All I want for christmas is NOT you (JENIFER x MATT POKORA)

CHAPITRE HUIT

La route est longue. Beaucoup trop longue. Je n'en vois pas le bout, surtout que Jack vient de se remettre à pleurer et j'espère que c'est parce qu'il a faim. Cependant, Matt me dit d'attendre avant de le nourrir, puisqu'on est bientôt arrivé. Il a repris le volant Matt, j'ai cru que j'allais le tuer et lui avait trop peur pour son char.

On arrive à la station de ski. Il ne nous reste plus qu'à trouver notre chalet. Je regarde les indications que nous a transmises Judith. Je guide Matt sur le dernier kilomètre et il se gare près de l'habitation.

— Premières vacances peut-être, mais vacances de rêve, dis-je en voyant le chalet.

Ils ne sont que quatre, pourtant il me paraît énorme.

— Comme si tu n'avais jamais réservé un truc aussi gros, me lance Matt qui se tourne vers moi.

— Non, jamais. Enfin, peut-être une villa au bord de la mer, un jour.

— Voilà, alors arrête de faire ta médisante. En plus, c'est nous qui allons passer cette semaine ici et pas eux.

— C'est vrai. Aller, on va le voir ?

Kyle sort tout de suite de la voiture. À son premier pas dans la neige, il s'immobilise.

— Qu'est-ce que t'as ? Lui demande Matt.

— C'est ça le bruit de la neige ? S'émerveille le jeune garçon.

— Oui mon grand ! Aller vient !

Je sors de la voiture et récupère Jack dans mes bras. L'atmosphère du lieu semble l'avoir apaisé. Il tend son bras vers le sol. Je m'abaisse pour qu'il puisse toucher la neige. Pour lui aussi c'est la première fois. Il en attrape une poignée et l'ouvre d'un coup en pleurant. Je ricane.

— Ah bah oui, c'est froid la neige !

Instinctivement, je lui donne un baiser sur la joue pour le rassurer et je souffle de l'air chaud sur la paume de sa main, ce qui le fait rire à nouveau.

Matt et Kyle sont déjà à la porte du chalet et nous attendent. On les rejoint.

— On n'a pas la clé du chalet, me lance Matt.

— Bah non. Mais Judith m'a dit qu'on allait venir nous voir pour nous la donner.

— Pas dans deux heures, j'ai froid moi.

— Peut-être parce qu'il fallait que tu mettes ton manteau, gros bêta.

— Tu prends la confiance toi.

Je souris. Une femme nous retrouve quelques instants plus tard.

— Monsieur et madame Pasquier ?

Je me tourne vers Matt. Non, on n'est pas Judith et Valentin.

— Oui, répond Matt.

OK. Pourquoi pas.

— D'accord, voici les clés du chalet, je vais vous le présenter.

— Avec plaisir, continue Matt.

Elle ouvre la porte et nous laisse entrer avant elle.

— Il est assez simple, mais très confortable.

C'est vrai qu'il faisait plus grand de l'extérieur. Alors que Kyle et Matt suivent notre hôte, je choisis d'embarquer Jack avec moi pour regarder la vue que nous permet le chalet. Devant, pas grand-chose, si ce n'est d'autres habitations. Derrière, c'est une autre histoire. Un magnifique décor digne des plus belles cartes postales s'offre à nous. D'un coup, les larmes me montent aux yeux. Je n'ai vu ça qu'à travers les photos ou les films. C'est la première fois que j'ai le droit d'y goûter.

J'entends derrière moi qu'on nous souhaite un bon séjour et la porte se ferme.

— On a un problème Jen, annonce Matt dans mon dos.

— Quoi ? Demandé-je en me tournant vers lui.

Il fronce un peu les sourcils en me voyant.

— Attend, tu pleures ? Je sais que c'est horrible de partager une semaine avec moi, mais il ne faut pas pleurer pour autant.

— T'es con, ris-je. J'ai regardé dehors. C'est magnifique.

Il s'approche de la fenêtre et regarde à son tour.

— C'est vrai que c'est sublime, affirme-t-il. Tu n'es jamais venue à la montagne ?

— Non, jamais.

— C'est normal que ça te fasse cet effet.

Il me sourit et je reviens à la réalité de la situation, on a un problème il m'a dit.

— Quel est le problème ?

— Viens.

Je dépose Jack par terre près de son frère et j'accompagne Matt. Il me mène à la chambre. Déjà ? C'est un peu osé pour une première fois.

— Le lit est double, m'annonce-t-il en ouvrant la porte.

— Je refuse.

— Tu crois quoi ? Moi aussi je refuse ! Je veux pas dormir avec toi.

— Tu dors dans le canapé.

— Pourquoi ce serait pas toi ?

— Sois galant un peu !

Il fronce les sourcils une nouvelle fois et me tire la langue avant de sauter sur le lit.

— Ah non, Matt, tu dégages, je ne veux pas de ta puanteur sur mon lit.

— Trop tard, tu peux plus venir. Regarde, je me roule dedans.

— C'est dégoûtant ! Dégage, lancé-je en venant attraper son bras pour qu'il s'en aille.

— Pourquoi vous dormez pas ensemble ? Demande Kyle sur le pas de la porte.

Je me retourne vers l'enfant.

— Car il faut s'aimer pour dormir ensemble, on ne s'aime pas avec Matt, expliqué-je.

— D'accord, je pensais que si.

Non, non, ça se voit que je n'aime pas ce débile-là. Kyle part de la chambre. Alors que je veux partir à mon tour, Matt m'attrape par les hanches et me lance sur le lit.

— Voilà, il est à toi, avec mon odeur, me dit-il avant de quitter la pièce.