Chapitre 4.2

4 2 0
                                    

C'était un beau dimanche, au soleil qui brillait et aux températures qui étaient devenues habituelles : 35 degrés, un peu de vent. Les lunettes de soleil sur le nez, la serviette sur l'épaule, déjà torse nu, marchant sur le sable brûlant, Théo se sentait le roi du monde. Thomas l'avait emmené, ainsi que Camélia et Clara, les autres s'étaient débrouillés entre eux et étaient déjà sur place. Aucune personne saine d'esprit n'allait à la plage en pleine journée ici, sauf les touristes, mais avoir 18 ans, c'était ne pas être très sain d'esprit.

— Tu mets pas de crème ? demanda Thomas quand Théo commença à s'éloigner vers la mer.

— Je fais un plouf et j'en mets après papa, lui répondit-il en tirant la langue.

Thomas secoua la tête, imité par Clara qui avait déjà dégainé son tube de crème.

Profitant de la fraîcheur de l'eau, Théo observa avec un sourire Thomas, Clara et Camélia qui discutaient. Il aimait que les personnes les plus importantes à ses yeux s'entendent bien. Il fut rapidement rejoint par ses autres potes et leurs rires se perdirent dans le bruit des vagues.

— Alors Théo, c'est ta meuf la blonde ? finit par demander un des mecs.

— Hein ? Non, non non.

— Toujours pas ? C'est la même que l'autre jour en ville non ?

— Je prends mon temps, finit-il par dire avec un sourire.

— Oh bah ça on l'a vu oui, t'attends quoi en vrai ? Sans dec elle va juste te filer entre les doigts.

Il laissa son regard dériver vers Clara et Camélia qui avaient installé leurs serviettes. Thomas se dirigeait vers eux.

— Vous comprenez les gars, ça durera pas avec les études, parodia un autre, moi je veux du long terme, construire, tout ça.

— Va te faire, Alex, grogna Théo.

— Tu sais juste pas comment t'y prendre en fait ?

— Je sais très bien charmer ta sœur en tout cas, le charria-t-il.

Il crut qu'ils allaient le laisser tranquille avec Clara. Mais ils n'en avaient pas fini.

— Eh les tchoins, cria un mec à l'attention de Clara et Camélia, vous venez pas profiter de l'eau ?

Théo fronça les sourcils mais ne le reprit pas. Elles les ignorèrent.

— Tu sais combien de lits ont croisé la route de Clara ?

— Je m'en fous, dit Théo les dents serrés.

— Même celui d'Eric.

— Je m'en fous, répéta Théo.

— Quand même, elle s'embête pas...

— Mais qu'est-ce que ça peut te foutre ? finit-il par s'exaspérer.

Sa bonne humeur envolée, il rejoignit les filles en bougonnant.

— Tu t'amusais pas bien avec tes beaufs de potes ? demanda Clara.

Théo ne répondit pas, l'air contrarié. D'un côté, ses potes étaient des connards, de l'autre, il ne pouvait pas dire que ça lui faisait plaisir de savoir que Clara couchait avec plein de mecs quand il se réservait pour sa future copine et qu'il espérait que ce soit elle. Il se sentait soudainement très con. Qui faisait encore ça ? C'était très vieux jeu comme raisonnement, attendre la bonne personne. Est-ce qu'il ne devrait pas se laisser aller lui aussi ? C'était comme ça qu'on profitait de sa jeunesse non ? Il préférait jouer un peu, faire le mariole, mais ne jamais aller plus loin. Clara voudrait-elle de lui, après tout ? Non, il fallait reformuler : voulait-elle de lui ?

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant