Fiction OrelxGringe - Parle-moi.

Partie 5 - La maladie.

Deux semaines plus tard.

Il était en train de tousser violemment dans la salle de bains quand il entendit la porte de cette dernière s'ouvrir dans son dos. Il était à quatre pattes sur le sol froid de la salle de bain dans son pyjama, n'arrivant pas à calmer sa crise, et il entrouvrit les yeux pour voir qui venait d'entrer, effrayé d'avoir réveillé Thomas ou bien Paul. La silhouette immobile dans l'entrebâillement de la porte était floue et il sentit ses larmes humidifier ses joues tant il avait pleuré sous la douleur. Il sentit alors ses dernières forces s'envoler dû à l'effort que le simple fait de se retourner pour voir qui était là lui avait demandé et il s'écroula par terre :

« Aurélien ! entendit-il une voix chaude l'appeler, malgré l'inquiétude qu'il pouvait percevoir à l'intérieur de celle-ci, et il sentit une main se poser sur sa poitrine pour le secouer. Aurélien, eh...! Tu m'entends ?! Ouvre-les yeux, allez...! Regarde-moi. Parle-moi... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! »

Il entrouvrit les yeux péniblement en entendant la personne lui demander de la regarder et petit à petit, il vit le visage de Guillaume se dessiner devant ces derniers. Il sentit le plus grand soulever sa tête doucement et la reposer sur ses cuisses, ce qui le fit sursauter au contact. Ses yeux se refermèrent malgré lui, puis il sentit Guillaume glisser sa main dans ses cheveux et commencer à caresser ces derniers :

« Ne me fais pas de mal... s'il te plaît... le supplia-t-il d'une petite voix et il sentit Guillaume arrêter ses caresses sur son cuir chevelu brusquement.

— Quoi ? Aurélien, je ne suis pas venu te faire de mal. Qu'est-ce que tu as ? Dis-le-moi. »

Il resta silencieux, se refusant et – de toute manière – bien trop faible pour tenter de ne serait-ce que commencer à lui expliquer ce qu'il lui arrivait.

« Qu'est-ce que je peux faire, bordel... Mais... Mais tu saignes ! l'entendit-il s'écrier et il le sentit passer son pouce à la commissure de ses lèvres avant de le sentir gesticuler sous lui. Ok, tu sais quoi ? Je vais aller chercher Paul. Ou Thomas. Un des deux. Ils doivent bien être encore réveillés à cette heure-là, non ? Il est pas si tard...

— N-Non... Guillaume... Je t'en supplie... »

Le plus grand s'immobilisa un instant devant sa supplique avant de se remettre à bouger et il le sentit le déposer avec énormément de douceur sur le sol.

« Ok. Je vais les chercher. Je reviens vite, t'inquiète pas, tout va bien se passer. »

Non, tout n'allait pas bien se passer, pensa-t-il alors qu'il se sentait partir petit à petit. Il ne voulait pas qu'il aille les chercher. Pourquoi est-ce qu'il ne l'écoutait pas ? Et ce goût de fer dans la bouche...

***

« Alors ?! Comment il va ?! » demanda-t-il en se jetant sur Paul quand celui-ci sortit de la chambre du plus jeune.

Quand il l'avait trouvé, Paul était en train de manger dans la salle à manger et il s'était précipité vers lui pour lui demander de venir avec lui. Paul avait tout d'abord refusé avant qu'il ne lui dise en tremblant que ça concernait Aurélien et celui-ci l'avait alors suivi aussitôt, jusqu'à ce qu'il le ramène au plus jeune. Il avait paniqué en voyant que celui-ci s'était évanoui pendant son absence et Paul avait vérifié qu'il respirait toujours avant de le prendre dans ses bras pour le porter jusque dans sa chambre. Une fois à l'intérieur, il l'avait vu déposer Aurélien sur son lit, puis Paul lui avait dit de sortir. Il avait voulu refuser mais son éducateur l'avait poussé jusqu'à la sortie, puis avait refermé la porte sur lui. Jusqu'à maintenant.

« Ça va, Guillaume. Plus de peur que de mal...

— Quoi ? Mais comment tu peux dire ça ?! Il saigne, je l'ai vu !

— Oui et c'est sûrement parce qu'il a craché ce sang. Tu l'as entendu tousser, non ? lui demanda Paul et il fronça les sourcils un instant, réfléchissant à ce qu'il avait entendu avant d'entrer dans la salle de bain, avant de hocher la tête.

— Oui. Oui, c'est ça ! C'est même pour ça que je suis entré voir ce qu'il se passait. Je suis allé aux toilettes avant d'aller me coucher et en passant devant la salle de bain, j'ai entendu quelqu'un tousser. Et comme cette personne ne sortait pas et que j'avais besoin de me laver les mains, j'ai demandé si tout allait bien... mais il m'a pas répondu alors je suis entré et je suis tombé sur lui. Qu'est-ce qu'il a, Aurélien ?

— Une insuffisance respiratoire.

— Quoi ?

— C'est ça qu'il a. Une insuffisance respiratoire. Il a des difficultés à respirer. Ça lui fait tourner la tête. Il tousse pour essayer de faire entrer l'air dans ses poumons, mais ça irrite ses parois alors il crache du sang. Et des fois, comme là, il perd connaissance. »

Il regarda d'un air effaré Paul qui lui disait tout ça. Alors comme ça... Aurélien était malade ? Ça faisait maintenant trois semaines qu'il vivait là et il ne s'en était jamais rendu compte jusqu'ici ? Enfin... il se demandait si les autres le savaient aussi. Ils n'avaient pas l'air plus au courant que lui. Depuis trois semaines qu'il était là, il n'avait pas vu un seul autre enfant adresser la parole au plus jeune si ce n'était pour lui demander un service à table. Alors, à ce moment précis, il décida de tout faire pour qu'il s'ouvre un peu à lui. Il avait envie d'apprendre à le connaître et... peut-être même, qui sait, de devenir son ami.