Chapitre 10

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Quand je m'éveille le lendemain, j'ai les joues rouges, la pointe de mes seins est douloureuse, mon ventre est en vrac et mon sexe pulse contre le drap. En sueur, je suis sans vêtements et j'ai passé la nuit à faire des rêves érotiques. Je dois d'ailleurs encore être dedans, car, Craig, nu, est étendu sur le dos à côté de moi, son torse musclé offert à mes yeux pas préparés à être aussi éblouis de si bon matin. Il a dormi ici ?

Je me redresse, la tête vaseuse et glisse la main dans mes cheveux pour les discipliner. Merde, il va sentir mon haleine nocturne. Avec précaution, je m'extirpe du lit et vais sur la pointe des pieds dans la salle de bain. Après avoir vidé ma vessie pleine, je me détends sous la douche et laisse l'eau effacer les restes de cette soirée brûlante m'ayant initiée aux plaisirs à deux. En effet, il y a un peu de son... sperme séché collé sur mon ventre. En l'effleurant, je ressens un frisson. Si l'odeur n'était pas dérangeante, je me demande quel goût cela peut avoir.

Mes mains frottent sur la trace, il faut que je me ressaisisse, je suis allée trop loin avec cet homme. Il a le don de me mettre hors de moi, alors pourquoi j'ai fait ces choses avec lui et que j'y ai pris autant de plaisir ? Je n'ai qu'une envie, c'est de retourner dans la chambre, m'allonger sur son corps parfait et l'embrasser. Je ne songe ni à réviser pour la rentrée qui approche, ni à rien, juste à lui.

J'attache mes cheveux en chignon et enroule une serviette autour de moi, avant de sortir. Quand j'ouvre la porte, je tombe sur Craig. Heureusement pour mes hormones, il a passé son caleçon, mais cela ne masque rien de son érection matinale. Je déglutis péniblement et lève le regard vers lui. Il me fixe, froid, pénétrant, sa bouche est scellée. Je suis très mal. S'il ne brise pas la glace, je risque de partir en courant. Lui ai-je déplu hier ? Après tout, je suis novice en la matière. J'ai honte à la pensée qu'il a pu me trouver ridicule. Il semble retrouver l'usage de la parole et désamorce la situation :

— Puis-je emprunter ta douche ? Si tu veux, nous discuterons après.

Il est vrai qu'il n'a pas besoin de lire dans mon esprit pour espionner mes secrets, je dois être blanche comme un linge. Je hoche la tête sans répondre et le laisse entrer. En passant à côté de moi, il s'arrête et caresse ma joue d'un geste tendre avant d'y poser un léger baiser qui m'arrache un sourire.

Je me dirige vers ma penderie et en sors des vêtements propres. L'eau coule dans la pièce d'à côté, une tentation me tiraille, j'ai envie d'aller le rejoindre, mais je reprends vite mes esprits, il ne m'a pas invitée à faire une telle chose. Nous allons parler et aviser que faire pour la suite des évènements. Mon ventre gargouille de faim alors je chippe une pomme et un yaourt dans le frigo, en attendant qu'il revienne. Je saisis mon téléphone et pianote sur Internet, assise sur une chaise, face à la salle de bain. Ma tête est encore dans le coaltar quand la sonnette d'entrée retentit.

Quelle n'est pas ma surprise en découvrant ma mère sur le pas de la porte ! L'air béat sur mon visage s'évapore d'un coup remplacé par une crainte sourde. Mes mains se crispent sur la poignée tandis que je me demande pourquoi elle s'est mise sur son 31 : tailleur beige chic et ses plus belles boucles d'oreille. Ce sont des vestiges d'une gloire familiale passée que les vampires n'ont pas réquisitionnée à l'époque.

— Que fais-tu ici ?

Ni la moindre formule de politesse élémentaire ne me vient à l'esprit, je n'ai aucune envie de simuler une fausse joie de voir cette arriviste, même si elle m'a donné la vie.

— Quel accueil chaleureux ! Je pensais t'avoir élevée mieux que ça, minaude-t-elle en esquissant un rictus effrayant.

Une alerte rouge s'allume dans ma tête, mais je décide de répliquer, sûre de moi :

Parade Nuptiale [Romance fantastique - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant