Partie 6 - Le petit-déjeuner.

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Le lendemain matin, en voyant qu'Aurélien n'était pas descendu pour le petit-déjeuner, il décida d'aller le voir dans sa chambre. Il se servit un jus d'orange pour le lui donner et prépara une tranche de pain de mie coupée en deux avec de la confiture. Il sortit ensuite discrètement de la salle à manger, afin que Paul qui était présent avec eux ne le voie pas s'en aller, et il se dépêcha de monter à l'étage pour donner ce qu'il avait préparé à Aurélien. S'il était réveillé. Une fois les escaliers montés, il se dirigea vers sa chambre mais, juste à ce moment-là, il vit la porte de sa chambre s'ouvrir et il s'élança dans la salle de bain pour se cacher, pris d'une intuition. Il était vraiment idiot, se dit-il aussitôt avant de se pencher pour regarder discrètement dans le couloir et il haussa les sourcils en voyant Thomas sortir de la chambre d'Aurélien et refermer la porte derrière lui. C'est vrai qu'il ne l'avait pas vu en bas tout à l'heure. Peut-être était-il allé voir si Aurélien allait mieux ce matin ? Il attendit que ce dernier ne passe devant la salle de bain, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, et n'en sortit que lorsqu'il l'entendit descendre les escaliers. Il jeta un petit coup d'œil en direction de ces derniers avant de se diriger vers la chambre d'Aurélien de nouveau, puis il toqua contre sa porte, le souffle saccadé. C'était excitant. Il avait l'impression de faire quelque chose d'interdit. Aurélien ne lui répondit pas et il fronça les sourcils, certain qu'il était à l'intérieur vu qu'il avait vu Thomas sortir de sa chambre :

« Aurélien ? C'est moi, Guillaume. Je peux entrer ? »

Silence.

« Aurélien, j'entre, ok ? Je t'ai amené de quoi petit déjeuner, expliqua-t-il en ouvrant la porte. Je me suis dit que tu devais encore être fatigué à cause de ce qu'il s'est passé hier soir. »

Quand il entra dans la chambre, il fut étonné du noir qu'il faisait à l'intérieur et il chercha à l'aveuglette l'interrupteur pour éclairer la pièce malgré le fait qu'il puisse voir Aurélien se redresser sur son lit grâce à la luminosité qui provenait du couloir derrière lui. Ses doigts finirent par trouver le bouton de la lumière et quand celle-ci éclaira la petite pièce, il tomba sur le visage inondé de larmes du plus jeune. Celui-ci le regardait d'un air fortement inquiet et il sentit son cœur rater un battement en voyant cette expression sur son visage.

« Au-Aurélien...? Eh, mais pourquoi tu pleures ?! » s'écria-t-il en refermant la porte derrière lui et il s'élança vers son lit pour le rejoindre.

Aurélien écarquilla les yeux de peur en le voyant s'approcher ainsi de lui et il le vit reculer jusqu'au mur dans son dos, remontant les draps sur son torse nu. Il fronça les sourcils en se rendant alors compte qu'il était torse nu et s'arrêta devant son lit, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il avait dû avoir chaud durant la nuit.

« N-N'aie pas peur, ok ? Je voulais juste t'amener ça avant d'aller en cours, dit-il en lui montrant le jus d'orange et l'assiette avec la tartine à la confiture qu'il tenait dans sa main. Tu... Tu ne te sens pas de descendre encore, n'est-ce pas ? T'es encore fatigué ? »

Aurélien resta silencieux un long moment, se contentant de le fixer d'un air effrayé, avant qu'il ne le voie hocher la tête doucement. Il soupira intérieurement de soulagement.

« M-Merci, Guillaume... » l'entendit-il alors murmurer d'une voix enrouée et il eut l'impression à l'entente de ce remerciement que son cœur était transpercé de mille flèches.

Aurélien lui offrit un minuscule sourire et il lui tendit le verre et l'assiette pour qu'il puisse les prendre dans ses mains. Il le vit alors hésiter et, après un instant, Aurélien baissa le draps sur ses cuisses afin de prendre ces derniers. Il le vit rougir doucement et il resta hypnotisé par cette couleur sur ses joues. Il était adorable.

***

Quand Guillaume fut parti, Aurélien essaya de se rendormir dans son lit. Il avait encore le cœur qui battait fort dans sa poitrine à cause de l'intrusion du plus grand dans sa chambre. Il lui avait fait peur. Au départ, il avait pensé que ça avait été Thomas qui avait oublié quelque chose quand il avait entendu les coups sur sa porte de chambre, avant de l'entendre l'appeler. Guillaume lui avait ramené le petit-déjeuner, parce qu'il pensait – à raison d'ailleurs – qu'il était encore fatigué de sa crise de la veille et qu'il n'aurait pas la force de descendre manger avec les autres. Guillaume était resté avec lui pendant qu'il mangeait ce qu'il lui avait amené et à un moment donné, ce dernier lui avait demandé s'il voulait qu'il ouvre la fenêtre de sa chambre. Il lui avait jeté un regard interrogateur à cette question et Guillaume lui avait dit en bégayant qu'il pensait qu'il avait chaud vu qu'il était torse nu. Il avait rougi, embarrassé, et il remonta ses mains à son visage en y repensant. Chaud... Si seulement il savait... Enfin, non, se reprit-il. Jamais Guillaume ne devait savoir. Jamais. Puis il pensa qu'il allait devoir rester enfermé dans sa chambre toute la journée comme toutes les fois où ses crises étaient trop violentes. Thomas et Paul allaient rester avec lui donc. Et ça, il n'en avait pas du tout envie, ça le terrifiait même.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant