Chapitre 9.2

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Il pensait à Clara. Tout le temps. Quand il se levait, quand il mangeait, quand il parlait avec les autres. Elle était partout, même dans ses rêves. Et son silence n'en était que plus impactant. Il n'avait pas pu résister à lui envoyer quelques messages : lui demander comment ça allait, lui souhaiter une bonne rentrée, lui donner des nouvelles... Evidemment, elle n'avait pas répondu. Elle ne les avait même pas vus. Peut-être l'avait-elle bloqué.

Théo n'attendait plus de réponse mais il n'en avait pas moins mal pour autant. Ça faisait deux jours qu'il était avec ses parents chez son grand-père et il commençait à saturer de voir Clara de partout. Il lui semblait qu'elle surgissait à chaque coin de rue alors qu'il n'était jamais venu à Toulouse avec elle.

Après avoir marché en ville toute la fin d'après-midi, ils rentraient enfin à l'appartement. Théo rêvait d'un monde où cet appartement était en fait celui de Clara. Il soupira, ses longs cheveux blonds imprimés sous ses paupières. Il devait dire au revoir lui aussi pour pouvoir avancer. Elle avait dit qu'il était temps d'avancer, il n'y avait pas de raison que ça ne concerne qu'elle. Lui aussi devait avancer.

Théo - 06/09 - 17h56

Salut Clara

Tu sais, j'en ai marre de te voir de partout

Mon esprit n'a pas compris que tu es partie on dirait

Je ne te dirai pas que je te comprends, ce n'est pas le cas, je pense toujours que tu aurais pu faire ça autrement, partir autrement, même sans garder contact, mais je n'y peux rien et si ça te permet d'avancer alors c'est tout ce qui compte

Je t'aime

Et j'arrête de t'embêter

Bon courage pour la suite

Il ne savait pas si le message lui parviendrait, ce n'était pas grave. Il se donnait l'occasion d'avancer.

- Théo, viens donc m'aider à ranger ça, appela son grand-père.

Encore dans l'entrée, Théo souffla un bon coup, déposa ses chaussures et se rendit dans la cuisine où était son grand-père. Encore deux jours de vacances ici.

***

Après avoir couru tous les jours depuis le dimanche précédent, malgré son absence de régularité pendant l'été, Théo se sentait en forme et prêt pour la course. Il ne s'attendait pas à faire des miracles mais il se devait de faire honneur à la ville des grands-parents de Clara où se tenait la course. Il faisait le tracé de 15 km avec Thomas. Les autres de l'équipe n'étaient pas intéressés et préféraient privilégier leurs déménagements. Il n'y avait que Théo et Thomas pour participer alors qu'ils partaient le soir pour Lyon. Théo avait prévu de faire le challenge du Pic Saint Loup en entier mais il n'avait pas encore réfléchi à la logistique pour revenir de Lyon à chaque fois. Ou plutôt, il ne voulait pas y penser. Et il était presque sûr de regretter, attendant de voir de quelle manière son stress allait se manifester.

Pour l'instant, il patientait près de la ligne de départ aux côtés de Thomas. Camélia, qui restait à Montpellier pour ses études, était un peu plus loin, venue l'encourager avec une amie.

L'air matinal était frais et c'était agréable. Enfin, ce fut le départ pour leur tracé, Théo commençait à trépigner. Il échangea un check avec Thomas avant de s'éloigner pour ne pas se déranger mutuellement. Trop de fois Théo s'était calé sur Thomas sans le réaliser, ce qui lui avait valu d'aller trop doucement au début et de devoir trop forcer à la fin pour rattraper son temps. Thomas faisait des temps de courses plus longs mais avait surtout une stratégie de course différente qui ne correspondait pas à Théo. Et Théo avait une réputation de favori à tenir, même si ce n'était rien de bien sérieux, il comptait bien à ce que ça le devienne un jour.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant