All I want for christmas is NOT you (JENIFER x MATT POKORA)

CHAPITRE VINGT

Je me réveille, seule dans mon lit. La lumière passe un peu par les volets. Quelle heure est-il ? Je me redresse, attrape mon téléphone pour regarder l'écran. Dix heures et treize minutes. Comment ça ? Pourquoi Matt ne m'a pas réveillé ce matin ? Je n'ai même pas entendu les garçons discuter. Depuis le début de la semaine, j'ai le sommeil léger pour entendre si un des petits gars a besoin de moi. Mais cette nuit, Morphée a été plus forte que moi.

Légèrement anxieuse de cette situation anormale, je me lève et en pyjama, sans passer par la case salle de bain, je descends voir au séjour. Il n'y a pas de bruit et quand j'arrive, personne n'est là. Je regarde par la fenêtre pour voir s'ils jouent dans la neige, mais encore une fois je suis toute seule. Je sors mon téléphone de la poche de ma veste pour envoyer un message à Matt jusqu'à ce que je voie un post-it sur la table. Je m'en approche et l'attrape dans la main pour mieux le lire.

« Ça existe une princesse chez Disney qui ronfle comme tu le fais ? Sinon, propose l'idée pour toucher des droits d'auteur. Fais-toi jolie (pas un sweat) et je rentre vers onze heures trente. »

Il termine son mot par un cœur. Je repose le mot sur la table et je regarde devant moi. Rapidement, je vois flou tellement mes pensées prennent possession de mon corps. Il y a trop de choses dans ces quelques phrases à mettre au clair. Est-ce qu'il m'a comparé à une princesse de Disney ? C'est censé être gentil, non ? Bon, il dit que je ronfle... Pas autant à ce qu'il m'entende à l'extérieur de la pièce. Alors il est entré dans la chambre pendant que je dormais. Il veut que je me fasse jolie, encore une fois. Et il termine tout par un cœur. Un cœur...

On va où pour que je doive me faire jolie ? Et pour que le sweat ne lui convienne pas ? Je remonte à ma chambre où je m'accroupis à côté de ma valise. Il faut que je trouve quelque chose. Est-ce que j'ai pris ça ? Oui, puisque je pensais qu'il allait s'agir d'un bel inconnu avant de me retrouver bloquée ici avec Matt. Les pièces que j'avais pris pour cet homme, est-ce que j'oserai les mettre pour Matt ? Est-ce que je le dois ? Après tout, c'est ce qu'il aimerait. Mais pourquoi ? Oh, c'est juste lui et moi, il n'y a rien. Si on ne s'aimait pas en début de semaine, je peux commencer à l'apprécier comme un ami et ça doit être pareil pour lui.

Je vais mettre un sweat, rien à faire. J'en sors un que j'ai jamais mis jusque-là et je vais à la salle de bain où je remets mon jean bleu foncé d'hier. Je me regarde dans le miroir et je me trouve... fade. Mais c'est bien fade pour Matt, non ? Il ne mérite pas mieux que ça. Je me maquille et je retourne au séjour pour manger quelque chose avant midi. Je regarde à l'horloge, il va être dix heures quarante-cinq. Je me retiens alors de me taper quatre pains au chocolat.

Je me demande ce qu'on va faire. Est-ce qu'on sera que tous les deux ? Un frisson me parcoure quand je repense au cœur qu'il a inscrit sur son mot. Ce n'est que de l'amitié, pitié que ce soit que de l'amitié.

Onze heures vingt et Matt ne va pas tarder. Je tourne dans le chalet à la recherche de la moindre activité pour m'occuper. Quand je remarque qu'il ne reste plus qu'une dizaine de minutes avant son retour, je culpabilise de mon pull. Et si lui venait bien habiller ? Inconsciemment je reviens vers ma chambre et mon regard se pose sur la valise. Du tas de bordel que j'y ai mis tout à l'heure sort un bout du tissu de la robe que j'avais prise. C'est une robe rouge, avec le haut et les manches en dentelle. Je l'aime beaucoup. Elle est très jolie. Je ne sais même plus pourquoi je l'ai acheté, car c'est sûr que c'était pas pour les vacances. Et merde, je m'avance vers la valise, attrape la robe et sans réfléchir je vais dans la salle de bain pour me changer. C'est rapidement fait avant que je pense à faire machine arrière en me regardant dans le miroir. Ça correspond plus à la demande de Matt. En parlant du loup, j'entends la porte du chalet qui s'ouvre et qui se referme. Avec une tenue non terminée, puisque j'ai encore mes chaussons au pied, je le rejoins.