🎶Formula, Labrinth🎶Je pourrais faire comme tous ces profs organisés qui veulent profiter de leur week-end et donc, qui corrigent leurs copies durant leurs heures de trou. Ou je pourrais faire comme cette catégorie de professeurs si passionnés qu'ils prennent leur samedi ou dimanche. Ou bien, je pourrais simplement savourer mon petit-déjeuner paisiblement dans ma chambre à quatre cent euros la nuit.
— Room service, annonce une employée en ouvrant la double porte.
J'ai tout juste le temps de poser une serviette entre mes jambes, qu'elle entre dans le salon. Elle a un mouvement de recul, les joues rouges, puis se reprend rapidement.
— Et voici, Monsieur, dit-elle en posant le plateau garni sur la table. Est-ce qu'il vous fallait autre chose ?
— Ça ira, merci.
En venant ici, je ne voulais pas vivre chez mon frère, encore moins chez nos parents, et je n'avais pas l'énergie de chercher un appartement. J'ai finalement eu le coup de cœur sur cet hôtel juste en face de l'Opéra. Son architecture ancienne est fraichement rénovée. Tout comme l'intérieur aux lustres imposants, aux murs remplis de tableaux peints des plus grands et ses somptueuses moulures aux plafonds.
Ma chambre est une suite avec une terrasse donnant directement sur l'Opéra. L'intérieur est composé d'un grand lit recouvert d'une literie en soie, d'une moquette qui glisse fluidement entre mes orteils. Il y a également un coin cuisine où je ne mets jamais les pieds et un salon ; à côté, une table sur lequel repose mon plateau repas. Et pour finir, dans ma salle de bain, j'ai mon propre jacuzzi en plus de mon immense baignoire.
Bref, je suis logé comme un roi.
Je suis en train de boire une gorgée de mon café lorsque ma porte s'ouvre brusquement. Ma tension monte d'un cran en reconnaissant immédiatement cette voix aiguë et insupportable. Derrière elle, accourt un employé qui lui prie de faire demi-tour. Trop tard, elle est déjà en face de moi.
— Harry, habille-toi ! Je suis ta sœur mais quand même !
Mona farfouille dans mes placards avant de me balancer un boxer et un pantalon. Je croise le regard mortifié de l'employé.
— Monsieur, mes excuses les plus sincères. Nous avions essayé de...
— Eh bien, essayez mieux la prochaine fois, râlé-je en recevant de nouveau des vêtements à la gueule.
Ma petite sœur est toute coquette dans sa jupe bouffante, dévoilant un collant à motifs. Notre père la tuerait s'il la voyait avec un vêtement aussi court.
— Mademoiselle, veuillez me suivre, s'il vous plaît...
D'un geste de la main, il l'invite à obéir sans connaître l'étendue de son caractère capricieux. Quand elle veut quelque chose, elle ne lâche rien. C'est de famille, je suppose.
— Est-ce que vous savez à qui vous vous adressez, Monsieur ? Je suis sa petite sœur, dit-elle en me pointant du doigt. Vous devriez accueillir la sœurette de votre meilleur client avec plus de respect.
Étant donné que je ne fais rien pour la contredire, il s'excuse pour la centième fois en revenant avec une bouteille offerte par la maison.
En vingt-deux ans d'existence, je ne me suis jamais autant excusé que lui en l'espace de dix minutes.
Lorsque je me lève pour enfiler mes vêtements, Mona se retourne, horrifiée.
— Un peu de pudeur, Harry !
— Arrête de m'appeler comme ça.
Je l'imagine bien rouler des yeux.
M'entendant me rassoir, elle en fait de même d'un air satisfait. En le dévisageant, je ressens une pointe de regret de ne pas l'avoir vu grandir. Ma petite sœur est devenue une véritable jeune femme. Son visage s'est affiné. Ses grosses joues de bébé se sont creusées. Son mono sourcil a disparu contre deux sourcils bien maquillés. Et ses longs cheveux qui n'avaient anciennement aucune forme ont été coupé en carré. Elle a même fait une frange fine qui la rend plus mature.
VOUS LISEZ
NE ME DIS JAMAIS #2
RomanceTous les profs portent le même discours : Judith est une élève studieuse et solitaire ; d'apparence calme, bien qu'un peu trop robotique. Tout le contraire de Monsieur Conti, un prof accro à la nicotine comme aux bonnes manières, qui lui assène des...