Chapitre 3.3

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Théo – 17/07 – 10h03

Tu veux venir à la maison ?

Clara – 17/07 – 10h14

Ok

Il s'attendait à avoir besoin de négocier. Au lieu de cela, il avait donc le temps de ranger un peu sa chambre et la maison avant qu'elle n'arrive et ne trouve le bazar qu'il avait mis la veille au soir avec ses potes.

Ils passèrent la fin de la matinée dans la piscine. Théo avait beau essayer de se contenir, il ne pouvait empêcher ses yeux de glisser le long de son corps. Clara était définitivement belle. Elle avait pris des formes depuis le collège, sa peau était assez claire mais commençait à prendre une légère teinte bronzée avec le soleil Montpelliérain. Elle avait attaché ses cheveux blonds en un chignon dont s'échappaient quelques mèches rebelles et ses yeux étaient d'autant plus lumineux avec le soleil. Il plongea la tête sous l'eau pour se rafraîchir les idées. Un poids apparut sur son dos, ses mains appuyant sur sa tête. Malheureusement pour elle, ça ne suffit pas à l'empêcher de remonter. Il rit en émergeant.

— Bien tenté !

Sa peau contre la sienne le fit frissonner et il passa ses bras sous ses jambes pour l'empêcher de partir. Elle posa ses mains sur ses épaules pour se maintenir.

— Je peux partir ?

— Non, sourit-il.

Après une inspiration, il bondit en arrière pour la noyer à son tour et elle poussa un petit cri. Il récolta une tape sur l'épaule et il sourit, les yeux pétillants. Il aurait pu l'embrasser, là comme ça, alors qu'elle le regardait les sourcils froncés, mais il ne le fit pas. Pas sans son accord. Pas sans en parler avant. Pas alors qu'il ne savait ce qu'il en était de son côté à elle. Pas alors qu'il n'en avait pas le courage. Il commençait tout juste à briser sa carapace, il ne ruinerait pas tous ses efforts comme ça. Il décida plutôt de sortir de la piscine pour leur trouver quelque chose à manger.

— Mamy proposait que tu viennes manger à la maison, l'interpella Clara depuis la piscine.

— Chez toi ? s'étonna-t-il.

Elle hocha la tête. Il crut rêver. Son sourire s'élargit davantage et il s'exclama :

— Je dis oui ! Ça fait mille ans que je les ai pas vu !

— Papy va être content.

***

Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas mis un pied dans cette maison. Clara venait de se garer devant chez ses grands-parents et il regardait la façade qui lui rappelaient tant de souvenirs. Il en avait passé du temps dans cette maison pendant les vacances scolaires... Tant de temps où ses parents n'étaient pas là, comme toujours... Rien n'avait l'air d'avoir changé, si ce n'était les panneaux solaires sur le toit.

En entrant, il laissa son regard se balader sur ces murs si familiers. L'odeur aussi était familière : un mélange de vieux et de brioche. Puis, il repéra une touffe de cheveux blancs affairée derrière le plan de travail de la cuisine.

— Bonjour Angélique ! Comme ça fait longtemps, ça me fait plaisir de vous voir !

— Oh, mon Théo, viens voir là comment tu as grandi ! Oh, attends, que je me lave les mains.

Puis, elle leva ses mains portant le poids des années aux joues de Théo.

— Tu as perdu tes joues d'enfant, quel beau jeune homme. Alors, qu'est-ce que tu deviens ?

Derrière elle apparut le papy de Clara.

— Ah, tu es là, fils. Laisse-le arriver mamy, on a tout le repas pour l'embêter, sourit-il de ce sourire énigmatique de papy qui en sait plus qu'il ne le dit.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant