Chapitre XVIII: Alsouhd.

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We should stick together...

Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un. J'existais pour Arthur et lui existait pour moi. Inexorablement.

"Réveille toi, moi vivant je ne te laisserai pas mourir."

Lorsque j'entendis sa voix et son ton confiant, mon esprit hésita. Ce fut aussi mauvais que bon de l'entendre. Mais malgré toute la volonté du monde, nous ne serons pas capables d'éviter l'inéluctable, seuls contre tous. Mes yeux piquèrent mais je retins mes larmes. Lentement, je me levai du sol froid et poussiéreux. Je restai quelque temps la tête baissée dos à lui, appréhendant son regard. Finalement, après un moment de latence, mon corps se tourna en entier pour que je me tienne face à lui. Mes yeux rencontrèrent les siens.

Je m'avançai, torsionnant mes pieds pour me mouver à ma guise.

J'agrippai dans un coup de vent la feuille vierge par terre d'une main et de l'autre me cramponnai aux barreaux qui me séparaient du jeune homme. Ils étaient rouillés et la première couche de la paroi s'effritait sous mon toucher. D'un air sombre et le coeur battant la chamade, je soufflai.

"Tu vois ce papier? Mon bras se releva pour lui tendre devant les yeux l'objet. C'est pour écrire mon testament. Je le vis éprouvé. Ma voix se cassa maladroitement alors que je continuais. Si tu penses qu'ils me laisseront sortir de ce procès vivante, tu te trompes Arthur. Un silence lourd plana, un silence que j'utilisai pour me remettre les idées en place. Cela ne servirait à rien de le mêler dans cette catastrophe, il serait juste considérer comme un traitre également. Il fallait absolument qu'il reste en dehors de cette histoire, quitte à faire croire qu'on ne se connait pas.

-Mais nous n'avons même pas essayé? Lâcha le blond vénitien d'une petite voix. Ses lunettes et ses mèches de cheveux cachaient la majorité de son visage plongé vers le sol. Tu ne peux pas abandonner. Je ne peux pas abandonner, pas après tout ce j'ai fait. Cette fois, ce n'était plus qu'un murmure qui s'effaça aussi vite qu'il n'était apparu dans l'air oppressant.

-Va-t'en je ne veux plus te voir. Ma mâchoire s'était contractée et je réussis à cacher derrière moi ma main tremblante. Mon cœur lui criait de rester et de me prendre dans ses bras, cependant, je me devais de dire le contraire. Pour son bien et pas le mien. Plus rien ne te concer-

-J'ai lu ton journal. Me coupa-t-il, froidement. Je sais ce que le Royaume de Lena a fait à mes parents. Tout est bien plus compliqué qu'une simple histoire de trahison, ils cachent le complot d'un véritable trafic et d'un génocide." L'une de mes mains qui enfermait l'un des barreaux glissa misérablement en même temps que je tombai à genoux. Je sentis douloureusement mes joues s'inonder de larmes et mes sanglots faire écho dans la cave. Il avait tout découvert, tout ce qui m'avait été donnée de cacher.

𝑨𝒓𝒆𝒔. [Eldarya]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant