« Mm... Guillaume...? »
Quand il se réveilla le lendemain matin, il était seul dans son lit. Guillaume n'était plus là. Ou peut-être ne l'avait-il jamais été ? Il sentit ses joues le chauffer doucement en pensant à quel point il était idiot d'avoir imaginé un seul instant que le plus grand ait pu venir le rejoindre dans son lit durant la nuit. Pourquoi aurait-il fait ça ? C'était ridicule. Il se dit qu'il était décidément tombé bien bas par rapport à ses sentiments pour le plus grand et qu'il fallait vraiment qu'il contrôle ces derniers s'il ne voulait pas se retrouver blessé plus que de raison. Guillaume ne l'aimerait jamais comme lui l'aimait. Est-ce que c'était de l'amour ? Il ne savait pas encore très bien, mais ce qui était sûr, c'est que ce qu'il ressentait pour Guillaume, c'était fort. C'était quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti pour quiconque auparavant. Quand il pensait à lui, son cœur s'emballait dans sa poitrine et ses joues commençaient à le chauffer. Il se sentait trembler malgré lui et une douce chaleur faisait son apparition dans sa poitrine. Ça pouvait paraître paradoxal avec ses symptômes, mais Guillaume le faisait se sentir bien. En sécurité. Apprécié. Et tout ça, c'était des choses qu'il n'avait pas ressenties depuis longtemps. Alors il lui en était reconnaissant. Il se tourna vers le matelas du plus grand et vit que ce dernier était vide, les draps rejetés au pied de ce dernier. Guillaume devait sûrement déjà être dans le salon avec ses amis. Il se leva donc du lit et commença à ranger ses affaires un minimum avant d'aller le rejoindre. Ses yeux se posèrent sur son doudou lapin et, il ne sut pas bien pourquoi, mais il décida de le prendre avec lui. Il serra ce dernier fort contre son torse, le cœur tambourinant dans sa poitrine, et sortit de la chambre afin de rejoindre Guillaume.
***
« Guillaume...? »
Il releva la tête de son livre en entendant Aurélien l'appeler depuis le salon et il se leva pour aller le rejoindre :
« Je suis là, Aurél. Dans le jardin. »
Quelques secondes à peine plus tard, Aurélien apparut sur la terrasse et il le vit fermer les yeux fortement, sûrement surpris par le soleil qui était déjà haut dans le ciel.
« Attends, tiens met-ça, lui dit-il en attrapant un chapeau en paille qu'il aperçut sur la table de la terrasse et Aurélien rouvrit les yeux en le sentant le lui poser sur la tête. Ça tape pour un mois de février, hein ? »
Le plus jeune lui jeta un regard surpris avant de monter ses mains sur le chapeau pour le toucher, puis il le vit jeter un petit coup d'œil inquiet autour d'eux.
« Ils sont pas là... les autres ? Tes amis ?
— Ah non, ils sont allés au marché. Ils viennent juste de partir, il est onze heures passé. T'as beaucoup dormi la marmotte, tu te sens en forme ?
— Euh, o-oui... bégaya Aurélien et il sourit tendrement en apercevant du rouge sur ses joues. J'ai... bien dormi, merci. Déjà onze heures...? Tu... Tu voulais pas aller au marché toi aussi ? J'espère que je ne t'ai pas empêché d'y aller en dormant autant...
— Mais non, t'inquiète. J'ai profité du soleil et du fait d'être un peu seul comme ça, sourit-il, attendri par le plus jeune, avant de redevenir sérieux. Puis j'avais à te parler. Seul à seul.
— Me... Me parler...? Mais... De quoi ?
— Viens déjeuner, Aurél. Je vais te le dire, mais ça presse pas, hein. »
Aurélien hocha la tête d'un air hésitant et il sourit tristement. Il ne pouvait plus reculer. Après ça, plus rien ne serait jamais plus comme avant. Aurélien allait apprendre qu'il savait tout, absolument tout, et allez savoir comment il allait réagir.
***
« Qu-Quoi ? »
Il regardait d'un air mi-hésitant mi-effrayé le plus grand qui venait de lui dire ça. Guillaume venait de lui dire qu'il savait tout, sur ses abus, sur ce que lui faisait subir leurs assistants familial quand ils pensaient que tout le monde dormait, sur leurs attouchements sur sa personne. Ce n'était pas possible.
« Aurél, je sais tout. T'as plus de raison d'avoir peur maintenant, hein, lui dit Guillaume en venant poser sa main sur la sienne par-dessus la table et il sursauta au contact, lâchant sa tartine de confiture qui vint tomber dans le thé, l'éclaboussant. Aurél !
— N-Non... C'est pas possible... Tu peux pas savoir... balbutia-t-il en lançant un regard implorant à Guillaume et quand il lut dans ses yeux que si, il savait, il se leva de sa chaise d'un air paniqué.
— Aurél ! Attends ! »
Dans sa panique, il fit tomber son doudou de la table et celui-ci rebondit jusqu'aux pieds de Guillaume qui le ramassa aussitôt.
« Aurél, calme-toi, tu veux bien...?
— Mais comment tu veux que je me calme ?! Personne ne devait savoir ! C'est horrible ! J'ai envie de disparaître maintenant !
— Aurél, écoute-moi, dit sérieusement le plus grand en reposant son doudou sur la table avant de venir le rejoindre en voyant à quel point il était paniqué. Tu n'y es pour rien, ok ?
— Non... Je suis dégoûtant... Je suis... Je suis un monstre... dit-il d'une voix éraillée et il sentit des larmes s'échapper de ses yeux pour couler sur ses joues.
— Non. Non, bien sûr que non. Tout ce qu'ils t'ont fait... c'est eux, les monstres. Pas toi. Toi, t'y es pour rien.
— Je le voulais pas, Guillaume, dit-il en secouant la tête, à présent terrorisé. Je voulais pas qu'ils me touchent comme ça. Mais ils sont plus forts que moi. Je peux rien faire. Ils me font peur... Je voulais que personne ne soit jamais au courant. Mais toi... Pourquoi... Comment tu sais tout ça...?
— Je l'ai compris, tout simplement, répondit le plus grand et il poussa un petit sanglot désespéré. Petit à petit. Mais c'est fini, Aurél. Ils ne pourront plus rien te faire à présent.
— Qu'est-ce que tu racontes...? On rentre tout à l'heure, en pensant au retour à la maison... Ça va recommencer... Encore... pleura-t-il cette fois tout à fait. J'ai l'impression... que je n'ai jamais connu que ça... Toute ma vie...
— Eh... Eh, mon chat... Viens-là, l'appela Guillaume et il fut pris de court un instant en l'entendant l'appeler comme ça, avant de le sentir l'attirer dans ses bras. Ils ne te toucheront plus. Parce qu'on ne va pas y retourner. On reste là. Tu restes là.
— Qu-Quoi...? demanda-t-il, incertain d'avoir bien entendu à cause de ses sanglots, et il sentit son cœur battre la chamade contre ses mains qui étaient à présent coincées entre son torse et le torse du plus grand. Qu-Qu'est-ce que tu veux dire...?
— J'ai demandé à Claude s'il pouvait t'accueillir chez lui. Ses parents sont pratiquement jamais là, tu sais. Et puis, il est grand. Il saura bien s'occuper de toi. C'est pour ça que je t'ai demandé de prendre les affaires qui t'étaient les plus importantes avec toi hier.
— Quoi...? Mais... Qu'est-ce que tu racontes, Guillaume...? Et puis... pourquoi tu parles de Claude ? Où tu seras toi ? »
Il releva la tête en n'entendant pas Guillaume lui répondre et quand leurs regards se croisèrent, Guillaume lui offrit un petit sourire triste qu'il ne comprit pas. Guillaume... À quoi est-ce qu'il pensait...? Qu'est-ce qu'il comptait faire ?!
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Fiction OrelxGringe - Parle-moi.
FanfictionGuillaume arrive dans une nouvelle famille d'accueil et se sent tout de suite attiré par un des garçons déjà présents. Aurélien le remarque et se demande comment faire pour lui cacher son secret.