CHAPITRE TROIS

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Je finis par trouver la bonne chambre, bien dix minutes après Matt et ça me fout en colère. Je frappe à la porte et on m'autorise à entrer. J'ouvre doucement et j'entre. Mes yeux se déposent enfin sur ma meilleure amie et son amoureux. Ils sont couchés dans leurs lits d'hôpital, le cou emprisonné par une minerve.

— Oh mes pauvres...

C'est tout ce que j'arrive à leur dire avant de prendre Judith dans mes bras. Elle se plaint d'une douleur et je la lâche. Je viens enlacer Valentin à son tour.

— Je suis content que tu sois là, me dit-il.

— Je ne pouvais pas ne pas venir. Les garçons sont où ?

Là que j'y pense, Matt n'est pas là non plus. Il est déjà parti ? Sympa l'ami.

— Ils sont avec mes parents, répond Judith. Ils étaient à l'école, donc pas avec nous dans la voiture.

— D'accord. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— On était à un feu rouge, explique Valentin, il est devenu vert, on a avancé et perpendiculairement, le mec ne s'est pas arrêté à son feu et nous est rentré dedans.

— Oh mon dieu. Vous allez comment ?

— Moi ça va, c'est Judith qui a pris le plus gros du choc.

— Je m'en sors chanceuse, me rassure ma meilleure amie, je n'ai que mal à la nuque et la jambe abîmé.

— Quand même.

Je m'assois sur une chaise mise à disposition, en face de leurs lits. Ça me fait mal au cœur de les voir comme ça.

— Il va falloir que je reste plusieurs jours à l'hôpital, m'annonce-t-elle.

— D'accord. Si vous avez besoin pour les garçons, je pourrais vous aider.

Non, ils sont très bien avec les parents de Judith, pourquoi j'ai proposé ça moi ?

— A vrai dire, s'aventure Valentin.

J'aurais dû fermer ma bouche.

— Dis-moi.

Je m'enfonce là.

— Tu sais qu'on avait prévu une semaine de vacances à partir de dimanche. On devait partir avec les enfants à la montagne, continue-t-il.

— Oui, sûrement.

Judith m'en a parlé, il y a longtemps, mais je me souviens. Elle était heureuse de partir pour la première fois en vacances avec les trois hommes de sa vie, dont deux plus garçons que hommes, mais bon. Cet accident fait tout tombé à l'eau et maintenant, ce serait à moi d'y aller.

— On a tout payé, reprend Valentin. On ne peut pas annuler la réservation, c'est trop tard.

— D'accord, mais pourquoi tes parents n'y vont pas Judith ? Demandé-je.

— On aimerait que ce soit toi.

— La place qui reste ?

Ils restent silencieux en se regardant.

— On devrait lui dire, murmure Valentin.

— Me dire quoi ?

— Non rien. La quatrième place, euh... essaie Judith, un ami à nous peut venir. Il est très gentil, très beau aussi.

— Quelqu'un que je ne connais pas ?

— Si tu l'as déjà croisé. Une fois.

— J'ai croisé aucun ami à vous qui est beau.

— Tu verras bien, tu le rejoindras avant d'aller à la montagne.

— J'y vais comment à la montagne ?

— On devait y aller en voiture, me dit Judith, donc toi aussi.

— Super.

De mieux en mieux, je vais devoir payer l'essence pour aller passer la semaine avec un mec que je ne connais pas et des enfants. Je m'aventure dans la pire semaine de ma vie. Qu'est-ce que je fais ?

— Je pars avec les deux enfants ? Demandé-je pour être sûre.

— Oui. Jenifer, on te fait confiance.

— Au moins, il y a des gens qui me font confiance.

— Ils sont adorables nos enfants, tu vas t'en sortir.

— Ils le sont, car ils sont avec vous.

— Mais non ! Ils t'adorent !

Et moi est-ce que je les adore ? Non. Quand Valentin m'a dit que ce n'était pas la peine de venir, j'aurais dû lui dire qu'il a raison et que je le reverrai plus tard, je ne serais pas embarquée dans une semaine à la montagne avec deux enfants, dont un de six mois. Il ne faut pas me laisser avec Jack, je suis nulle avec les enfants et encore plus pour les bébés. En rajoutant à ça, un inconnu !


All I want for christmas is NOT you (JENIFER x MATT POKORA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant