Chapitre 7.3

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Une fois chez les grands-parents, Théo rayonnait et ils s'écrasèrent sur le matelas dans la chambre de Clara. Ou plutôt, Théo l'écrasa sur le matelas, l'attaquant à coups de guilis et de bisous dans le cou.

— Une trêve, demanda-t-elle à bout de souffle.

Il se redressa, fier de lui. Il aimait voir ses yeux briller de la sorte.

— Tu m'épuises, Théo.

— Oui oui, c'est ça.

Il finit par se calmer et bascula sur le côté, lui laissant l'espace de respirer. Elle avait les joues rougies et les lèvres entrouvertes. Il ne put résister et se pencha pour l'embrasser.

Sa main s'aventura jusque sur son ventre doux et elle ne le repoussa pas.

Il ne se questionnait pas sur le revirement de situation, elle était comme ça Clara. Son calme ancrait suffisamment Théo pour qu'il accepte d'être déstabilisé par ses inconstances. Qui sait combien de temps ça durerait ?

Il se nourrissait de son rire, de ses yeux qui brillaient, de sa peau douce, de ses lèvres chaudes, habituellement si froides. Le nez dans ses cheveux, les yeux fermés, il sentait son bas-ventre se réveiller. Il s'avança, poussant les cheveux avec son nez, il posa ses lèvres sur son oreille.

— Jusqu'où est-ce que j'ai le droit d'aller ? demanda-t-il en se rapprochant, plongeant son visage dans son cou.

Il la sentit se tendre et soupira en reculant.

— Nulle part, répondit-elle.

— Pourquoi ?

— Pour ton bien.

— Me fais pas croire que c'est pour moi, rit-il.

— Non, vraiment.

Il ne la croyait pas.

— Ok, répondit-il cependant. Quel bien ?

— Théo... soupira-t-elle. Tu n'as jamais rien fait, je me trompe ?

Il pencha la tête, ce n'était plus vraiment le cas.

Elle soupira à nouveau.

— Luc, c'est vrai... Bon, n'empêche, tu veux faire les choses bien.

— C'est bon, l'interrompit-il avant qu'elle ne continue, faire les choses bien je crois que j'ai compris que c'était utopique.

— Et du coup tu vas chercher l'extrême et faire les choses n'importe comment ?

— Non, mais je m'autorise des écarts te concernant, dit-il en haussant un sourcil.

— Il faut que tu arrêtes ça.

Les yeux de Clara étaient plein de peine et il sentit son ventre se tordre.

— Arrêter quoi ? demanda-t-il d'une petite voix.

Elle se redressa dans le lit, appuyant son dos contre le mur et il l'imita.

— Arrêter de faire des écarts pour moi, arrêter de me mettre sur un piédestal, arrêter de faire ta vie en fonction de moi.

— Ce n'est pas...

— Théo, écoute-moi, s'il-te-plaît.

Il obéit, attendant qu'elle parle à nouveau, le regard sur le luminaire. N'y tenant plus, il se tourna pour la regarder. Elle le regardait déjà.

— Arrête de pardonner mes humeurs, arrête de bafouer tes principes pour moi. Je vais partir, Théo. Le plan, c'est de commencer une nouvelle vie. A partir de septembre, on n'existera plus, plus du tout, et j'ai l'impression que tu ne l'as pas compris. Même sans ça, tu te fais du mal, je te fais du mal. Je ne devrais faire de mal à personne d'autre que moi-même, j'ai fait l'erreur de te laisser m'approcher mais je me refuse de te blesser davantage. Alors il ne se passera rien de plus que ça entre nous, dit-elle en désignant l'espace entre eux. Apprends à te préserver, merde.

Ne me fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant