Prologue

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Los AngelesJuillet 2008Quand je tourne la tête vers le radio-réveil dans la chambre de ma cousine, l'heure qui s'affiche me fait soupirer

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Los Angeles
Juillet 2008


Quand je tourne la tête vers le radio-réveil dans la chambre de ma cousine, l'heure qui s'affiche me fait soupirer. 0 H 45. Non pas que l'heure tardive soit un problème, ce qui l'est en revanche c'est que je ne suis même pas à la moitié de mes révisions et que le matin est bientôt là.

Je me mets la pression, bien trop selon l'avis général, mais je suis comme ça depuis que je suis enfant et ce n'est pas à quinze ans que je compte changer. Je veux devenir chirurgienne et ce n'est pas en baissant ma vigilance que je vais réussir à le devenir. Le travail, la persévérance, la concentration, il n'y a que ça de vrai.

Tout serait bien plus facile si mes parents avaient accepté que je passe mes vacances scolaires en France, mais non ils ont trouvé judicieux de m'envoyer chez mon oncle et ma tante à l'autre bout du pays, à Los Angeles plus précisément, pour les deux mois de vacances scolaires.

Ce n'est pas eux le problème, car je suis contente de les voir, de partager ces moments avec eux et ma cousine du même âge. Mais disons que c'est compliqué de se concentrer dans une maison où on s'en fiche des études.

Ma cousine est mon opposé, d'ailleurs elle n'est pas dans son lit, car elle avait encore une fête ce soir et ses parents ne lui imposent même pas de couvre-feu. Je suis sans doute déjà rabat-joie à mon âge, mais les limites permettent de rester dans le droit chemin. Mes parents ne sont pas stricts, mais au moins ils m'imposent des limites pour que je sois prudente et ça me cadre.

Je referme mon livre de cours, de toute évidence je n'ai plus les yeux en face des trous pour continuer de réviser pour mes contrôles à la rentrée. Le problème, c'est que je n'ai pas sommeil et maintenant que ma cousine n'est pas là, je n'ai personne à qui parler. Je n'ai pas d'amis à appeler en France, pas de petit ami non plus. Je n'ai pas de temps pour ça et les garçons ne m'intéressent pas. Seules les études comptent.

Et si j'allais courir ? Il est tard, mais mon oncle et ma tante habitent dans un quartier assez aisé de Los Angeles donc je ne risque rien, pas vrai ? Je bondis du lit pour enfiler mes baskets sans même me changer, car à cette heure-là je ne risque pas de croiser grand monde dans la rue. Mes écouteurs dans les oreilles, je lance la chanson You Know I'm No Good de Amy Winehouse, active ma montre connectée sur le mode course et commence par des petites foulées.

Malgré l'heure tardive, la chaleur est toujours aussi étouffante en cette soirée d'été à Los Angeles. Je suis en nage, après seulement quelques tours de pâté de maisons, mais ça me fait un bien fou de pouvoir évacuer mes doutes, mes peurs en m'épuisant physiquement. Je tourne au coin de la rue sans avoir croisé personne quand du bruit se fait entendre, il semblerait qu'une fête ait lieu dans une maison à proximité.

Je ralentis mon rythme, je suis déjà à bout de souffle, mes cheveux me collent au front alors qu'ils sont retenus par un élastique et je déteste ça. Je m'arrête pour regarder le temps que je viens de faire et ce résultat me file une sacrée pêche. Fière de moi, j'éteins le chronomètre et marche pour passer devant la maison quand une voix masculine fortement alcoolisée se fait entendre.

Vise le cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant