Partie 25 - Bonus.

52 7 0
                                    

Dix ans plus tard.

« Guillaume... »

Il rouvrit les yeux en entendant son copain prononcer son prénom entre deux gémissements de plaisir. Mais il y avait aussi autre chose. Il tomba sur une vision de lubricité extrême qui faillit l'envoyer au septième ciel, Aurélien ayant la bouche entrouverte dans un autre gémissement silencieux et les yeux clos, par-dessus lui. Son copain avait les cheveux collés à son front dû à la sueur de leur activité du moment et les joues rouges, lui prouvant l'effort demandé par cette dernière. Puis, quand il remarqua les larmes qui semblaient sur le point de couler sur ses joues, il arrêta aussitôt ses mouvements :

« Aurél, mon ange, qu'est-ce qu'il y a ?

— J'arrive pas... J'arrive plus à respirer... bafouilla Aurélien et il se défit aussitôt de lui en l'entendant dire ça, avant de l'aider à s'appuyer contre le dossier du lit.

— Ok... Ok, Aurél, regarde-moi... Concentre-toi sur moi, lui dit-il et Aurélien ouvrit les yeux, posant ces derniers sur son visage. Respire, mon ange. »

Il posa avec douceur la paume d'une de ses mains sur la poitrine du plus jeune et il le sentit frissonner au contact malgré le fait qu'ils venaient de passer les dernières minutes collés l'un contre l'autre. Sous sa main, il pouvait sentir à quel point son cœur battait rapidement, et il glissa une main dans ses cheveux pour les lui dégager avec douceur :

« Mon chat, tu fais tes exercices de respiration pendant que je vais chercher ta ventoline ? »

Aurélien hocha la tête quand il dit ça et il se pencha vers lui pour déposer un rapide baiser sur son front. Il sentit son cœur se serrer en remarquant qu'il avait les larmes aux yeux et il se dépêcha de se lever pour aller chercher la ventoline du plus jeune dans le salon. Il en profita pour prendre un torchon dans la cuisine et le plaça quelques secondes à peine sous le robinet pour l'humidifier, avant de revenir dans la chambre.

« Tiens, mon cœur, ta ventoline. » dit-il en rejoignant Aurélien sur le lit et celui-ci la lui prit des mains en lui offrant un petit sourire forcé.

Ça se voyait qu'il avait mal. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait à Aurélien et ils en avaient souvent discuté entre eux pour qu'il comprenne ce qu'il ressentait vraiment dans ces moments-là. Et le moins qu'il puisse dire, c'est que ça n'avait pas l'air agréable. Aurélien prit plusieurs inspirations avec la ventoline avant de la lui rendre et il la posa sur la table de chevet dans son dos. Puis, il l'aida à s'allonger sur le lit, son copain semblant à présent exténué, et se mit à passer avec douceur le torchon humide sur son front.

« Ça va mieux ? Ça te fait du bien ? lui demanda-t-il dans un murmure en venant poser sa main sur son torse et Aurélien rouvrit les yeux au contact, avant de lui sourire doucement.

— Oui... Beaucoup mieux. Merci, Guillaume... Et excuse-moi. C'est la première fois que ça me prend pendant l'amour...

— Ne t'en fais pas, tout va bien. Le principal, c'est que tu te sentes mieux. Ok ? »

Aurélien hocha la tête contre son oreiller, les larmes aux yeux, et il se pencha vers lui pour l'embrasser avec douceur, n'y tenant plus.

« Je t'aime, Aurél. Plus que tout au monde. »

Il le sentit sourire contre sa bouche et quand il se recula, il porta une main à sa frange pour la lui dégager avec délicatesse.

« Tu le sais ça, hein, que je t'aime, mon petit chat ?

— Bien sûr, lui sourit Aurélien avant de venir se blottir contre lui et dans sa chaleur. Tout comme moi, je t'aime. T'es l'homme de ma vie, Guillaume. Ne l'oublie jamais. »

Il sentit un grand sourire s'inscrire sur ses lèvres à ça, comme à chaque fois qu'Aurélien lui rappelait qu'il l'aimait. Aurélien était amoureux de lui, lui aussi. Ses sentiments étaient réciproques. Et jamais il ne pourrait rêver de meilleure vie qu'à ses côtés. Il était l'homme le plus heureux du monde.

***

Il se décala légèrement sur le matelas en sentant que Guillaume s'était endormi, afin de pouvoir le regarder. Il l'observa un long moment en silence, se perdant dans ses traits apaisés, avant de se pencher en avant pour l'embrasser à la commissure de la bouche. Comme il l'avait fait cette fois-là, dix ans auparavant. Ça faisait dix ans, déjà, qu'il vivait le bonheur absolu à ses côtés. Sa vie avait changé du tout au tout, et en même temps, elle n'était pas si différente que ça. Guillaume était toujours la personne la plus importante à ses yeux, celle qui le protégeait et le faisait se sentir si bien dans ses bras. Puis les amis de Guillaume étaient toujours là. Claude, Ablaye, Matthieu. Maintenant, avec le temps, ils étaient devenus ses amis à lui aussi et il les considérait même comme faisant partie de sa famille. Tous les gens qui lui avaient fait du mal étaient depuis longtemps en prison et pour longtemps encore, les enfants avec qui il avait vécu répartis dans différentes familles d'accueil après l'emprisonnement de leurs tuteurs, et il avait même pu continuer à aller au collège malgré ce qu'il s'y était passé. Au collège, puis au lycée, à l'université... Il avait vécu quelques années chez Claude, ce dernier se prenant d'affection pour lui et à présent, il le considérait quasiment comme un grand frère vu tout ce que celui-ci avait fait pour lui. Guillaume s'était mis à travailler l'été de ses quinze ans, comme il l'avait initialement prévu, et vite il avait emménagé avec lui dans le petit appartement qu'il s'était trouvé. Ils avaient déménagés quelques fois depuis, à mesure que leurs salaires respectifs avaient évolué, et maintenant, ils avaient envie de se poser un peu. La vie ne lui avait jamais semblé aussi belle, et malgré le fait qu'il ait sa maladie qu'il lui rappelait la fragilité de son existence à chaque nouvelle crise, il était heureux. Jamais il n'aurait pu rêver mieux que Guillaume près de lui et la vie que ce dernier lui avait apportée rien qu'en faisant partie de son existence. Alors il se pencha de nouveau vers son copain en pensant à ça et l'embrassa avec douceur, sur la bouche cette fois, essayant de faire passer dans ce baiser toute sa gratitude pour lui.

« Merci, Guillaume... Merci de m'avoir choisi. Merci de m'avoir sauvé. Je te dois ma vie. »

Guillaume ne répondit rien, dormant déjà profondément, et il se rallongea à ses côtés en souriant doucement. Il vint se blottir dans la chaleur de son copain et ferma les yeux, enfouissant son visage dans son cou. Oui, Guillaume était l'homme de sa vie. Et il ne changerait absolument rien à son passé, si douloureux qu'il soit, si cela lui faisait risquer de ne pas le rencontrer. Car la vie qu'il avait maintenant près de lui, il ne l'échangerait contre rien au monde.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant