Chapitre 22 - Judith

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🎶Play With fire, Sam Tinnesz & Yacht Money🎶

—   Rendez-moi cette clé !

Cette situation ne fait rire que lui.

—   Venez donc la chercher.

J'ai envie de saccager son sourire stupide et pourtant, mon ventre ressent des sensations tout autres. Sa réponse apporte une atmosphère lourde de sous-entendus entre nous, bien trop irresponsables. Ne se rend-il pas compte du danger dans lequel il se met ? De mon côté, il me créera une réputation de salope mais elle s'ébruitera dès que je sortirai du lycée. Lui, il pourrait finir en prison.

—   Ne me tentez pas, réponds-je, les dents serrées.

Afin de me narguer, il réduit la distance entre nous en se dandinant de gauche à droite.

—   Ce n'est pas vous qui disiez que vous feriez tout pour obtenir ce que vous vouliez ?

Ma rage prend le dessus, m'empêchant de réfléchir intelligemment. Mes mains le poussent en arrière jusqu'à ce qu'il se cogne contre la porte. Son sourire joueur s'agrandit, contractant mon intimité par la même occasion. C'est la première fois que je ressens ça en ayant les mains ailleurs que sur ma poitrine ou à l'intérieur de ma culotte.

—   La clé. Donnez-la-moi.

Il s'abaisse à ma hauteur afin de me souffler au visage :

—   Prenez-la.

Ses bras se lèvent au-dessus de sa tête, mimant être menottés.

—   Je vous en prie...

Ses yeux s'écarquillent de consternation lorsque mes doigts s'agrippent à sa ceinture. Sur la pointe des pieds pour m'approcher de son oreille, ma poitrine effleure par mégarde son torse. J'aperçois ses mains se joindre plus fermement.

—   Allez-vous faire foutre.

Je me détourne brusquement pour m'asseoir sur le rebord du lavabo pas si mouillé que ça. Conti prend plus de temps que moi à reprendre ses esprits, nourrissant mon égo féminin.

—   Je vous en proposerai bien une mais vous n'êtes pas assez obéissante pour ça, dit-il en sortant une clope de sa poche intérieure.

Il ne s'assied pas contre le lavabo mais il laisse le bas de son dos se maintenir dessus.

—   J'en veux une, dis-je subitement.

Le fait qu'il garde son paquet ouvert dans les mains est un feu vert. Je me serre et une fois qu'elle trouve sa place entre mes lèvres, il avance son buste vers moi pour l'allumer. Étant assise, je suis plus grande que lui, ayant donc tout le loisir de l'admirer d'un nouveau point de vue.

Ses cheveux sont attachés en un chignon las, comme tous les jours. Je remarque également du crayon noir à l'intérieur de son œil, approfondissant son regard déjà sombre. Je me demande soudainement ce que ça ferait d'attraper sa mâchoire aussi carrée et masculine, et quelle serait la sensation de ses poils épais mais courts qu'il n'a pas encore rasés.

—   Vous savez fumer, au moins ?

Quand il relève la tête vers moi, je me sens désirable et femme pour la première fois depuis... Depuis toujours. Avant lui, je n'avais jamais pensé qu'un homme me ferait ressentir autant de sensations et de confusions sans avoir besoin de me toucher par des pensées sexuelles.

Mon unique réponse est d'aspirer la fumée que je lui crache à la gueule. Le brouillard se dissipe pour que je rencontre la malice de son regard.

—   J'ai appris du meilleur professeur.

NE ME DIS JAMAIS #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant