Zoro reposa son téléphone dans un soupir, regrettant déjà d'avoir fait part de ses états d'âme à son ami Kidd. La lumière filtrait à travers les rideaux fins, révélatrice du beau temps au-dehors. S'il tendait suffisamment l'oreille, il pouvait même entendre le roulement des vagues et le cri matinal des mouettes. Du salon s'élevaient les voix de Luffy et Bonney ainsi que le chuintement de la bouilloire. Il était bientôt l'heure de se réveiller, malheureusement.
Sanji remua à côté de lui, accaparant toute son attention. Sa tête reposait sur son épaule, sa main enserrait doucement sa taille. La joue écrasée contre sa clavicule, il émergea du sommeil d'un clignement de paupières encore somnolent. Il sourit mollement lorsque leurs regards se croisèrent et s'étira dans un craquement inquiétant d'articulations.
« Ça va ? » s'enquit le blond d'une voix pâteuse. Il raffermit sa prise sur son ventre, appréciant la chaleur de sa peau.
« Gnagnagna, c'était inconsidéré, on aurait pas dû faire ça, je regrette, pire soirée de ma vie, se moqua Zoro en essayant infructueusement de reproduire le ton de Sanji, la voix bien trop rauque.
— Pff, t'es con, rit-il. Je peux avoir mon bisou du matin ?
— Et puis quoi encore ? » fit-il mine de protester en l'embrassant délicatement sur le front.
Le blond sourit et se colla un peu plus à lui, mêlant ses jambes aux siennes. La main de Zoro remonta le long de son dos, effleura ses omoplates et s'arrêta pour jouer avec les longues mèches qui lui balayaient la nuque. Il adorait ses cheveux. Ils étaient doux, lisses et sentaient bon le shampooing aux agrumes. Il ne put s'empêcher d'approcher son nez pour en humer le parfum envoûtant. Sanji frémit presque imperceptiblement et redressa la tête pour le regarder en face.
« 'Faut que j'aille faire le petit-déjeuner, déclara-t-il, poussé par ce sens du devoir chevaleresque qui exaspérait tant Zoro.
— Non, tu restes ici, protesta ce dernier en l'attirant de nouveau à lui, l'emprisonnant dans ses bras. Encore un peu.
— T'es d'humeur câline, dis-moi, pouffa le blond en se laissant faire, autant amusé qu'attendri. Tu caches bien ton jeu derrière ta tronche de yakuza reconverti.
— Je peux être un yakuza reconverti et vouloir profiter des rares instants où tu mes casses pas les couilles, non ? Ou c'est incompatible ?
— Ça se tient, comme raisonnement, » reconnut-il en s'installant plus confortablement contre lui.
La voix de Yamato s'était jointe aux deux autres dans le salon. Tout le monde se réveillait peu à peu, brisant l'atmosphère intime et cotonneuse qu'ils savouraient en cette tiède matinée. Mais ils rechignaient tout de même à s'en extirper eux aussi, préférant leur étreinte à la bruyante ambiance qu'ils trouveraient auprès du reste du groupe.
Ils profitaient pleinement et sincèrement de cette accalmie, du calme avant la tempête. Ce moment de complicité et de tranquillité n'était qu'un prétexte pour ne pas reprendre leurs provocations habituelles. Il était absolument hors de question qu'ils avouent qu'être là, dans les bras l'un de l'autre, était bien mieux que n'importe où ailleurs. Quoique, à la réflexion, la piscine pouvait être encore meilleure.
« Je vais fumer, » grogna Sanji en s'écartant de lui à contrecœur. Il s'assit au bord du lit, tenta de se recoiffer mais ne fit que rajouter des épis à sa tignasse désordonnée, mais abandonna bien assez vite pour attraper un paquet de cigarettes et son briquet.
Il enfila un pantalon et ouvrit les rideaux pour faire coulisser la porte-fenêtre. Un courant d'air l'accueillit, s'engouffrant dans sa frange blonde. La piscine n'était vraiment pas loin de leur chambre, quelques mètres à peine. Zoro la voyait depuis le lit. S'il parvenait à se lever et à marcher suffisamment discrètement, il pourrait peut-être le pousser pour qu'il chutât dans l'eau.
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Not Emily in Paris but Zoro et Sanji à la place
Hayran KurguLa France, pays de la SNCF, sa ponctualité légendaire et ses pigeons qui ont trop pris la confiance. La France, pays du foie gras, de la raclette en juillet et du comté hors de prix. Mais la France aussi, pays du romantisme, de la poésie et de Pari...