All I want for christmas is NOT you (JENIFER x MATT POKORA)

CHAPITRE ONZE

Le chocolat chaud est un peu trop chaud et je le sens descendre jusqu'à mon estomac. Je crois que c'est une tentative de meurtre de la part de Matt, c'est lui qui me l'a fait. Aucune gentillesse de sa part, juste, il faisait celui de Kyle, qu'il a eu envie de faire le mien.

— Bon, on s'habille et on va déposer Jack à la crèche ? Me propose Matt.

— Tu peux me laisser le temps de finir mon chocolat bouillant.

Il souffle et je lui souris. Kyle, lui, engloutit sa boisson et son petit déjeuné pour partir s'habiller. Matt s'occupe de Jack. Puisque je suis déjà habillée, je n'aurais plus qu'à mettre mon manteau avant de partir. J'ai le temps encore.

Avec l'arrivée de Matt dans mon lit cette nuit, j'ai mieux dormis. Je suis prête à affronter cette journée et heureusement que j'ai pu me reposer. Aller faire du ski, ce n'est pas ma passion, surtout que j'en ai jamais fait.

— On est prêt, hurle presque Kyle en revenant dans la pièce.

Je tourne la tête et oui, ils sont tous les trois là, prêt à y aller.

— Déjà ? M'exclamé-je.

— On est pas des filles nous ! M'attaque Matt.

— J'ai fait l'effort de me réveiller avant vous pour me préparer tranquillement.

— Ton maquillage ne va servir à rien avec tes lunettes. Puis comme tout le monde, tu vas avoir les lèvres gercées par le froid.

— Vivement les vacances à la mer, soupiré-je en me levant.

Je laisse mon chocolat, il n'est pas super bon en plus. C'est de la faute de Matt ça. Je suis sûre que si je l'avais fait, il aurait été meilleur. Bref, j'enfile mon manteau et me couvre de mon écharpe pour qu'on s'en aille. Les garçons sont aussi bien couverts, ils n'auront pas froid.

Punaise, ça caille dehors ! Je maudis Matt qui n'y est pour rien, tout comme je hais Judith et Valentin. Qui a l'idée d'aller à la montagne ? Franchement !

Silencieusement, on rejoint la crèche où une dame nous accueille. On lui donne le nom de Jack ainsi que le petit garçon et on peut s'en aller. On n'aura plus qu'à venir le chercher ce soir. Quand on referme la porte, je me sens un peu coupable. Laisser un bébé loin de nous pendant qu'on va s'amuser... Après, il a six mois, tu veux qu'il fasse quoi Jenifer ?

— Direction le ski, crie Matt.

Kyle s'excite et ils partent avant moi. Je traîne un peu les pieds. On se retrouve dans le magasin de location, il nous faut des combinaisons de ski et aussi des skis. Avoir tout ça nous prend une bonne heure avec tout le monde qu'il y a.

— Le gars m'a demandé mon poids, dis-je à Matt en sortant du magasin.

— Normal, c'est la sécurité. Après, le problème avec toi, c'est que les chaussures de ski sont plus lourdes que toi.

— J'avoue qu'elles pèsent un âne mort.

— J'étais pas prêt à entendre cette expression sortir de ta bouche.

— Tu dis pas ça toi ?

— Si, mais c'est moi qui le dit, je te pensais plus...

— Plus quoi ?

— Raffinée. Bientôt tu vas roter à la fin des repas.

— T'es pas prêt mon pauvre ami.

Matt m'indique ensuite que Kyle a un court de ski, puisqu'il n'en a jamais fait. On peut soit le regarder, soit aller skier. D'un coup, j'aimerais bien le regarder faire, le regarder galérer, mais Matt me pousse à venir avec lui, laissant le deuxième petit garçon à un professeur de ski compétent. Décidément, on serait des parents indignes à laisser nos enfants aux autres pour profiter.

Matt s'assoit par terre pour mettre ses skis, je reste debout.

— Bah, tu ne mets pas tes skis ? Tu vas descendre sur les fesses ?

— Je... Je...

— Attends, t'as jamais skié Jen ?

— Je ne suis jamais venue à la montagne gros bêta !

— Tu voulais peut-être aller au même cours de Kyle ?

— Non, je vais très bien m'en sortir.

Il rit. Il n'y a pas à rire.

— Aller, je t'aide, me lance-t-il.

— Non.

— Pourquoi ? Ce n'est pas une marque de faiblesse de se faire aider.

— Par toi, si.

— Bah tu es faible Jenifer. Tu vas pas rester planté là.

Il m'oblige à ce qu'il m'aide, je capitule. Il prend le temps de m'expliquer comment il faut faire pour mettre les skis à mes pieds. J'essaie de retenir pour la prochaine fois.

— Tu vas y aller doucement Jen, me dit-il alors qu'il est prêt à partir.

— Comment on freine ?

— Lance-toi d'abord.

— Non, dis-moi comment on freine ! C'est pas quand je serais à deux mètres de l'arbre que je vais devoir réfléchir à comment on freine !

Il rit et m'explique comment il faut faire pour freiner. Je soupire. Je ne la sens pas cette histoire.

— Regarde-moi.

Il se lance sur la piste. Il est parfait ! Il voulait juste me montrer qu'il l'est et que sur le coup, je ne fais pas le poids.

— C'est le planté de bâton monsieur Dusse, me lance-t-il un peu plus bas.

Il est con. Il ne connaît qu'un film, les bronzés font du ski et il m'en sort toutes les phrases, je vais être épuisée.

— Lance toi Bartoli, hurle-t-il.

Je le hais, mais je me lance et je ne suis pas très sûre de moi, tellement pas sûre que je tombe les fesses sur le sol. Je l'entends éclater de rire et j'ai envie de lui faire manger de la neige. Je ne me relève pas de par terre et il me rejoint.

— Tu sais rien faire à la montagne, m'annonce-t-il.

— Je fais très bien des choses dont tu ne veux pas en entendre parler.

— Oh merde, tu me donnes envie de tester.

— Plutôt crever que de te toucher. Aide-moi à me relever.

Il me tend la main et je me relève.

— La journée va être longue, rit-il en me regardant dans les yeux.

— La journée va finir sous un plaid sur mon canapé.

— Tant mieux, c'est là que tu dors cette nuit.

— T'es sérieux ? Même pas en rêve !

— Ah oui, c'est vrai, madame a peur la nuit toute seule.

Il ose dire ça ? Je le frappe gentiment, il pose ses skis par terre, enclenche ses chaussures dessus et repart en skiant. Super, moi je peux pas le suivre. Je vais croiser les bras et attendre qu'on vienne me déloger. Matt m'appelle et je finis par descendre un peu. J'y vais à deux à l'heure, je suis sûre que Kyle s'en sort déjà mieux que moi. Et le sourire de Matt me fait sortir de mes gongs.