Saga de la Tempête

6) Pluie de tempête

Résumé : Le combat de Mustafar se finit d'une autre manière...avec un Anakin possessif, des jumeaux pas très nets et un Obi-Wan tout triste (non, ce n'est pas un OS joyeux). Peut être lu comme un Anakin/Obi-Wan sombre.

OoO

Les yeux dorés furieux le dévisageaient. Des yeux haineux, terrifiants. Des yeux qui cherchaient à soumettre son interlocuteur. Des yeux qui n'avaient rien à faire sur le visage de son ancien Padawan, frère et fils. Et il ne pouvait s'empêcher de frissonner, de peur ou de tristesse, il ne le savait pas encore. Peut-être le serait-il un jour ? Il préférait ne pas le savoir, ne jamais le savoir.

Obi-Wan ne voulait pas être terrifié par son ancien Padawan. Non. Il l'avait élevé depuis ses neuf ans, le connaissait, l'aimait malgré les interdits. Mais si son cœur lui hurlait qu'Anakin ne lui ferait jamais de mal parce qu'ils étaient frères, son esprit, vicieux, lui rappelait en boucle le massacre de sa famille, la trahison de son frère et l'étranglement de Padmé.

Anakin avait toujours été puissant. Excessivement. Tout le monde le savait, Obi-Wan le premier. Mais s'il était bien plus puissant que maitre Yoda, Anakin manquait d'expérience et de patience. Manque qui lui avait souvent causé des défaites cuisantes, comme la perte de son bras. Contrairement à son Padawan, Obi-Wan n'était pas puissant, sa Force se trouvait dans la moyenne. Mais il avait compensé ce désavantage par son expérience et surtout par son esprit de stratège et de négociateur (Qui-Gon lui avait souvent fait remarquer qu'il était un génie dans ces domaines). Et il avait rapidement adapté sa technique de sabre pour mieux convenir à ses défauts, jusqu'à devenir un véritable expert. Ce n'était pas pour rien qu'il était devenu Conseiller et l'un des dirigeants stratèges de l'armée (il tenta de ne pas penser aux clones...il n'arrivait pas à croire que Cody, ses amis l'avaient trahi...peut-être était-ce lié au soudain vide qu'il avait senti ? Il ne voulait pas savoir, il avait peur de savoir).

Malheureusement, toutes ses stratégies, ses belles paroles, ses expériences et techniques étaient réduites à néant par une seule émotion : le désespoir mêlé à de la confusion et une profonde tristesse. Ses pensées ne parvenaient pas à se concentrer sur le combat, il n'y arrivait tout simplement pas.

Il repensait en boucle à tout ce qui venait de se passer, la trahison des clones, la fusillade, la fuite, le massacre, les enfants (par la Force, les enfants !), la trahison de son frère, la trahison de Palpatine, l'annonce de la condition de Padmé, son étranglement et maintenant son combat. Un combat qu'il ne voulait pas faire. Il voulait juste prendre Anakin dans ses bras, lui crier dessus, lui demander des explications, pleurer, redemander des explications, l'aider...mais le pouvait-il ? Il n'arrivait tout juste pas à mettre le visage d'Anakin sur celui d'un seigneur Sith qui venait de détruire sa famille. Comment pouvait-il lui pardonner ? Mais pouvait-il le détester et chercher vengeance ? Les Jedi n'existaient plus, non ? Obi-Wan pouvait bien se venger ! Mais c'était Anakin...mais il avait massacré sa famille...mais c'était le petit garçon perdu qu'il avait élevé...qui l'avait trahi...il devait le tuer, comme maitre Yoda lui avait dit mais...mais...

Le pouvait-il réellement ?

Ses yeux glissèrent vers le visage déformé par la haine qui le dévisageait toujours, lui criant des mots qu'il refusait d'écouter alors que les deux sabres bleus entraient en collision dans le paysage chaud, rouge, rempli de lave de Mustafar. Si Obi-Wan passait outre la haine et les terribles yeux dorés, il ne pouvait que voir le visage souriant du petit garçon, de l'adolescent, du jeune homme qu'était réellement Anakin. Ses souvenirs, son amour pour lui...tout s'entrechoquait avec la trahison...

Au fond de lui, Obi-Wan connaissait la réponse à sa question...

Obi-Wan était juste incapable de haïr. Il était incapable de ressentir une envie de vengeance. Oui, il avait ressenti de la colère face à Maul, à la mort de son maitre et de Satine...peut-être avait-il eu envie de se venger pendant un bref instant ? Il ne savait pas vraiment et ne le saurait jamais. Aujourd'hui, il ne ressentait que de la confusion, de tristesse et se sentait perdu.