Partie 7 - La panique.

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Il avait du mal à respirer. Encore. Depuis que Paul était sorti de sa chambre une demi-heure plus tôt, il était resté léthargique dans son lit, les yeux rivés sur le plafond de sa chambre. Encore. Pourquoi ça continuait d'arriver ? Malgré ses protestations...? Malgré ses prières. Il n'arrivait pas à trouver de réponses. Il avait envie que tout s'arrête, pour de bon. Et alors, quand il pensa ça, allongé sur le dos sur son lit, il sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. Une crise de panique. Ces derniers temps, ça lui arrivait de plus en plus souvent. C'était peut-être parce que la fréquence... avait augmenté ? Oui, ça devait être ça. Depuis qu'il était devenu plus grand, ça devenait plus fréquent. Plus poussé. Ces visites. Son cœur lui fit mal de nouveau quand il pensa le mot visites et il chercha à tâtons son tee-shirt avant de se rappeler que celui-ci était sûrement sur le sol de sa chambre, là où ce dernier avait été jeté la veille au soir. Il se força donc à se redresser sur le lit et quand il chercha à se lever, ses jambes l'abandonnèrent et il tomba par terre. Il retint avec peine un grognement de douleur et entrouvrit les yeux afin de voir où se trouvait son pyjama. Il le vit près de son lit, ayant de toute évidence glissé de sa chaise, et il rampa tant bien que mal jusqu'à ce dernier. Il avait tellement mal, il avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine d'une seconde à l'autre. Il s'efforça de calmer les battements de ce dernier le temps de mettre son pyjama – un simple tee-shirt et un short bleu ciel délavé –, puis rassembla toute son énergie restante pour se relever grâce à la chaise. Il fallait qu'il boive de l'eau. Mais, juste au moment où il réussit à se mettre debout, la tête lui tourna horriblement à cause du manque d'oxygène dans son organisme. Au même moment, il entendit trois petits coups contre la porte de sa chambre et il se tourna en sursautant en direction de cette dernière. Une seconde plus tard, celle-ci s'ouvrit et il vit Guillaume entrer dans sa chambre, une expression inquiète sur le visage.

« Aurélien, ça va ? J'ai toqué mais t'as pas répondu alors je me suis permis... »

Il resta figé, les yeux rivés sur le plus grand, pensant avec effroi que Guillaume aurait pu le voir nu s'il était rentré ne serait-ce que cinq minutes plus tôt dans sa chambre. Alors, il sentit ses forces le lâcher et il s'écroula au sol. La dernière chose qu'il entendit fut la voix de Guillaume l'appeler en criant. Pourquoi...?

***

« Eh... réveille-toi... Tu m'entends ? »

Il vit les paupières d'Aurélien frémir sous lui et il posa avec délicatesse la paume de sa main sur son torse pour sentir les battements de son cœur. Ceux-ci étaient redevenus calmes. Quand il s'était jeté sur lui en le voyant s'évanouir à son entrée dans sa chambre, il l'avait aussitôt pris dans ses bras pour le porter jusqu'à son lit et il avait alors senti à quel point ses battements de cœurs battaient rapidement dans sa cage thoracique. Maintenant, ceux-ci s'étaient calmés, sûrement la conséquence direct de son évanouissement. Son cœur avait dû s'emballer bien trop fort jusqu'à ce qu'il lâche, ce qui avait amené Aurélien à s'évanouir. Mais... pourquoi ? Paul lui avait dit qu'il avait une insuffisance respiratoire. Aurélien avait du mal à respirer, à faire entrer suffisamment d'air dans ses poumons. Et des fois, comme hier, il s'évanouissait. Deux crises en si peu de temps, ça sentait pas très bon, se dit-il alors. Il vit Aurélien entrouvrir les yeux juste quand il pensa ça et il força un petit sourire rassurant sur ses lèvres :

« Eh... Coucou, toi. »

Aurélien resta silencieux, le dévisageant d'un air absent, avant qu'il ne le voie revenir à lui petit à petit.

« Gui... Guillaume...? balbutia le plus jeune par-dessus lequel il était penché, assis à ses côtés sur son lit, et il hocha la tête.

— Oui, c'est moi. Tu te rappelles de ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il au plus jeune et quand celui-ci secoua la tête, il continua. Je suis venu voir si t'allais mieux depuis ce matin et comme tu répondais pas, je suis entré. Et juste à ce moment-là, tu t'es évanoui. Comment tu te sens ? »

Il sentit Aurélien essayer de se redresser sur son oreiller alors il enleva sa main de sa poitrine pour l'y aider. Le plus jeune suivit cette dernière d'un air curieux avant que ses yeux ne remontent jusqu'aux siens et il sentit son cœur rater un battement à ça. Merde, sa main.

« Je... Je vais bien... Je crois, balbutia Aurélien et il hocha la tête en se reculant légèrement. Je me souviens... d'avoir eu envie de boire. J'avais soif. Très soif. Mais mon cœur s'est mis à s'emballer et je n'arrivais plus à réguler ma respiration...

— C'est à cause de ta maladie, n'est-ce pas ? ne put-il pas s'empêcher de demander et il vit Aurélien écarquiller les yeux à cette question.

— Qu-Quoi ? Mais comment tu... Tu es au courant ?

— Oui, c'est Paul qui me l'a dit hier soir, expliqua-t-il et il vit Aurélien frissonner quand il dit ça. Il m'a dit que ce que tu avais eu hier c'était une de tes crises. Que t'avais une insuffisance respiratoire et donc, du mal à faire entrer l'air dans tes poumons. Et que souvent... tu finissais par t'évanouir... continua-t-il en réfléchissant aux mots qu'avait employés le plus vieux la veille et c'est là qu'il crut voir du sang sur les draps d'Aurélien. Ou... de te mettre à cracher du sang à force de tousser. Aurél, ça t'a repris comme hier ? »

Aurélien suivit son regard et il le sentit se tendre à ses côtés tandis qu'il avait les yeux rivés sur la tache de sang sur ses draps.

« N-Non... bafouilla le plus jeune et quand il se tourna vers lui, les sourcils froncés, il vit qu'il semblait paniqué, des larmes bordant ses yeux.

— Comment ça, non ? C'est bien du sang là, non ? Sur tes draps.

— O-Oui... C'est vrai mais...

— Alors t'as bien encore craché du sang ? reposa-t-il la question et Aurélien sembla hésiter avant de hocher la tête. Bordel... Je vais te chercher à boire, ok ? Tu restes là, repose-toi, je m'occupe de tout. »

Aurélien voulut rétorquer quelque chose, mais il secoua la tête et se leva de son lit. Aurélien était malade. Alors il allait s'occuper de lui. C'était la moindre des choses.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant