𝑨𝒓𝒆𝒔. [Eldarya]

Chapitre XX: Sentinelle.

you ordered the truth, I served you threats.

Dans la sensationnelle salle du cristal, une foule se bousculait à travers l'espace accordé au public. Les individus, qu'ils soient gardiens d'Eel, membre du refuge ou encore soldats étrangers, allaient et venaient dans la pièce dans un empressement monstre. Au milieu de tout cela, sept trônes formant un arc s'exposaient brillamment sous l'ombre de l'imposante pierre précieuse aux couleurs célestes. Ils étaient massifs et transmettaient une certaine puissance, cependant, ils demeuraient pour l'instant vides.  

C'était compréhensible, au vu du fait que les sept personnalités concernées se trouvaient en fait réunies dans une autre salle, plus privée.  

Autour d'une table, les différentes couleurs des plus importantes nations d'Eldarya s'affrontaient dans un rude débat. En effet, les normes juridiques voulaient que le verdict du procès soit déjà donné avant le commencement même de celui-ci. Alors pendant l'audience, l'accusé ne faisait que réduire le choix des juges par le biais de possibles circonstances atténuantes. 

Actuellement, les entités représentées par leur chef d'Etat et leur assistant venaient de délibérer. Ils avaient débattu longtemps sur l'affaire des enfants d'Ares pour en venir à une conclusion. La peine capitale était tombée pour Talia Aref, choisie par la majorité favorable de cinq votes sur sept.

 "Nous faisons une grande erreur. Nous ne pouvons quand même pas la condamner pour son sang en ayant juré de bannir les conflits de races." Solennellement, le chef des terres du sud déclara ses mots, malgré la majorité de la tablée déjà debout sur le point de partir. Il n'en revenait pas. De son vieil âge, il possédait l'expérience et le respect pour influencer la conclusion de nombreux conseils. Mais celui-ci lui prouvait que son impact s'était amoindri. Il en connaissait d'ailleurs la cause. 

En face de lui, le roi de Lena, autrement appelé Roi Orion II, le fixa d'un air imperturbable. Puis, étonnement, ses lèvres s'étirèrent en un sourire. 

"Chef Raalone...Commença l'intimidant souverain. N'est-ce pas vous qui avait fermé les yeux sur le navire de refugiés de l'archipel équatorial qui voulait émigrer sur vos terres et qui a chaviré par manque de moyens? Vous aviez pourtant le temps de déployer une armée pour les aider..."

Cette piqure de rappel sur le refus d'assistance fit grimacer le vieil homme, s'avouant intérieurement ne pas avoir respecté les devoirs éthiques qui lui étaient donnés d'appliquer. Satisfait, le roi Orion clot l'assemblée, gravant d'un sort magique le verdict de la réunion sur une plaque d'argent. 

A l'écart, Miiko fronça les sourcils. Rien du tournant des évènements ne la surprenait, mais elle avait néanmoins son mot à dire. La kitsune patienta, le temps que l'ensemble des membres de l'Alliance ne quitte les lieux, excepté celui du royaume soleil. Le monarque se tourna vers elle, semblant déjà connaitre les raisons de ses coups d'œil insistants. 

"Vous êtes trop radicaux, et vous le savez. Lâcha la meneuse de la garde d'Eel. 

-Et vous trop laxiste. Répondit l'homme aussitôt. Si on ne dompte pas le peuple, alors il nous dévorera, surtout si ce peuple n'est même pas le nôtre.

-Mais tout ne se résout pas par la violence. La tuer? Très bien, et s'ils sont des dizaines, des centaines éparpillées dans Eldarya? Voulez-vous éradiquer une race entière? Annonça la jeune femme en s'approchant silencieusement. N'oubliez pas qu'on punit le crime, et non la personne.