It's Only You. Tome 2.

Chapitre Bonus

À la demande d'une personne particulière rencontrée ici-même. Love you.

Pauline.

L'été s'annonce beau et chaud. Je profite de la piscine de mes grands-parents. Mon maillot deux pièces laisse apparaître mon bronzage. Mais aussi les cicatrices de ma transplantation. J'applique ma crème solaire comme me l'a conseillé mon médecin.
Matteo arrive derrière moi et passe ses mains autour de la taille. J'aime ce contact peau contre peau. Ça me rassure tellement. Je me retourne pour lui faire face et déposer un baiser sur ses lèvres pulpeuses.

-Tu dois protéger ta cicatrice, lui dis-je passant une main le long de celle-ci.

Il frissonne. Il n'aime pas cette marque comme je n'aime pas les miennes.
Matteo est doux et délicat avec moi comme si j'étais sa poupée de porcelaine. J'aime avoir de l'importance pour quelqu'un d'autre que ma famille. Ça me rend différente. J'ai bien changé depuis ma rencontre avec lui. Je m'en souviens d'ailleurs.

C'était un mardi. Ma dialyse avait du retard, alors j'arpentais le parc de l'hôpital. J'avais croisé Matteo alors que lui aussi se baladait. Bizarrement, on a été attiré l'un par l'autre et nous avons commencé à parler naturellement. Au bout de quelques jours, nous avons échangé nos numéros puis une complicité était née comme une évidence.
J'ai commencé à ressentir quelque chose assez rapidement pour lui. Pourtant il y avait la maladie. La maladie qui était le plus gros risque. Celui qu'on soit séparer alors que nous avions besoin l'un de l'autre. Je lui ai confié des choses plus que secrètes et lui aussi.

Alors quand il m'a embrassé pour la première fois, ça a été inexplicable. J'ai ressenti des milliers de sensations méconnues et agréable. C'est à vivre, je vous le promets.

On a eu peur l'un pour l'autre. Surtout moi. J'ai vu qu'il allait mal, mais je me voilais la face car j'étais persuadée qu'il me l'aurait dit. Mais Matteo est protecteur, un peu trop. Il a voulu profiter des derniers moments avec moi. Ne pas me faire peur et créer un choc. Je crois que je l'aime. Je l'aime énormément.

Je lui applique sa crème le long de cette marque. Il n'y a que moi qui ai le droit de le faire. Car selon lui, il n'y a que moi qui peut comprendre cette sensation. Il a l'impression de respirer pour quelqu'un d'autre. C'est très étrange.

Nous plongeons. L'eau est chaude et c'est agréable d'y nager. Je fais quelques longueurs avant de me laisser flotter sur un matelas  gonflable. Matteo monte à son tour sur un matelas et nous nous laissions ainsi divaguer un moment sur l'eau.
Le soleil tape sur notre peau. Je ne peux m'empêcher de passer mes doigts le long de mes cicatrices. Sans ça, je n'aurais pas rencontré Matteo. Lorsque je vois notre bonheur aujourd'hui, ça me rend simplement joyeuse.

Je marche main dans la main avec lui dans les rues de Phoenix que je connais maintenant par coeur. Je les ai arpenté pendant suffisamment longtemps.
Je suis heureuse avec lui. Il m'a aidé à surmonter la maladie, sans lui, je ne serais pas là aujourd'hui. Je l'aime à la folie déjà. Il me protège et me considère comme sa pierre précieuse. C'est fou, je n'ai jamais eu autant d'importance pour quelqu'un. Je me sens vivre, utile et j'aime ça.

Cette ville est belle et reste quelque peu authentique. Nous nous installons dans un parc tout proche d'un point d'eau. L'air est chaud et le soleil fait briller mes cheveux blonds. Je les ai laissé détacher, comme aime Matteo.

Il enlace sa main dans la mienne. Il aime montrer que je suis à lui. Je pose ma tête sur son épaule pour sentir se doux parfum qu'est le sien. Sa chemise laisse découvrir la naissance de sa cicatrice. Je ne peux m'empêcher de la toucher. Il n'en a pas honte, ça ne le dérange pas qu'on la voit. C'est tout le contraire pour moi. J'essaie au maximum de la masquer. Mon corps est déformé par ses balafres.

-Tu es belle mon petit ange.

-Tu es sexy, répondis-je.

-On y va, maintenant ?

-Oui, soufflai-je.

Nous prenons un bus pour aller à notre lieu de rendez-vous. J'ai à la fois peur et hâte d'y être. C'est une décision qu'on a pris à deux et nous en sommes fiers. Tout le monde nous félicite avant même que se soit réalisé.

Respire un bon coup Pauline, tout ira bien. Après tout, ce ne sont que des enfants. Ils sont malades comme tu l'as été et passer du temps avec eux ne sera que bénéfique. Pour toi comme pour eux.

Nous arrivons en pédiatrie d'hémato-ontologie. Le service est très bien décoré et me rappelle un univers de Disney. Tout semble magique et féérique ici. Une jeune infirmière nous mène vers un petit salon où une dizaine d'enfants nous attendent. Ils doivent avoir entre douze et quatorze ans, quasiment tous relié à une pompe de chimiothérapie. La scène est terrible à voir. Je me demande comment on peut permettre ça. Aucun être humain ne devrait avoir à vivre une telle chose. Ça reste ancré dans la mémoire à tout jamais, tu ne peux pas oublier tous ces soins, toute cette atmosphère.

Pourtant ils sourient et quand ils nous aperçoivent leur sourire s'agrandissent. Nous prenons place en face d'eux et alors comme le récit de notre histoire. Nous nous en sommes sortis grâce à nos proches et notre force. Ils en ont tout autant que nous dans leur petit corps fragile.

Nous nous sentons grandis en sortant de l'hôpital. Ils nous ont apporté énormément et en peu de temps. Leur courage est un exemple. Eux aussi peuvent être fiers, ils sont la relève.
Tout l'été, nous nous rendons deux fois par semaine pour les rencontrer et jouer avec eux. Ça m'a fait réaliser que l'essence même de la vie c'est le bonheur de se sentir utile.

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Encore un chapitre bonus. Il vous a plu ? Voir notre petit couple Pauline/ Matteo d'une autre manière ça fait du bien !

Bisous, Maty.