Chapitre 6.2

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Alors qu'il attendait Thomas qui devait l'emmener au lieu de la course nocturne, Théo ouvrit une énième fois la conversation qu'il avait avec Clara.

Théo – 12/08 – 20h02

Toujours ok pour les ruines demain ? Je finis à 19h

Clara – 12/08 – 20h05

Oui, toujours bon

Clara – 12/08 – 20h06

Tu veux que je vienne te chercher ?

Théo – 12/08 – 20h06

Si ça te va

Clara – 12/08 – 20h07

Ok, je serai là

Théo – 12/08 – 20h07

Cooool, à demain 😊

***

Théo trépignait d'impatience. Ça aurait pu être son anniversaire qu'il n'aurait pas été si excité. Est-ce que c'était normal de ressentir ça ?

Il épia son portable toute la journée, au cas où. On lui proposa une soirée le soir-même qu'il refusa.

Enfin, à 19 heures pétantes, il reçut un message de Clara.

Clara – 13/08 – 19h00

Je suis devant l'épicerie, comme d'hab

Il bondit hors du siège de la caisse, appela son patron dans l'arrière-boutique et se précipita dehors dès qu'il eut son aval.

Aussitôt qu'il ouvrit la porte, Clara, contre le mur de l'épicerie, tourna la tête et croisa son regard. Les lunettes de soleil sur la tête, maintenant ses cheveux qu'elle avait laissé libres, son chapeau à la main, ses taches de rousseur sur le nez, une combishort parfaitement ajustée, elle était belle. Mais un peu pâle, les yeux un peu plus ternes.

— On y va ? demanda-t-elle.

Théo sortit de sa contemplation en secouant la tête.

— Yep. Alors, ce camp ?

— Trop vieille pour ces conneries.

Elle se décolla du mur, mis ses lunettes et son chapeau et se dirigea en direction de sa voiture.

— J'imagine, vous avez fait quoi ?

— Des randos, des jeux, des soirées autour du feu.

— Dit comme ça, ça a l'air super cool.

— Toi, t'aurais aimé. 100%. Moi, ça m'a saoulée.

— Donc c'était objectivement bien mais t'es une ermite, c'est ça ? demanda-t-il en rigolant.

Ils entrèrent dans la voiture.

— C'est à peu près ça, dit-elle en démarrant le moteur. Mieux vaut être seul que mal accompagné, n'est-ce pas.

Théo se racla la gorge.

— Quoi ? demanda-t-elle.

— Je... J'suis d'accord avec ça.

— Toi qui aime trop les gens, tu es d'accord avec le fait d'être seul ?

A force, elle connaissait la route par cœur, et lui aussi.

— Disons que... Bon, je suis sorti avec Luc pendant une semaine.

Elle hocha la tête sans que rien ne transparaisse sur son visage. Pas de « je te l'avais dit », ni de « attends, quoi ? ». Théo commençait à en avoir marre que rien qu'il ne puisse dire ne fasse réagir ses proches.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant