Chapitre 36 :

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Deux semaines s'étaient écoulées depuis notre séparation, je sortais à nouveau de ma chambre, maman avait trouvé une excuse pour mes absences au lycée. Elle préférait m'avoir à l'œil, et prendre soin de moi.

J'avais finalement proposé mon aide au café, j'aimais cogiter dans ma chambre, mais cogité en me faisant de l'argent étais tout aussi dans mes cordes.

Je préparais les cafés, distribuaient des serviettes aux clients qui m'en demandaient, proposait des petits gâteaux aux personnes âgées. Je me vidais enfin la tête, me concentrant sur mes tâches. Il devait être dix-sept heures quand j'entrepris de nettoyer les tables inutilisées.

C'est à ce moment, qu'il décida d'entrer.

-Salut Mathis.

-Salut, qu'est-ce que je te sers ?

-Oh non, je venais te voir.

-D'accord.

-Tu as le temps de discuter ?

-Comme tu vois, j'ai encore pas mal de choses à faire. Et je ne suis pas sûr de vouloir te parler en ce moment.

-Je comprends, mais j'ai besoin de te parler.

-Je pense qu'on a fait le tour, j'ai bien compris que tu me prenais pour un nympho qui saute sur de la chair fraîche.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire, mes mots ont dépassé ma pensée.

-Jayson, tu m'as extrêmement blessé.

-Pardon Mathis. Je... J'aimerais sincèrement pouvoir en parler tranquillement. Quand seras-tu disponible ?

-Je ne suis pas certains de l'être ces temps si. J'ai pris des heures en plus.

-Mais le lycée ?

-Ma mère s'est arrangé avec le directeur.

-Bon d'accord, je peux comprendre que tu ne souhaites pas discuter pour le moment. Mais dès que tu le voudras fais-moi signe s'il te plaît. Je ne veux pas rester fâché avec toi.

Je hochai la tête. – D'accord. Au revoir Jayson.

C'était compliqué pour moi de refuser de lui parler, mais il fallait que je reste campé sur mes positions. Dans le fond, je sais que je n'ai rien à me reprocher. Car toute cette histoire était un tissu de mensonges. Mais que Jayson puisse croire à une telle chose me laissait toujours furieux.

Je pris mon temps pour quitter le café, il devait être dix-neuf heures, j'avais proposé mon aide à Zoé pour nettoyer la salle et nettoyer la vaisselle. Sur le chemin du retour je mis mes écouteurs, je voulais rentrer chez moi sans le bruit environnent, je voulais juste rester dans cette bulle, dans mon cocon en sécurité. Je mis pas mal de temps à rentrer, trainant quasiment les pieds. Je pris même le temps de me poser aux parcs, situer devant la salle d'arcade.

Il était vingt-heures quand je franchisai le seuil de la maison, le froid m'avait frigorifié le visage et le bout des doigts. Mais cette promenade m'était très agréable.

-Mathis tu es rentré bien tard du café, qu'as-tu fait ?

-Désolé maman, mais je voulais les aider pour demain, alors j'ai faits le ménage et la vaisselle. Et puis le temps que je rentre ça m'a pris plus de temps que prévu.

-D'accord, on va passer à table, Mélissa a préparé des lasagnes, elles donnent l'eau à la bouche.

-Accorde-moi quelques minutes, je voudrais prendre une douche avant.

Je montai à la salle de bain, passai de l'eau sur mon visage, puis fila sous la douche. Je repensais encore et toujours à toute cette histoire, les différents scénarios qui auraient pu se présenter à moi. Peut-être que j'aurai dû écouter Jayson . Et s'il m'avait accompagné chez Élise, peut-être qu'il aurait pu voir que Sacha n'avait aucune chance de me plaire, ou peut-être même qu'il ne m'aurait jamais adressé la parole. J'étais curieux de savoir ce qui s'est passé pour le Mathis d'un autre univers.

Je soufflai, énerver de ressasser encore et encore cette histoire. Je remarquais à présent avec stupeur, la place qu'avait prise Jayson dans ma vie, depuis que nous, nous sommes rencontrés. J'eut un pincement au cœur, l'imaginer m'attendre venir lui parler. Merde Mathis ! Pourquoi tu ne l'as pas écouté tout à l'heure alors ?

Pendant le repas, je fis mine de m'intéresser à ce qu'il c'était passé dans leurs journées, je pris quand même les nouvelles de papa. Nous le reverrions enfin ce week-end. Puis je montai dans ma chambre, fermai mon ordinateur, pris mes lunettes et me posa sur le rebord de la fenêtre, relisant pour la centième fois au moins, Tristan et Iseult. Après quelques chapitres, je décidai qu'il était l'heure de me coucher. Espérant que cette nuit soit meilleure que les dernières, je sombrai aussitôt dans les bras de Morphée.

Je me réveillai tôt ce matin, vérifiant que j'avais bien reçu mes cours par mail, essayant de comprendre ce qui avait été fait pendant mon absence, je retrouvai le fil assez vite. De toute manière, je devrais retourner au lycée la semaine prochaine. Alors je copiai les devoirs, puis à dix heures je descendis manger des céréales. Maman était parti plutôt au bureau, quant à Mélissa elle aussi était déjà parti travailler. J'étais de nouveau seul à la maison, j'aimais ces moments de calme, qui ne dura qu'un temps...

Je ne vis que pour t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant