et je le regretterai plus tard, comme d'habitude.
Mon silence comme réponse, il reprend.
Mikey: Il y avait cette fille, Akira.
Je le sais, Akira. Une amie d'enfance, qui m'a tourné le dos et s'est mise à me détester.
C'est avec elle qu'il m'a trompée.
Mikey: Elle te détestait comme c'était pas imaginable. Quelques mois avant...ça. Elle s'est mise à me tourner autour, à me coller pour espérer t'atteindre. Sauf que j'l'ai remise à sa place, elle s'est énervée et elle n'est revenue que quelques semaines plus tard. Elle m'a montré des photos de toi avec un autre homme pour que j'te quitte, mais elle ne savait pas que j'le connaissais ce mec, c'était Takemichi. Après elle s'est encore plus énervée.
VOUS LISEZ
Excuse-moi.
FanfictionOn ne réalise la valeur des êtres proches que lorsqu'ils sont partis. Mais ça, il l'a compris bien trop tard, quand il a commis l'erreur de sa vie en la laissant partir, le cœur brisé ainsi que la vie naissante en elle.