Son cœur vibrait au rythme des basses. Théo se faufila entre les corps discutant et dansant, en direction de l'entrée. Une fille retint son bras, il s'arrêta pour lui indiquer où étaient les toilettes ; une deuxième lui demanda si elle pouvait changer la musique et il l'envoya voir Thomas, son meilleur ami de toujours ; plus loin, un verre se pencha dangereusement vers lui et il le retint, souriant à son propriétaire. Il atteint enfin la porte d'entrée qu'il ouvrit d'un geste théâtral, laissant éclater un grand sourire à destination de ses derniers invités.
— Mec, j'ai cru que t'allais jamais arriver !
Dehors, le soleil finissait de se coucher, teintant le ciel en orange.
— La faute aux meufs, répondit son ami en indiquant les deux filles derrière lui.
— On voulait pas venir avant que la fête ne commence, dit l'une d'elle.
Théo leva un sourcil moqueur et leur fit signe d'entrer. Après une grande tape dans le dos de son ami, il s'exclama :
— Bon, alors ce grand oral, t'as géré ?
— Ecoute, ça s'est pas trop mal passé. Et merci d'avoir décalé la soirée pour moi, c'est cool.
— Eh ! J'allais quand même pas te laisser de côté, sourit Théo.
Il capta un mouvement dans son champ de vision : un pote lui faisait signe au niveau de la table où se déroulait un bière-pong. Il leva la main en réponse et reporta son attention vers les nouveaux arrivants.
— Les boissons sont dans la cuisine, les toilettes dans le couloir, première porte à droite. Je vous laisse profiter de la soirée, je crois qu'on m'attend !
Son ami hocha la tête. Théo s'éloigna mais eut le temps d'entendre l'une des filles s'extasier devant la taille de la maison et des meubles. Il grimaça. Merci la femme de ménage pour la propreté, merci les parents pour la maison. C'était un merci amer. Une grande maison vide, c'était génial pour les soirées, ça l'était moins pour y vivre. Théo secoua la tête et se dirigea vers le groupe qui préparait la table de bière-pong.
— Théo ! Viens dans mon équipe, qu'on démonte tout ! s'exclama Thomas.
Théo sourit : c'était l'été, le bac était passé et il était entouré de tous ses amis, que demander de plus ?
L'alcool devait commencer à monter car il n'avait jamais été aussi nul pour viser les verres d'en face. C'était bien aussi : ça faisait rire tout le monde. Les changements de couleur des jeux de lumière n'aidaient pas à sa concentration. Lorsqu'il échoua à mettre le dernier point et que l'équipe adverse gagna, il eut droit à un transport dans les bras de Thomas de la table jusqu'au fond de la piscine. Il émergea avec un grognement, les habits lourds d'eau.
— Viens prendre ton shot de perdant ! entendit-il sans savoir qui lui parlait.
Il s'appuya sur le rebord pour sortir de la piscine sous les sifflements de ceux qui étaient dehors. Ça le fit sourire. Il prit son shot cul sec puis retira son t-shirt collant. Un autre shot apparut sous ses yeux qu'il prit également, incapable de savoir ce qu'il était en train de boire. Thomas lui jeta une serviette et il le remercia, ça servirait de remplacement de short. Le rafraîchissement apporté par le passage dans la piscine fut de courte durée et, quand il rentra, il eut l'impression qu'il faisait encore plus chaud que dehors. Il allait devoir mettre la clim à fond le lendemain pour survivre à l'été montpelliérain.
— Théo ! cria une fille. Viens jouer à action ou vérité avec nous ! On commence à s'ennuyer.
Il leva les yeux au ciel mais suivit docilement sa désormais ancienne camarade de classe jusqu'au salon. Il savait qu'il avait fini le lycée mais il n'avait pas encore pleinement réalisé, comme si une partie seulement de son cerveau était au courant.
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Ne me fuis pas
Romance/ Cette version n'est pas la dernière version de l'histoire. / Été 2022. Théo, solaire mais anxieux, prévoit de profiter au maximum de son dernier été à Montpellier avant d'aller à l'université. Cependant, sa relation avec sa cousine se détériore dè...