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Suite du chapitre 201

Cupidon veut promouvoir l'Amour avec un grand A et pour cela il faut que le plus de monde possible soit témoin de ce soi-disant amour. Une invitation flamboyante diminuerait peut-être tes chances de finir en enfer pour le reste de l'éternité.

Torturée par la pression de devoir inviter Virginie, tu n'arrives pas à fermer l'œil de la nuit et, lorsque ton réveil sonne au petit matin, tu es couchée dans ton lit, les yeux grands ouverts à contempler le plafond.

Ton téléphone sonne et tu le ramasses pour lire le message de Virginie qui te propose de manger avec elle ce midi. Tu acceptes, puis tu te prépares pour les cours de la journée qui, au vu de ton manque de sommeil, se révèlent être un vrai calvaire.

À midi, tu te rends à la cafétéria, l'estomac noué. Presque tous les étudiants que tu croises sur ton chemin sont en couple et affichent leur amour de façon démonstrative ce qui te donne envie de hurler.

Un fois ton plateau entre les mains, tu rejoins Virginie qui est assise en compagnie de Julie. Évidemment. Tu te disais bien que ça faisait un bon moment que tu ne l'avais pas vu grâce à l'installation des décorations du bal qui la tenait occupée. Maintenant que la salle est prête, tu vas devoir de nouveau te battre avec elle pour avoir l'attention de Virginie.

Tu avales ton repas en silence tandis que les deux jeunes femmes discutent entre elle. Tu hésites un instant à grimper sur la table pour attirer l'attention de toute la pièce et faire ta demande ici même, mais rien qu'à l'idée d'attirer l'attention devant autant de monde tu te sens nauséeuse. Vider le contenu de ton estomac sur Virginie risque de de compromettre tes chances de succès, tu renonces donc à cette idée.

— Notre modèle pour ce soir est de nouveau malade, t'explique Julie au moment de vous quitter. Tu veux bien le remplacer ?

Tu es sur le point de refuser, lorsque tu te rends compte que ce serait l'occasion idéale pour inviter Virginie. Et puis, elle te regarde actuellement avec tant d'espoir que tu n'as pas le cœur de refuser.

C'est donc ainsi que tu te retrouves de nouveau devant une bande d'étudiants en art qui te scrutent sous tous les angles, habillée d'une toge et imitant la posture du penseur (qui est d'ailleurs bien moins confortable que ce qu'on pourrait penser).

Alors que le frottement des mines de crayons contre le papier se fait entendre depuis seulement quelques minutes, tu quittes ta position inconfortable pour te rapprocher de Virginie sous les exclamations frustrées des autres élèves. Tu les ignores, et pose le genou à terre devant elle, la main sur le cœur, avant de plonger ton regard dans le sien.

— Virginie, je t'apprécie énormément. Tu ferais de moi la plus heureuse des femmes si tu acceptais de venir au bal avec moi.

La jeune femme devient rouge comme une tomate et tu crains un instant d'être allée trop loin, mais elle affiche un énorme sourire sur son visage. Sans crier gare, elle saute dans tes bras et tu vacilles, à deux doigts de t'étaler au sol tandis qu'elle te sert de toutes ses forces. Tu lui rends maladroitement son étreinte, luttant pour réussir à inspirer tant elle te comprime la poitrine malgré ses petits bras.

— Évidemment que je veux y aller avec toi ! Merci, merci beaucoup !

Tu as le droit à un baiser sur la joue avant qu'elle ne te relâche enfin. Tu prends une grande inspiration, heureuse de pouvoir respirer à nouveau convenablement tandis que les autres élèves, qui sont restés silencieux jusque-là, vous acclament sous un tonnerre d'applaudissement.

Tous sauf Julie. Tu aperçois la jeune femme qui vous observent, les lèvres pincées. Tout dans son expression t'indique qu'elle ne t'estime pas digne de son amie. Tant pis pour elle, seul ce que Virginie pense compte.

Après une ou deux minutes, Julie s'approche de vous pour vous séparer et t'oblige à reprendre ta position du penseur. Trop fière de ne pas avoir échoué lamentablement dans la tâche que t'a confié Cupidon, tu ne peux t'empêcher d'afficher un sourire idiot pour la plus grande frustration de Julie qui n'arrête pas de s'en plaindre.

Après la session de dessin, Virginie, qui a de nouveau du retard dans ses devoirs, retourne aux dortoirs tandis que tu remets ton uniforme de l'école. Alors que tu es en train de nouer ta cravate, tu ressens soudain une vive douleur à l'arrière de ton crâne tandis que ta vision s'obscurcit. Puis plus rien. Juste le néant.

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Perdre connaissance => Chapitre 232

Tomber dans les pommes => Chapitre 232

S'affaler avec grâce => Chapitre 232

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 2 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant