Chapitre 19

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Elle ne m'avait pas interrompue une seule fois.

Elle m'écouta attentivement, et je ne lui épargnai aucun détail.

Je n'avais pas cherché à dénigrer son frère non plus.

Bizarrement, c'est comme ci ça me permettait, à moi aussi, de faire le point.

Mettre des mots sur ce qui s'était passé avec lui fût comme une libération.

"Moi : Voilà.

Tu sais tout à présent."

Je me servis un grand verre d'eau.

Giuliana se passa les mains dans les cheveux.

Elle semblait réfléchir à mille et une choses.

"Moi : Je suis désolée de te dire tout cela que maintenant.

A vrai dire, il n'y a que Stéphanie qui a suivi toute l'histoire dès le départ.

J'avais dû aussi en informer ma grand-mère, vu l'état lamentable dans lequel j'étais lorsque j'étais rentrée chez moi après le lapin qu'il m'avait posé."

Giuliana se leva et fit les cents pas.

Puis, elle se tourna vers moi, la mine crispée :

"Giuliana : Est-ce que tu es amoureuse de mon frère?"

Je restai muette quelques instants.

"Moi : Écoutes...

Giuliana : (très sérieuse) Sois sincère avec moi s'il te plait Lyly.

C'est très important.

Moi : Écoutes...

Ça a l'air fou comme ça, mais je m'étais vraiment attachée à lui.

J'étais peut-être à deux doigts de tomber amoureuse de lui, oui.

Mais, avec tout ce qui s'est passé, j'ai pris du recul et j'ai réalisé que je ne pourrai pas y arriver.

Giuliana : Arriver à quoi?

Moi : Me battre pour deux.

Au départ, je me disais que son attitude était peut-être dû au fait de son statut à l'église, ainsi que de son histoire familiale, qu'il voulait préserver les apparences et me protéger.

Mais, au vu de tout ce qui s'est passé, je me suis rendue compte que je ne voulais pas ce genre de relation.

Giuliana : (émue) Tu ne trouves pas ta décision précipitée?

Trop radicale?

Moi : (après réflexion) Tu sais Gigi, je suis à un stade de ma vie où j'ai besoin, non pas de mystère, mais de transparence.

Je suis passée outre les circonstances de notre rencontre, et je lui ai fait confiance, malgré sa vie tumultueuse.

(Émue) Je ne l'ai obligé à rien Gigi.

C'est comme s'il était venu me chercher alors qu'il n'était pas prêt, et que cela m'avait explosé au visage parce que je n'avais pas été assez prudente.

Je me suis fiée à son statut, au cadre, à sa carrure et à ses connaissances, alors que non, je n'aurais pas dû me contenter de ça."

Elle vint s'asseoir à côté de moi et me prit la main.

"Giuliana : Ne dis pas ça Lyly.

Cesses de te flageller.

(Sourire) Les plus belles histoires d'amours sont parfois celles dont les débuts sont les plus compliquées.

CE QUE MON COEUR DÉSIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant