14. Marchons sous la pluie

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En décembre, la pluie s'invite souvent. Elle ruisselle le long des fenêtres, rebondit sur les toits, forme des flaques boueuses. Elle aime mouiller les cheveux, tremper les vêtements.

Pour beaucoup, la pluie est synonyme de solitude. Cette solitude que les gens utilisent quand le temps n'est pas au beau fixe. Comme si cette simple pluie ruinait, à elle seule, tous nos plans du jour. Les parcs sont vides, les rues presque désertiques. Le monde tourne au ralenti, une fois que les gouttes nous tombent sur la tête.

Quelquefois, quand je regarde la pluie, il m'arrive de me demander si le ciel est triste et si les nuages pleurent. Personne ne tient compte de ces nuées immaculées qui deviennent moroses et grises. Pourquoi ne pouvons-nous pas apprécier les intempéries autant que les éclaircies ?

La pluie est pourtant si prévenante. C'est grâce à elle que les rayons du soleil qui la succèdent nous paraissent si lumineux et chauds.

J'aime regarder les gouttes de pluie tomber inlassablement sur les fenêtres. J'aime écouter le clapotis de l'eau résonner sur le toit de la maison. J'aime sauter dans de petites flaques boueuses. J'apprécie le simple fait que le ciel nous partage sa tristesse.

J'aime marcher sous la pluie en pensant à toi. Je ne me sens pas seule, car je sais que tu es là. Je sais que tu m'accompagnes dans chacun de mes pas. Et je sais que tu aurais tenu le parapluie à ma place.

Le passage de la pluie crée toujours une odeur particulière qui me rappelle certains souvenirs d'enfance. Cette odeur, je l'associe toujours à ta personne car elle me fait penser à tous ces jours pluvieux où tu me tenais la main, comme pour me rassurer.

Attendons encore un moment avant de nous retrouver.

Entretemps, tous les deux, marchons sous la pluie. 

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