Chapitre 2.1

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Théo se réveilla avec le cœur qui battait bien trop vite. C'était le jour des résultats du bac. Il évita le café au petit déjeuner. Thomas le récupéra chez lui et les emmena jusqu'au lycée pour voir leurs résultats. Habitué au stress de Théo, il posa une main sur son épaule en sortant de la voiture.

— Tu sais que tu l'as et tu sais déjà que tu es pris dans ta fac, tout va bien.

Théo se retint de préciser qu'il n'avait pas validé définitivement la proposition qu'on lui avait fait, c'était pourtant son premier choix, mais quelque chose le retenait.

— Mais imagine...

Thomas plaqua sa seconde main contre sa bouche, l'empêchant de continuer.

— Non, sourit-il.

Théo abdiqua et Thomas plaça un bras autour de ses épaules pour le diriger vers le tableau d'affichage. Leur groupe d'amis était déjà sur place et leur faisait de grands signes. Inconsciemment, Théo se redressa, bomba le torse et le bras de Thomas glissa de ses épaules pour checker les autres.

Pris d'une assurance nouvelle, Théo s'approcha du tableau. Une main venant de derrière lui pointa une feuille.

— T'es là mec, mention assez bien, GG.

Théo haussa les épaules, manière de faire croire qu'il n'était pas si stressé que ça. Déjà son pouls avait ralenti. Il se retourna pour trouver Alex, un de ses amis de longue date du lycée.

— Cool. Et toi ?

— Je l'ai tout juste mais je l'ai !

Théo scanna les autres noms jusqu'à trouver celui de Thomas : mention très bien, évidemment. Il se retourna pour le rejoindre, le gratifiant d'une tape de la main sur l'avant-bras.

— T'as géré !

— J'ai ma mention ?

— Et pas qu'un peu.

Le sourire de Thomas laissa éclater ses dents blanches et il attira Théo dans une accolade bien méritée.

— Libres pour de bon !

Le noyau dur du groupe monta ensuite en voiture avec Thomas pour se rendre à Montpellier où ils passèrent la fin de la matinée et une bonne partie de l'après-midi.

— Eh les mecs, ça vous dit de sortir cette semaine ? proposa Théo avant que chacun ne rentre chez soi. J'ai mon jeudi soir de libre.

— T'as ton jeudi entier de libre, non ? demanda Thomas.

— Tous mes mardis et tous mes jeudis, confirma-t-il. Mais il n'y a jamais personne le mercredi soir et ça fait longtemps qu'on en parle de cette soirée bar.

— Ouais, chaud, répondit Alex.

— Je viendrai squatter chez toi l'aprem, ajouta Thomas. Faudrait qu'on s'organise pour faire nos sessions de course en même temps d'ailleurs, ajouta-t-il en réfléchissant. Ça nous motivera.

Quand Thomas déposa finalement Théo chez lui, il ne demanda pas à rester même si ses parents n'étaient pas là et Théo lui en fut reconnaissant. Il avait un autre plan pour ce soir : retourner aux ruines.

Heureusement, il y avait toujours du pain au congélateur et toujours du jambon blanc au frigo. Cette fois, il rajouta des cornichons. Puis, il sortit son vélo et suivit la route qu'il connaissait par cœur, esquivant les ornières par automatisme. Il espérait qu'elle serait là, il ne pouvait pas en être sûr, mais il se disait qu'elle devait l'être.

L'univers dut l'entendre car, quand il arriva sur place, elle était allongée au même endroit que quelques jours plus tôt. Ça avait quelque chose d'apaisant de la voir allongée sur ce rocher, les cheveux en auréole autour de son visage, le soleil en fond et les arbres en contrebas. Son sac était à ses pieds, entrouvert.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant