Chapitre 1.2

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Théo se réveilla avec un mal de tête carabiné, ses yeux s'ouvrant difficilement et la bouche pâteuse. Il mit quelques instants à s'adapter à la luminosité, ses volets n'étaient pas fermés. Il ne savait pas comment il avait atterri dans sa chambre, en travers de son lit. Avec une grimace, il se redressa. Son radio réveil indiquait 9h15 mais son portable n'était pas en vue. Il fronça les sourcils en réalisant qu'il était torse nu, ce n'était pas son habitude.

Une fois qu'il eut revêtu un t-shirt, il descendit pour retrouver la table de la cuisine couverte de cadavres de bouteilles, de verres, vides ou plein, et le sol accueillant ceux qui n'avaient pas eu le courage de trouver une chambre. Thomas sortit de la salle de bain, une brosse à dents dans la bouche, pour saluer Théo. Il avait un peu de dentifrice sur son début de barbe.

— Sois un peu pudique et mets un t-shirt mec, soupira Théo.

Les yeux bleus de Thomas pétillèrent d'un sourire qui n'atteignit pas ses lèvres et il retourna dans la salle de bain. Il en ressortit quelques secondes plus tard, habillé, passant une main dans ses cheveux blonds qui commençait à devenir un peu long, retombant parfois sur ses yeux.

— Que t'es mignon, rit-il.

Théo se détourna en sentant ses joues rougir et entama le grand nettoyage en récupérant verres et bouteilles, slalomant autour des corps au sol qui commençaient à s'agiter.

— Ta cousine est bien rentrée ?

Théo se stoppa dans ses mouvements. Camélia... Ses souvenirs lui revinrent rapidement et il pâlit.

— J'ai bien merdé non ?

Thomas haussa les épaules : question rhétorique.

— Putain, je sais pas, j'ai même pas mon tel.

Avec un sourire, Thomas le sortit de sa poche et lui tendit.

— Qu'est-ce que je ferais sans toi, soupira Théo.

Il reçut une tape amicale sur l'épaule et échangea un regard complice avec son ami.

— Il va falloir que je m'excuse. Fort.

Il avait des notifications dans tous les sens, mais aucune de Cami. Il ouvrit leur conversation Messenger, fixant quelques secondes sa photo de profil où elle riait aux éclats, le vert de ses yeux et le roux de ses cheveux ressortant avec le soleil, son visage fin surmonté d'une casquette. C'était lui qui avait pris cette photo l'été précédent.

Théo – 02/07 – 09h28

Coucou, tu es bien rentrée hier soir ? Je suis désolé, j'ai merdé...

Il vit sa petite tête apparaître mais pas de petits points et il eut beau fixer son écran, la conversation resta telle quelle. Il soupira.

— Ouais... J'ai bien merdé...

***

— Oh comment je t'ai fumé !

— Non non non, pas une carapace bleue, nooooon !

— Alleeez !

Théo finissait de passer la serpillère, les cris de ses amis sur le canapé en fond. La plupart des gens étaient rentrés chez eux mais le noyau dur du groupe restait. Honnêtement, Théo avait juste envie de retourner se coucher et de ne plus voir la tête de ceux qui l'avaient encouragé à faire le con. Il aimait les lendemains de soirée, mais, ce jour-là, il ne se sentait pas bien, l'alcool lui restait sur le foie, et il ne pouvait se sortir de la tête l'image de sa cousine partant les cheveux dégoulinants et le regard blessé. Il se détestait.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant