Chapitre 36 {Élisa} Héros

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Quelque part en France

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Quelque part en France...

2023

Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.

Qu'est-ce qui vient de se passer dans cette salle de bain ? Je me maudis de ressentir ce qu'il me fait ressentir rien qu'en se tenant en face de moi. Il voulait me dire quelque chose, j'en suis sûre, mais quoi ? Pourquoi n'a-t-il pas été jusqu'au bout ? Je suis tellement en colère de sa présence, de leur présence ici.

Du calme, Élisa, ta nuit a juste été trop courte. Oui c'est ça, je dois être fatiguée et je m'imagine des choses. Il faut dire qu'être réveillée à l'aube par une personne qu'on ne s'attendait pas à voir, il y a mieux comme réveil. Je gagne l'armoire juste à côté pour récupérer des vêtements de mon grand-père pour les déposer devant la porte pour Gabriel. Ce n'est pas très moderne et ça sera probablement trop grand pour lui, mais c'est mieux que de rester avec des vêtements mouillés.

Je n'arrive toujours pas à croire qu'il est passé toutes ces heures dehors dans un tel état, il aurait pu mourir d'hypothermie. C'est quel niveau d'inconscience ça ?

Son front contre le mien, son souffle que je sens encore contre ma bouche. Stop ! Je ne peux pas avoir ce genre de pensées alors que mon mari est dans le même espace.

Une grande inspiration et je regagne la cuisine en m'efforçant de ne plus songer à ce qui s'est passé dans la salle de bain ni à ce qui s'est passé dehors. Tout ce qu'on s'est dit, toutes ces informations et ces questions qui tournent dans ma tête comme un Rummikub pour essayer de trouver le bon alignement.

Alors que je m'active à préparer du café, deux mains m'enlacent la taille et un menton se pose sur mon épaule. Sans avoir besoin de me retourner, je sais de qui il s'agit.

— J'ai eu tellement peur pour vous, chérie.

— Retire tes mains, Max.

— Mais, chérie, je pensais que...

— Que quoi, Max ? grogné-je en retirant moi-même ses mains pour lui faire face. Tu crois que parce que je t'ai laissé partager mon lit quand vous avez débarqué à l'aube, ça voulait dire que j'ai tout oublié ? Désolé pour toi, mais je ne suis pas amnésique et pourtant je rêverais de l'être pour ne pas me souvenir que je suis ruinée et endettée pour les années à venir.

— Élisa, je suis tellement navré...

— Je m'en fous de tes excuses, Max ! Et puis, qu'est-ce que vous fabriquez ensemble, tous les deux ?

— On s'inquiétait pour toi. On a vu ta mère avec Mila et elle nous a dit que tu étais partie avec un garçon étrange. Gabriel a reçu un appel, quelqu'un lui a donné l'adresse d'ici et on est venus.

— Vous n'auriez pas dû.

Ma phrase signe la fin de cette conversation et visiblement il ne l'entend pas de la même oreille que moi, car à peine retourner pour m'activer à préparer le petit-déjeuner, Max reprend sa position en encerclant mon corps de ses bras. Son geste n'a rien de déplacé, il l'a fait tant de fois et je n'ai pas peur de lui. Jamais il ne me forcera à faire quoi que ce soit si je ne suis pas d'accord. Pourtant là, il se montre de plus en plus insistant avec ses mains et sa bouche.

Vise le cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant