Chapitre 11

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   « Le village s'endort. Et il ferme sa gueule parce que la nuit on dort ! Pas de somnambulisme, ça pionce normalement. »

   Avec une docilité toute relative qui laissait paraître les bruissements d'agitation des plus excités, la petite bande d'amis s'efforça de fermer les yeux et de trouver une position confortable pour passer la nuit. En tailleur, à genoux, allongés pour les plus déterminés à faire n'importe quoi, ils s'efforcèrent de contenir leurs états d'âme et de conserver un silence peu sérieux. Zoro, bras croisés et le dos plus raide que la justice, se prêtait au jeu avec une certaine résignation teintée d'un amusement bien dissimulé. D'autres, Law par exemple, étaient là par pure obligation appuyée d'une menace gentiment formulée de la part de la rousse de l'équipe.

   « Bien. Mon cupidon, réveille-toi, » ordonna Bonney en faisant éclater la bulle de son chewing-gum. Nami ouvrit les yeux, à la fois ennuyée de ne pas avoir de rôle plus décisif et ravie par les perspectives qu'il offrait. « Qui veux-tu faire tomber sous le charme d'une de tes flèches ravageuses ? »

   La jeune fille, une lueur malicieuse dans les yeux, désigna du doigt deux personnes. Elle les referma aussitôt, non sans avoir échangé un sourire complice avec la narratrice.

   « Très bien, je vais taper sur la tête des deux amoureux. Evidemment, on ne se communique pas son rôle, on ne s'insulte pas et on ne projette pas d'assassiner cupidon... n'est-ce pas ? » dit-elle en touchant le crâne de Zoro et Sanji qui, perplexes d'être tirés au sort dans la loterie de l'amour, ne comprirent tout d'abord pas contre qui diriger leur surprise. Après quelques doigts d'honneur échangés et des promesses silencieuses de tuer l'autre le plus vite possible malgré leur condition de couple et de ce que cela impliquait, Bonney parvint à les forcer à se rendormir. « Ma voyante, réveille-toi ! »

   Robin ouvrit paisiblement les yeux, un sourire doux aux lèvres. Elle indiqua d'un geste souple la carte de Yamato, en train de se battre discrètement avec Luffy. La rose réussit à lui montrer sa carte sans trop de difficultés et la brune put retourner à son sommeil factice. Vinrent ensuite les tours d'un salvateur particulièrement de mauvaise grâce, d'un enfant sauvage à qui il fallut de nouveau expliquer le rôle puis des loups-garous, au nombre de deux, ce qui était déjà suffisant pour s'embrouiller copieusement à propos de qui il fallait dévorer. Ils se mirent d'accord au terme de pénibles négociations, la sorcière fut appelée et la nuit arriva à son terme.

    « Mon village se réveille ! s'exclama-t-elle en tapant dans ses mains, sans prêter attention à Luffy qui grognait un « Mais il est une heure du mat ! » offensé. Et personne n'est mort cette nuit ! Par contre il faut buter quelqu'un aujourd'hui, je vous laisse vous battre.

   — Donc soit la sorcière a ressuscité, soit le salvateur a protégé, récapitula Tashigi en remontant ses lunettes. On est d'accord que les loups sont obligés de tuer ?

   — Ouais, confirma la narratrice.

   — Moi j'dis que Sourcil en vrille est pas net.

   — Sanji n'est jamais net, quand on t'écoute, rétorqua Nami en se levant pour aller ouvrir la fenêtre, laissant entrer l'air nocturne, brise rafraîchissante qui calmerait les esprits échaudés. C'est pas un argument valable.

   — Si je suis ton bouc émissaire par défaut, c'est parce que t'as des choses à te reprocher, peut-être ?

   — Bon, vous avez des vraies pistes à part vous chercher des puces ? les coupa Yamato en pianotant sur sa cuisse. Law et Robin sont bien silencieux. J'dirais pas que c'est étrange, mais vous avez quand même une défense ?

   — Je proposerais de ne pas voter ce tour-ci, suggéra la brune. Nous disposons de trop peu d'informations et, dans l'intérêt du village, il vaut mieux ne pas prendre le risque de se priver d'un élément important. Voter ne serait pas raisonnable, je m'en abstiendrai et je vous encourage à faire de même. »

Not Emily in Paris but Zoro et Sanji à la placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant