𝑨𝒓𝒆𝒔. [Eldarya]

Chapitre XXI: Mortifiée.

You've lost the right to be my friend. 

Le corps du jeune homme au centre de la salle fut retiré dans un coup de vent sur une civière en bois de chêne. La scène fut silencieusement morne, engorgée d'une lourde présence de saisissement. Il ne restait d'ailleurs plus beaucoup de personnes, les plus touchés s'étant enfuies à la simple entente des flèches traversant la chair d'un corps. Le rouge avait teinté le marbre, au même titre que les yeux des chefs d'Etat restés sur leur trône. 

Au centre, la silhouette féminine de Talia Aref demeurait stoïque. Ses yeux bruns immobilisés sur la flaque de sang à ses pieds, ses traits n'étaient que stupeur. Certains restaient pendus à son visage, n'attendant que le signe d'un bref état d'âme. Rien ne se passa, et cela pendant de longues minutes. 

Brisant la glace, la seconde du roi de Delphes, en retrait jusqu'à présent, sortit de l'ombre du trône du roi Kyros pour prendre la parole. Sa beauté en surprit plus d'un, dotée d'une magnifique chevelure blonde, des yeux rouges perçants et un teint divinement parfait. 

"La tuer nous désavantagerait par la suite, nous ne pouvons ni lire la carte, ni avoir la garantie que son frère saura la lire plus tard. Je propose un procès progressif qui continuera à la suite d'une mission très précise, qui pourra dans un certain engagement, altérer le verdict de la condamnation d'Aref. Finit-elle solennellement. 

Instantanément, son supérieur, le roi de Delphes, continua l'évocation du plan détaillée. 

-Dès ce soir, lorsque la lune sera déjà haute dans le ciel, une escouade de soldats de chaque gouvernement escorterait Talia Aref dans le périple vers les terres des enfants d'Ares grâce à sa capacité de lecture de la carte... A l'entente de l'évocation de son peuple, la brune enchainée leva promptement la tête, comme sortie de sa transe. Elle fixa avec insistance l'homme ayant prit la parole, qui le lui rendit froidement. Le roi Kyros reprit, s'accrochant fervemment aux pupilles auburn de la jeune femme. Bien qu'elle y sera retissante, elle y sera contrainte, pour le bien de son frère qui restera sous nos ordres ici-même."

Aussitôt, Talia serra des dents. Elle était sur le point d'exploser, l'adrénaline la poussant à tirer sur ses lourdes chaines. En face, le roi Soleil ne demanda pas le moindre temps de réflexion avant d'annoncer le verdict qui fut en faveur de la nouvelle proposition. Orion II clôt alors le procès pour clamer le début de l'opération politique Torche. 

"De toute évidence, le moindre écart, la moindre bavure, condamnera le jeune Damian à la première peine qui te revenait de droit." Declara le roi Soleil, menaçant. 

Ω

1H23. 07.Pocetok. 

Des torches avaient été soigneusement placées tout le long des murs extérieurs du quartier générale, éclairant même de nuit une grande surface des jardins. En concordance, les étoiles parsemaient également leur scintillement sur les visages des êtres magiques. Sept unités s'étaient rassemblées dans des rangs professionnels, chacune cadrée par leur chef posté sur une même estrade. Cela faisait bien une vingtaine de minute que tout les soldats attendaient patiemment l'arrivée du personnage central de la mission avenir. En effet, personne ne demeurait encore devant la chef de la Garde d'Eel. 

Lentement, des ombres apparurent de la pénombre, prêts et équipés pour un périple long et difficile. Ils étaient cinq. Cinq gardiens, incluant surtout deux chefs de garde. Nevra, en tête du  cortège, tenait dans sa poigne la corde qui entourait le cou de Talia, encadrée par leur marche robotique. Derrière, Vincent semblait anxieux face à l'ambiance oppressante mais gardait un visage stoïque, lui si expressif à l'accoutumée. A ses cotés, Ezarel avait une expression indéchiffrable dans son regard, presque imperceptible aux yeux du monde, tandis qu'il suivait de près la prisonnière. Des deux cotés de la jeune femme, l'obsidien Marc Aurèle marchait avec détachement au rythme du mouvement, en parallèle à la seconde d'Ezarel dans la garde absynthe, Farley. Si elle était peinée par le sort de sa toute nouvelle amie, elle ne le montrait pas, rejetant un regard dédaigneux aux soldats des autres nations.