Chapitre 14 {Élisa} Fantasme 🔥

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*** TW : Ce chapitre comporte une scène à caractère sexuel

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*** TW : Ce chapitre comporte une scène à caractère sexuel. ***

Paris

2023

Une semaine s'écoule. L'évolution de notre fille suit son cours. Il n'y a ni de pire ni de bon moment, c'est comme un encéphalogramme qui suit une ligne continue. Elle prend correctement du poids et d'un point de vue médical, c'est une bonne chose. Je sais que le temps est notre meilleur allié, mais ma patience me fait défaut depuis qu'elle est née. Je suis épuisée, à fleur de peau et une vraie fontaine quand j'ouvre les vannes de mes yeux. Max est d'un soutien précieux, sans faille. Il a repris le boulot, mais pour moi ma seule priorité c'est ma fille et sa santé. Je sors un peu de cette bulle de temps en temps en allant boire un thé avec des collègues à la cafétéria ou en appelant Hayley pour qu'elle me change un peu les idées. Ce qui arrive à tous les coups, car elle vit des choses tellement plus joyeuses que moi. Elle me promet d'ailleurs de venir me voir très vite. J'ai besoin d'elle parce qu'elle est au courant pour ce qu'il s'est passé il y a quinze ans. Ma cousine est la seule personne avec qui j'ai envie d'en parler, car avec mes parents, c'est resté un sujet tabou. Je leur en ai voulu à mort, je leur en veux encore aujourd'hui. Rien, pas même les années ne pourront effacer ce qu'ils m'ont forcé à vivre.

Certes, ce n'était pas de leur faute que je tombe enceinte. Ça, c'était la mienne, mais me laisser aller au bout de cette grossesse pour ensuite me prendre mon bébé, c'était leur idée. Je pense souvent à elle. C'était une fille, c'est la seule chose que je sais. Je me demande comment les gens qui l'ont adoptée l'ont appelé. Si elle est heureuse, ce qu'elle aime dans la vie, si comme moi elle est une élève studieuse. Toutes ces questions sans réponses me tuent à petit feu, tout comme le fait d'être impuissante face à l'état de ma petite Mila. Je lui parle, je lui donne tout l'amour dont je suis capable et je m'occupe d'elle comme si tout était normal alors que rien ne l'est, car nous ne pouvons pas quitter ces murs.

Moi je le peux, mais je le refuse tant que c'est sans elle. Impossible que je puisse reprendre ma vie tant qu'elle n'en fera pas partie intégrante. Tout ce que je désire c'est pouvoir la ramener à la maison même si sa chambre n'est pas encore prête, mais ça signifierait qu'elle va bien. Les médecins ne se prononcent pas, ils disent qu'il faut encore être patient et voir comment ça évolue. Patience. Ce mot ne fait même plus partie de mon vocabulaire. Max est rentré à la maison et il prendra le relais dans quelques heures quand j'irai faire un aller-retour chez nous pour me doucher, me changer et revenir ici. J'ai accepté de m'absenter quelques heures, je me suis rendu compte que ça me faisait du bien de sortir de ce climat anxiogène. Quelle égoïste je suis. Ma fille ne peut pas en sortir elle.

Les deux prochaines heures défilent, durant lesquelles je raconte l'histoire du poisson Arc-En-Ciel à ma fille. J'ai toujours été fascinée par cette histoire et les couleurs de ce poisson éblouissant. Je me promets un jour de l'emmener dans un aquarium pour lui montrer toutes les espèces de poissons. Ils sont tellement libres que je les envie. Qu'importe si elle les aime ou non, sinon on fera autre chose du moment qu'on le fait ensemble. Mes collègues du service néonatalogie rentrent dans la pièce pour prendre le relais. Un coup d'œil à ma montre, mon mari devrait déjà être là. Il n'est jamais en retard pourtant je n'ai pas de message sur mon portable, c'est étrange. Je laisse donc ma petite princesse entre de bonnes mains en lui répétant à quel point je l'aime et combien je suis fière d'elle.

Vise le cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant