Chapitre 12

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    « Robin d'amouuuuuur tu me manques ! 

    — Elle est partie il y a cinq minutes, pauv' naze ! 

    — Elle m'a abandonnéééééééé ! 

    — Elle est partie à l'opéra avec Ta... 

    — Oui elle t'a abandonné, oui elle se marre en sachant que tu la reverras jamais, maintenant ravale ta morve et ferme ta gueule ! » cingla Zoro en vidant d'une traite sa chope de bière. Il aurait été bien incapable de dire la combientième était-ce. 

    Sanji, ivre depuis déjà une vingtaine de minutes, se lamentait de l'absence de la grande brune. S'il avait l'alcool plutôt joyeux d'ordinaire comme pouvaient en témoigner ses trois fous rires successifs avec Luffy et Yamato il y a quelques instants, il était dorénavant inconsolable, essuyant ses larmes sur sa cravate et le T-shirt de Zoro, juste à côté de lui. Ce dernier avait bien essayé de le repousser, mais même complètement pompette, le blond n'avait rien perdu de sa force et s'était fermement accroché à lui comme une moule à son rocher. 

    « Robin d'amouuuuuuur pourquoiiiiiii ? 

    — Change de disque, bordel ! 

    — Nami chériiiiiiieee pourquoi toi aussi ? 

    — Elle est à l'opéra elle aussi, répondit à sa place Bonney, plus modérée sur la consommation d'alcool qu'eux, mais très amusée de voir Sanji dans cet état. 

    — On s'est fait lâcher par les gens en mesure de le gérer lui, pesta Zoro en l'écartant par le col alors qu'il s'étalait sur lui pour essuyer ses larmes et sa peine. Arrête de me coller, abruti ! 

    — 'Y a un truc qui me terrorise, c'est comment on va payer, » dit la rose en jetant un œil à Luffy et Yamato, occupés à théoriser sur la Tour Eiffel et sur le fait qu'ils ne l'auraient pas faite comme ça si ç'avait été eux. L'excursion du jour avait justement été la Dame de Fer. Ils avaient pu grimper à son sommet pour y observer un panorama des plus impressionnants. Si Zoro et Tashigi avaient surtout été fascinés par les tonnes de fer minutieusement agencées pour façonner cette sculpture colossale, les autres s'étaient émerveillés de la vue fantastique qu'elle offrait, bien qu'un peu vertigineuse. « On s'est fait lâcher par tous ceux qui parlent anglais. 

    — Merde, déclara Sanji dans un semblant de lucidité. 

    — Comme tu dis... 

    — Nami chérie est trop belle, vous trouvez pas ? 

    — Si si, opina Bonney tandis que le vert haussait les épaules avec désintérêt alors qu'une nouvelle chope venait d'apparaître miraculeusement devant lui. 

    — T'as aucun goût, espèce de rustre ! s'insurgea-t-il en lui donnant un coup de poing dans le ventre. 

    — Tu crushes sur n'importe quelle meuf, c'est moi qui devrais te reprocher de n'avoir aucun goût ! rétorqua-t-il en lui saisissant la main pour l'empêcher de recommencer. 

    — Lâche-moi, s'écria-t-il en essayant de s'arracher à sa poigne. 

    — Ça fait dix minutes que je te sers de coussin et de mouchoir et c'est à moi de te lâcher ?! T'es littéralement allongé sur moi, j'te dérange pas, ça va ?! Tu t'es pas fait de claquage de la dignité ?

   — T'as la main toute chaude, c'est incroyable ! » s'extasia le blond, toute trace d'agacement ou de tristesse l'ayant instantanément déserté. Ses doigts prisonniers de ceux du vert semblaient l'enchanter. Son autre main glissa sans hésitation le long de son bras nu, effleura sa clavicule saillante, puis son cou sur lequel pulsait une veine bleuâtre, jusqu'à sa joue où il s'arrêta en voyant la cicatrice qui lui barrait l'œil. Son expression s'assombrit un peu, sans pour autant qu'il ne s'écarte. 

Not Emily in Paris but Zoro et Sanji à la placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant