Chapitre 33

172 23 0
                                    

   « Pourquoi tes slips traînent parmi les miens ?! Et c'est quoi, cette chaussette ? Dégage-moi ça ! »

   Zoro encaissa les commentaires dans un silence presque religieux. Agenouillé, il continua de remballer ses affaires dans sa valise, pliant à la va-vite pantalons, sweats et T-shirts tout en subissant le regard méprisant de Sanji qui désapprouvait fortement sa façon de faire.

   « T'as déjà repassé tes fringues au moins une fois ?

   — Qui a un fer à repasser chez soi déjà ? répliqua Zoro en entassant deux paires de chaussettes à côté de sa trousse de toilette.

   — Les gens civilisés. »

   Le vert leva l'œil au ciel, le laissant faire sa petite crise bourgeoise dans son coin. Il pliait avec un soin démesuré ses chemises de telle sorte qu'il y ait le moins de plis possible, les ordonnait parfaitement dans sa valise et achevait sa tâche avec un sourire satisfait.

   « T'es ridicule et tu t'en rends pas compte, c'est génial, dit Zoro en refermant son sac, considérant qu'il était prêt.

   — Je ne suis pas ridicule, je suis organisé, précis et bien éduqué ! Ce qui n'est visiblement pas ton cas !

   — Moi j'ai fini et toi ? rétorqua-t-il en s'accoudant au porte-manteau, faisant face au blond qui se débattait avec sa mèche qui lui obstruait la vue.

   — Toi, tu fais n'importe comment, surtout ! » s'exclama-t-il, exaspéré.

   Il ne surenchérit pas et se laissa tomber une dernière fois sur le lit, bras et jambes écartés. Il s'énervait vite et pour des futilités, c'était drôle. Tout en l'écoutant s'agiter, soupirer et ronchonner en faisant l'état des lieux, il sentit son portable vibrer dans sa poche. Un message de Kidd. Ou plutôt quatre, tout en majuscules et en ponctuation excessive. Il le rangea aussitôt. S'il se lançait dans une discussion avec lui, il n'aurait jamais fini.

   « J'ai faim, dépêche-toi.

   — En quoi le fait que je me dépêche remédiera à ta faim ? argua Sanji en vérifiant qu'il n'avait rien oublié dans la salle de bain. T'avais qu'à mieux petit-déjeuner, c'est pas tous les jours qu'on a la chance de déguster des croissants. » Il se retourna brusquement vers lui, son sourcil enroulé froncé. « Excuse-moi, y aurait-il une connotation sexuelle à ta phrase que je n'ai pas saisie ? »

   Zoro éclata de rire et roula sur le flanc. Non, il n'y avait aucune connotation quelconque à ses propos. Il avait simplement dit ce qui lui passait par la tête en cet instant. Le plus naturellement du monde. C'était sans grande surprise qu'il fit ce constat-ci, sachant qu'il était tout à fait à l'aise avec le blond pour l'embêter avec ses états d'âme.

   « Grouille-toi, les autres doivent nous attendre, lança-t-il en entendant vaguement les voix de Bonney et Tashigi à l'étage du dessous.

   — Hm, j'arrive. »

~*~

   « Contre-Uno !

   — J'avais même pas posé ma carte !

   — Je veux rien savoir, tu pioches !

   — Techniquement elle avait pas posé sa carte, donc elle en avait encore deux !

   — Elle pioche ! »

   Un regard courroucé de la part d'un vieil homme fit baisser le volume de leur dispute. Tout en se cognant la tête dans le porte-bagage, Zoro reprit son argumentaire à voix basse, pointant d'un doigt accusateur tour à tour une Bonney offusquée et la défausse. Sanji et Law prenaient le parti de la jeune femme, si bien que le vert dut consentir à abandonner, la laissant avec une seule carte dans les mains.

Not Emily in Paris but Zoro et Sanji à la placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant