All I want for christmas is NOT you (JENIFER x MATT POKORA)

CHAPITRE QUATRE

On est dimanche et je dois retrouver les parents de Judith à la gare pour récupérer les enfants. Je n'ai pas bien dormi la nuit dernière, ni même celle d'avant. Je fais peur quand je me regarde dans le miroir et dans ma tête j'ai envie que les grands-parents décident de ne pas me donner les enfants, car ce n'est pas raisonnable.

Je pose ma voiture près de la gare et je m'avance vers le point de rendez-vous. À gauche devant l'entrée de la gare. Il ne fait pas très chaud, j'aurais préféré attendre à l'intérieur, surtout que je suis là une bonne dizaine de minutes en avance. J'ai quand même un peu hâte de connaître cet inconnu qui va m'accompagner. Si j'ai un peu peur de le découvrir, car ça reste un homme que je ne connais pas, je me dis que Valentin et Judith savent qui il est. Si ça se trouve il est beau et... Enfin, même s'il est moche, quelque chose pourrait avoir lieu tellement je suis seule en ce moment. Bref, je m'égare.

Je patiente et je trouve le temps long. Dans mon champ de vision entre une personne que je ne veux pas voir. J'espère qu'il a un train à prendre et qu'il ne va surtout pas me regarder. Mais non, j'ai l'impression qu'il vient vers moi. C'est Matt qui s'avance là où je suis. J'aurais tellement préféré que ce soit un de mes ex relous qui voulait qu'on retente un truc.

— Jen ? Me lance-t-il quand il arrive à ma hauteur.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Tu viens pour Kyle et Jack ?

— Ne me dis pas que... Oh les enfoirés ! C'est ça qu'ils devaient me dire !

C'est Matt qui va m'accompagner pendant cette semaine ? Il est hors de question qu'on parte ensemble. Je voulais un bel inconnu, pas un moche imbécile.

— Te dire quoi ? Continue-t-il.

— Que j'allais garder les mômes avec toi.

— Tu dois les garder ? Moi aussi. Sérieux ? Souffle-t-il.

— Il faut croire.

— Tu sais pas t'occuper de gosses, t'es une plaie.

— Va te faire voir Matt.

Il ose me dire que je suis une plaie ? Il s'est regardé ? Je suis sûre que Kyle et Jack ne l'aiment pas. C'est sûr qu'ils vont me préférer moi.

Au loin, les parents de Judith et les enfants arrivent. Quand il nous voit, Kyle court vers nous et vient impacter tout d'abord le corps de Matt avant de me faire un câlin. Je ne dirai rien, je ne me plaindrais pas. Après tout, ce sont deux garçons, ils ont sûrement des affinités, ou c'est animal le fait de se faire un câlin avant que de le faire à moi.

— Bonjour, nous lance la maman de Judith.

— Bonjour, répond Matt.

Matt tend ses bras et Jack les retrouve. Là aussi, c'est animal, car ce sont deux garçons. Ce n'est pas du tout car je n'ai pas la fibre maternelle.

— Comment vous allez ? Demandé-je aux grands-parents presque débarrassés de leurs petits enfants.

— Ça va, merci Jenifer, Jack est un peu enrhumé.

Un bébé de six mois enrhumé ? C'est une tentative de meurtre de me le donner pendant une semaine, pour moi et pour lui.

Ils nous donnent les affaires des garçons tout en nous expliquant à quoi elles servent et je suis un peu larguée. J'espère que je peux laisser toute cette responsabilité à Matt. Il me servira à quelque chose. Oh oui ! Je pars tranquillement à la montagne pendant qu'il garde les garçons ? C'est le bon plan ça !

— On met les affaires dans quelle voiture ? Nous demande le grand-père.

— La mienne, s'empresse de dire Matt.

— Ton char là ? M'exclamé-je.

— Oui, mon char, car avec ta poubelle on est pas sûr d'arriver à destination !

— Oh, les enfants, s'énerve la mère de Judith.

— Va pour la voiture de monsieur, capitulé-je, sinon son égo va être mal pour la prochaine semaine.

— Au moins mon égo sera en sécurité dans ma voiture.

Je lève les yeux au ciel et on se dirige vers la voiture de Matt. Oui, c'est un char, c'est énorme, ça prend de la place et je suis sûre qu'il n'avance pas. On met les affaires des garçons dans le coffre et Matt les installe dans la voiture.

— Ça va aller ? Me demande le père de Judith.

— Oui, pourquoi ça n'irait pas ?

— Avec Matt ?

— On est adulte, on va savoir faire avec.

Je ne pense pas, mais bon, on va sourire et faire croire que tout va bien. Les enfants sont accrochés à l'arrière de la voiture, il ne manque plus que ma valise à mettre dans le coffre pour y aller. Je vais la chercher et la donne à Matt. Il me regarde, puis son coffre au trois quarts remplis et à nouveau moi.

— T'avais pas plus petit ? Me sort-il.

— Dans mon coffre elle loge, me défendis-je.

Il essaie de déplacer les affaires des garçons pour faire rentrer les miennes.

— Tu ferais un mauvais père de famille, annoncé-je.

— Pourquoi ?

— Tous les pères de famille savent arranger leur coffre pour que les affaires de tout le monde rentrent dedans.

— On est pas une famille et au pire, la mère de famille elle prend pas autant de fringues pour juste une semaine.

— Ah oui, j'avais oublié que vous les hommes vous ne vous lavez pas.

— Si, je vais sortir tous les jours donc, dit-il pour rentrer dans mon jeu.

— Je suis honorée de ça alors.

— Bon, s'interpose le grand-père, je vais mettre cette valise.

Et il y arrive.

— Voilà un père de famille, taquiné-je Matt.

Il boude. On se tourne vers les grands-parents et on les prend dans nos bras avant de prendre la route. J'ai le droit à la troisième place à l'arrière de la voiture, avec les deux garçons. Un plaisir.