Partie 10 - Le rapprochement.

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« Voilà, c'est très bien... Continue à te concentrer sur moi, Aurél, pendant que tu respires. Suis ma respiration. »

Il inspira profondément avant de retenir sa respiration et Aurélien fit de même en face de lui. Il pouvait voir que ce qu'ils étaient en train de faire fonctionnait et il hésita un instant avant de poser avec délicatesse sa main sur son torse, à l'endroit où battait son cœur en dessous. Aurélien écarquilla les yeux au contact sans jamais s'arrêter dans l'exercice et il lui offrit un petit sourire gêné :

« Juste pour vérifier que tes battements ralentissent bien. »

Aurélien hocha la tête doucement et il se concentra sur le palpitant du plus jeune sous ses doigts qui, il lui sembla, accéléra un peu son rythme sous sa main alors qu'il lui lui semblait presque battre normalement.

« Désolé, ça aide pas je crois... Aurél, regarde-moi attentivement. J'aimerais... que tu me décrives. Ça va te forcer à te concentrer sur moi et uniquement moi, ok ? T'es pensées iront pas vagabonder ailleurs comme ça et tu réussiras mieux à te réancrer dans la réalité. D'accord ?

— D'a-D'accord... balbutia le plus jeune et comme il ne disait rien, il caressa sa nuque de son pouce, ce qui le fit frissonner il le sentit.

— Aurél, mes cheveux. Ils sont de quelle couleur ?

— Br-Brun... Ou peut-être... châ-châtain...?

— Ok. Bien, dit-il en souriant doucement. Et mes yeux ?

— Marron... clair...

— Ok. Et mon visage ? Tu peux le décrire ?

— T-T'as... les traits droits... anguleux... Presque... sévères. Mais t'as aussi... des tâches de rousseur... Ça... illumine ta peau... balbutia Aurélien dont les yeux étaient à présent rivés sur son visage et il se sentit rougir légèrement en l'entendant dire ça tout à coup. J'aime bien tes taches de rousseur... T'as les... cils longs... une petite barbe... et la bouche... euh... souriante ? Rassurante...?

— O-Ok, dit-il d'un air embarrassé et il fut content de voir que son activité avait l'air de marcher sur le plus jeune. Mes habits, Aurél. Comment je suis habillé ?

— Tu... Tu n'as pas de tee-shirt... Tu es torse nu. Mais tu portes un jean bleu clair. Ça te va bien, bredouilla Aurélien avant qu'il ne le voie détourner le regard d'un air embarrassé. Je... C'est bon, Guillaume. Je crois que ça a marché...

— Tu es sûr ? T'arrives à respirer normalement ?

— Mm... »

Aurélien hocha la tête et il poussa alors un long soupir avant de l'attirer à lui. Le plus jeune lui tomba dans les bras et il le sentit se tendre contre lui quand il enserra sa taille de ces derniers. Il avait eu peur, bordel. Peur de ne pas réussir à calmer son palpitant malade. Peur qu'il lui clamse encore une fois entre les doigts comme la fois où il était rentré dans sa chambre et qu'Aurélien s'était évanoui à sa vue. Mais cette fois, il avait réussi à être là pour lui. Et il était tellement soulagé.

***

« Bois beaucoup, hein. »

Il se tourna vers Guillaume, assis à ses côtés au dîner, quand il l'entendit dire ça. Ce dernier lui sourit et il hocha la tête d'un air un peu intimidé encore. Oui, il fallait qu'il boive. Ça ne réglerait pas ses problèmes d'insuffisance cardiaque, mais l'eau ne pouvait que lui faire du bien. Le médecin de l'hôpital le lui avait dit déjà. En bout de table, il aperçut Thomas qui l'observait en silence, et il se reconcentra sur Guillaume en sentant son cœur se mettre à battre plus fort en s'en rendant compte.

« Dis-moi... Tes amis ont parlé de ton anniversaire, non, dans le bus ? Quand est-ce que c'est ?

— Mon anniv ? lui demanda Guillaume en haussant les sourcils, semblant surpris, et il hocha la tête doucement. C'est le 20 février.

— Le 20 février...? Ah oui, c'est bientôt... À la fin du mois...

— Tu veux que je demande à Claude si tu peux venir à la fête qu'il va organiser chez lui ?

— La... La fête ? Il t'a dit qu'il allait en organiser une ?

— Il fait ça tous les ans depuis mes 13 ans, donc je suppose que oui, rit Guillaume et il se sentit fondre en entendant son rire avant de se rappeler d'un petit détail.

— Je... Je sais pas s'ils voudront... Thomas et Paul...

— Hein ? Mais pourquoi ils refuseraient ? En plus c'est pas comme si t'étais chez un inconnu ou tout seul. Je serais là, moi. Tu veux que je leur demande quand ce sera sûr et certain ? »

Il ne sut pas quoi répondre un long moment avant de finalement hocher la tête en agrément. Oui, il ne serait pas seul. Guillaume serait là, même s'il ne connaissait pas encore ses amis. Et puis... ça lui ferait du bien de sortir de cette maison un peu pour autre chose que les cours. De s'éloigner de Thomas et Paul. D'être insouciant le temps d'une soirée. Oui, ça serait bien.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant