Vengeance

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J'ouvre difficilement les yeux. Le mal de crâne ne m'aide en rien. Je me frotte le visage pour me remettre les idées en place tout en fixant le plafond qui n'est pas celui de ma chambre.. Le cuir sous ma peau m'indique que je ne suis pas dans mon lit mais sur un canapé et cette veste d'homme n'est certainement pas ma couverture.
En regardant le visage fatigué de Shogo, les événements d'hier me sont revenus, les cris, les pleurs et les coups que je lui ai infligés. Je me redresse, morte de honte, quand, depuis son bureau, il m'ordonne de me rasseoir.

- Quelle heure est-il ? dis-je en cherchant désespérément mon téléphone.

- 22h00. Dit-il en jetant mon téléphone sur son bureau.

L'Oyabun prend une cigarette, puis l'allume sans me quitter du regard. Je me lève pour récupérer mon téléphone, puis il en profite pour cracher la fumée sur mon visage. Mais étant fumeuse, l'odeur ne me dérange en rien. J'ai dormi pas mal de temps, et au vu des appels manqués, ils ont dû s'inquiéter.

- Je dois rappeler ma mère, elle doit s'inquiéter.

- Pas la peine. On l'a informé que tu etais avec moi.

Il continuait de me fixer tout en fumant donc je finis par m'asseoir sur une chaise en face de lui, Ne sachant vraiment pas ce que je faisais là.
Ce qui s'est passé hier était vraiment bizarre. Le fait qu'il me demande de le frapper pour se faire pardonner. Venant de lui, du grand patron, j'avais du mal à y croire.
Un blanc régnait, j'avais l'impression de passer un interrogatoire. Son lourd regard pesait sur moi, je me sentais comme une petite fille prête à se faire engueuler.

- Pourquoi ne t’ai-je jamais vu ?

- J’étais à l’étranger pour mes études, je suis rentré depuis peu, dis-je au tac au tac.

- Viens avec moi.

Il se lève, enfile son long manteau tout en marchant en direction de la porte. Je ramasse mes affaires et marche rapidement pour le rattraper. Il était si grand qu'un pas en valait deux pour moi. Les mains dans les poches, il marchait avec tellement d'assurance et d'élégance.

Notre trajet nous emmena jusqu'au garage souterrain où deux soldats nous attendaient à la sortie de l'ascenseur. Leurs sens en alerte pour parer à une éventuelle attaque, rien n'était laissé au hasard.
L'odeur du musc mêlée au cuir de sa magnifique berline enivrait mon nez, je ferme les yeux, inspirant c'est magnifique odeur.

Ce n’est qu’après une vingtaine de minutes de trajet que j’ai compris où nous allions. Garée devant l’hôpital, je lui jette un regard étonné, mais il continue de fixer la route, ne me prêtant aucune attention.
Les visites se terminaient a 21h30, jamais je ne pourrais le voir. Le simple fait detre la, devant et ne pas pouvoir rentrer me retourna les tripes.

- Chambre 402. Va voir ton frère, dit-il en faisant un signe de tête en direction de l’hôpital.

Sans attendre, je détache la boucle de ma ceinture et cours jusqu'à l'hôpital. J'avais ce besoin viscéral de voir mon frère, de voir qu'il était en vie malgré son état. Dans ma lancée, je reconnais des hommes de Shogo, positionnés un peu partout dans l'hôpital. Ils devaient sûrement surveiller pour que rien n’arrive.
Mon cœur battait à tout rompre, de plus en plus fort, et le nœud à l’intérieur de ma gorge grossissait. Mes battements résonnaient jusqu’à mes oreilles. Je ne savais pas comment j’allais retrouver mon frère.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté devant la porte, la main sur la poignée, incapable d'aller plus loin. J'étais paralysé par la peur, j'appréhendais son état.J'inspire un grand coup, rassemblant tout mon courage, mais je savais que j'allais m'effondrer devant lui.
Une présence derrière moi, puis une main chaude se dépose sur ma main, actionnant la poignée. Je reconnais la chevalière, puis les initiales de Shogo sur celle-ci.

Hina : Vie De YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant