Chapitre 15

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(Tout ce qui est en italique est en français genre...littéralement. Fin vous comprendrez, vous êtes grands.)

   Il pleuvait à torrent, ce matin-là. Un véritable déluge s'abattait sur les toits parisiens, se déversait dans les gouttières mises à mal puis s'écoulait sur les trottoirs et dans les égouts. Un temps à rester chez soi, dans sa chambre, à tranquillement discuter autour d'une infusion de tilleul et d'une partie de hanafuda. Une matinée paisible en prévision, en somme...

   « Mes clés, enfoiré ! Mon portable charge dans ma chambre et il pleut à verse, bordel de merde !

   — J'te place les Quatre Pluies et je m'arrête là.

   — Pff, quel naze, soupira Law en reposant son jeu sur la moquette. T'aurais pu continuer.

   — Vous me dites si je vous dérange et si mon intervention semble totalement aberrante et inappropriée, hein.

   — J'le sentais pas, t'avais pas un mauvais tirage. T'étais pas loin des Rubans Rouges, reprit Zoro en mélangeant les cartes. Soixante-sept à trente-trois. C'est chaud pour toi de remonter.

   — J'ai encore deux tours pour te mettre la misère, ça sera largement suffisant, le démentit le brun en s'étirant.

   — Bon, bah j'imagine que mon pied dans ta gueule ne sera pas non plus aberrant et inapproprié. »

   Zoro roula juste à temps sur le côté pour éviter le talon de Sanji qui allait lui fracasser le crâne. A la place, il se prit le coin du lit dans le flanc et étouffa un grognement de douleur en se relevant prestement. Il s'arma d'une bouteille d'eau qui traînait là et d'un stylo, puis se mit en garde avec un rictus espiègle. Law leva les yeux en ciel en les voyant tous les deux prêts à se battre dans sa chambre et préféra se rabattre sur son téléphone, que les notifications de la part de Kidd faisaient vibrer avec force.

   « Tu vas faire quoi, avec ton stylo bille, me le planter dans l'œil ? railla Sanji, rentrant nonchalamment ses mains dans les poches de son pantalon.

   — Me donne pas d'idées, le prévint Zoro en considérant la pointe du stylo avec un intérêt renouvelé.

   — T'essayes d'impressionner qui, Marimo ? C'est moi que tu menaces ou c'est toi que tu cherches à convaincre d'une supériorité autant écrasante qu'imaginaire ? »

   Law ricana dans son coin, amusé par la tournure que prenaient les événements. Agacé de savoir que cette partie ne se terminerait jamais, mais amusé tout de même. Il s'était fait à cette rivalité constante, tout comme le reste du groupe qui considérait leurs incessantes provocations avec une lassitude teintée d'une bienveillance irritée. Il était fatigant de les supporter à longueur de journée, véritables enfants surexcités incapable de tenir cinq minutes sans trouver un nouvel argument pour accuser l'autre de tous les maux du monde. Les principaux concernés s'insurgeraient certainement d'entendre de tels propos à leur sujet, mais tels étaient les faits, quoi qu'ils en râlent.

   « Tu sais qu'il y a sûrement un double des clés à l'accueil ? » lança Law en grimaçant devant la tension soudainement installée dans la pièce.

   Seuls le regard incrédule de Sanji et celui, furieux, de Zoro lui répondirent. Ce dernier avait l'air de vouloir lui sauter à la gorge pour avoir osé formuler cette idée à voix haute. Le brun, dans un élan de sagesse, préféra retourner à sa conversation avec Kidd plutôt que d'assister à ce qui allait survenir. En effet, il ne fallut pas longtemps avant que le blond n'ouvrît la porte à la volée et se précipitât dans le couloir, talonné par le vert qui lui hurlait insultes fleuries et menaces hautes en couleur.

Not Emily in Paris but Zoro et Sanji à la placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant