It's Only You. Tome 2.

Chapitre 7

Tobias

Plus loin dans le futur

Je ne crois plus en rien. La vie m'a trop fait souffrir. Je n'espère plus rien de personne. Je sais que ses promesses sont vaines. J'ai pourtant essayé de faire de mon mieux. Mais je n'aurais pas du profiter de sa faiblesse pour la blesser. Je suis un sale type. J'ai perdu ce que j'avais de plus cher. Sa confiance.

Retour au moment présent

Ma respiration est haletante. Je m'adosse au mur de l'abri de jardin et essuie d'une main mon front. Je me faufile dans ma chambre, sous la douche et laisse couler l'eau sur mon corps. Je ne tiens plus debout, je suis exténué. Cette nuit, j'ai du dormir trois heures au maximum. J'ai vraiment besoin de sommeil mais je pense trop. Je me demande pourquoi je fais encore ce footing le matin alors que mes jambes ne me tiennent plus. Je la retrouve en train d'étudier sur la terrasse, entourée de ses bouquins et des écouteurs dans les oreilles. Elle sursaute lorsque je dépose un baiser au creux de son épaule, mais un sourire se dessine sur son visage quand elle m'aperçoit. Elle est toujours aussi belle. Je m'assieds sur la chaise voisine et prend un de ses livres le feuilletant. Je devrais étudier moi aussi.
J'aperçois Pauline dans la cuisine et file la rejoindre.

Ma petite soeur a maigri, ce n'est plus la même. Ça me terrifie de la voir se métamorphoser ainsi. Lorsque je la serre dans mes bras, je sens ses os, il n'y a plus de muscle. Pourtant elle est toujours aussi forte et ne baisse pas les bras. Je suis très fier d'elle.
Elle a un grand sourire, elle est en train d'envoyer des messages à je ne sais qui.

-Tu parles à Jenna? demandai-je curieux.

-Non, dit-elle toujours souriante.

-Tania alors?

-Matteo, dit-elle.

-Hé, je ne le connais lui! m'offusquai-je. Il est bien hein?

-C'est juste un ami, Toby.

-Ami ou copain, il doit bien de traiter dans tous les cas.

-Oh mais c'est qu'il s'inquiète mon frérot! se moque-t-elle m'imitant.

-Tu l'as rencontré à l'hôpital?

-Oui. Lui aussi attend une greffe, de poumons.

-Ow, dis-je. D'accord.

-Il est très drôle. Je vais le voir quand ma dialyse est fini et que je vous attends. Et il vient manger avec moi le midi parfois.

-S'il prend soin de toi, ça me va! dis-je en posant un baiser sur sa joue. Tu manges ce matin.

-Oh Toby, je n'ai pas faim.

-On ne discute pas Pauline, dis-je.

Elle fait la moue, je ne cède pas pour autant et elle prend du pain à contre-coeur me tirant la langue. Le soleil brille dans cette immensité bleue. C'est très agréable, je m'installe un instant dans le hamac, profitant de cette belle matinée.
Mais, inlassablement, elle revient hanter mes pensées et je n'arrive plus à me la faire sortir de la tête. Élisa semble avoir vu mon visage inquiet et fermé. Je lui souris mais elle s'aperçoit évidement de la supercherie.

-Ça ne va pas ?

-Oh, juste ce footing qui m'a bien épuisé.

Un mensonge de plus a ajouté à ma liste. Elle semble y croire et retourne à ses révisions. Je me balance de droite à gauche pendant un moment, essayant de fuir mon propre esprit. C'est plutôt difficile.

***
Je m'avachis sur ma chaise aux côté de Kohl tout aussi fatigué que moi. Il a l'air d'avoir passé un mauvais week-end, ou il a fait la fête et un peu trop bu. J'opterais pour la seconde solution connaissant mon ami.