Elisa est une jeune femme studieuse qui ne laisse pas de place à l'amusement, vivant, respirant uniquement dans le but de réussir ses études de médecine pour un jour devenir chirurgienne.
Gabriel passe son temps à faire de la vie une fête. Rien ne...
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Los Angeles
Juillet 2008
Ça fait trois jours que ma petite fête s'est terminée et que je me suis pris une sacrée leçon de morale à la con dans la tête, venant de mes parents. Comment je pouvais savoir qu'ils allaient débarquer le lendemain moi ? Ok, c'est leur maison à eux aussi, mais ils sont si peu présents que j'ai tendance à l'oublier.
J'attrape mon paquet de clopes pour en coincer une entre mes lèvres et tire une longue taffe dessus. J'ai besoin de sortir, sinon je vais les buter tous les deux. Je me dirige vers le parc qui doit être bondé vu la chaleur qu'il fait encore aujourd'hui, mais je m'en fous j'ai besoin de voir du monde de toute façon.
Je passe entre des jeunes qui s'embrassent sur l'herbe, des plus vieux qui font un pique-nique en famille jusqu'à ce que mon regard ne soit interpellé par une silhouette familière au loin. La blonde, la cousine de Hayley, comment elle s'appelle déjà ? Élisa, oui je crois que c'est ça.
J'écrase ma clope sous mon pied et marche dans sa direction. Elle est assise sur une couverture, du fast food devant elle et un énorme livre sur un genou pendant qu'elle prend des notes sur un carnet, de l'autre. Elle a laissé ses cheveux détachés aujourd'hui et porte un débardeur blanc large, tellement que je peux voir apparaître son soutien-gorge sur le côté, le tout accompagné d'un short en jean. La vue de ses grandes jambes bien en chair, cachées par tous ces éléments, me rend curieux.
Depuis qu'elle est partie de chez moi, trempée comme si elle venait de passer dans une machine à laver, je ne pense qu'au moment où j'allais la revoir. J'aurais voulu la raccompagner chez elle parce que je lui devais bien ça pour les soins pour la balle que je me suis pris comme un con, elle a fait ça comme une professionnelle. Enfin j'en sais trop rien, car je n'ai pas moyen de comparer, c'est la première fois que je me fais tirer dessus. Sa cousine a débarqué avant que je ne me propose.
Cette fois je ne vais pas laisser passer ma chance. Je m'assois à côté d'elle et viens lui piquer une frite. Elle lève le nez de son bouquin furtivement et sans me réprimander de piquer dans son repas, elle retourne à sa lecture. J'attrape son livre pour le fermer. C'est un livre sur le corps humain. Qui lit ce genre de trucs à quinze ans alors qu'il fait un temps à aller à la plage ? Je hausse un sourcil en planquant le livre dans mon dos parce qu'elle essaie de me le reprendre.
— Rends-moi ça, Gabriel, souffle-t-elle.
— Pourquoi est-ce que tu lis un truc aussi barbant ?
— Et pourquoi pas ? Je fais ce que je veux de mon temps libre. Rends-le-moi.
— On t'a déjà dit que c'était impoli de répondre à une question par une autre question ? plaisanté-je en faisant référence à ses propres mots l'autre soir.
— Je n'ai pas de temps à perdre avec toi alors rends-moi mon livre, j'étais en train de réviser.
— Tu sais ce qui est encore plus efficace pour retenir un truc ? C'est de passer de la théorie à la pratique.
