Chapitre XIX: Mon cher ami.

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I know you feel lost, it's my fault completely.

"Mon cher ami, 

Je t'écris ces derniers mots à ton intention spéciale, espérant fortement que personne d'autre que toi ne les lira. Cela serait très embarrassant. Enfin, si tu as entre tes mains cette lettre, cela n'a surement plus d'importance. Tout ce que je te témoigne ici-même n'est autre que l'expression de mon amour le plus sincère et pure. Qui t'est dédié, à toi et à toi seul. 

Devoir vous quitter me brise le cœur. Je ne peux même pas te rassurer en te promettant la fierté de ma fin, ce serait mentir. A cet instant, je suis terrorisée de devoir mourir. J'aurai préféré vivre encore longtemps, rencontrer des gens, te voir vieillir à mes cotés, me marier et finir mes jours auprès d'une famille aimante. Mes vœux ont été malheureusement irradiés. Je suis malgré tout heureuse d'emporter la confirmation de la sécurité de mon peuple dans ma tombe. C'était ce qu'il fallait faire. 

Mon ami, je sais que tu m'as déjà beaucoup aidé, et je t'en suis infiniment reconnaissante. J'aurai toutefois à te faire part de mes dernières requêtes. 

Tout d'abord, reste en bonne santé. Assure moi de bien manger et de dormir assez, il faut absolument que tu changes ces mauvaises manies de te laisser aller lorsque tu travailles. De toute façon, je peux compter sur grand-mère Marella pour continuer de te préparer de bons petits plats. 

Enfin, je te donne la garde exclusive de Damian. Je ne peux plus faire confiance à personne, c'est pour cela que tu es ma dernière chance et mon dernier espoir. Je reconnais la gravité de ma demande et je m'excuse de devoir te présenter une aussi grande responsabilité. Cependant, cela doit être si dure pour un si jeune garçon...Il sera seul dans un environnement dans lequel nombreux seront ceux qui lui voudront du mal. Protège le, je t'en prie. 

Pour finir, j'aimerais m'excuser, je te laisse malheureusement seul. Lâchement, je te demanderai de ne pas m'oublier. Mourir n'est rien, c'est être oublié qui est terrible. Il y aura bien un jour où tous oublieront les traits de mon visage, ma voix, ma présence. Je ne veux pas que cela m'arrive,  ne m'oublie pas. Alors je serai toujours à tes côtés, je vivrai à travers tes souvenirs. 

Mon feu s'est finalement éteint. 

Au revoir, mon cher ami. "

D'un commun accord avec mon esprit et mon corps, je reposai le crayon. Bizarrement, je me sentais mieux. J'étais plus apaisée à l'idée de quitter ce monde. Je n'avais même pas pleuré, mes yeux n'avaient d'ailleurs jamais été aussi secs. Je ne tremblai plus et mon cœur avait arrêté de tambouriner dans ma poitrine. Je souris, renflouant toutes mes émotions négatives un peu plus loin dans mon cœur, espérant qu'elles ne décident pas d'exploser à un moment donné. 

J'avais enfin pu rédiger les derniers mots accordés à Arthur. 

Rebasculant dans le monde sensible et non celui de ma mort, je jetai un coup d'œil rapide autour de moi. Pendant le laps de temps où j'écrivais, j'avais même oublié le lieu lugubre dans lequel je me trouvai. Cela n'avait pas bougé, c'était toujours les prisons dans le sous-sol de la garde. Mon regard analysa chaque petit détail, jusqu'à se faire arrêter par l'ombre à ma droite. Le vieil homme occupant la cellule près de moi était tout du moins silencieux. Il semblait fixer un point dans ma direction, si ce n'est moi-même. Puis inexplicablement, il commença à parler. 

𝑨𝒓𝒆𝒔. [Eldarya]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant