Partie 17 - Le devoir.

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Il caressa une dernière fois le doux visage du plus jeune avant de se redresser à regret. Il fallait qu'il discute avec Claude. Pour lui raconter où il en était. Aurélien ne réagit même pas lorsqu'il s'extirpa d'en dessous de lui, ce dernier s'étant endormi dans ses bras, et il se leva du lit afin de se diriger vers la porte de la chambre. Du coin de l'œil, il aperçut le cahier grand ouvert d'Aurélien sur le bureau de la chambre et se dirigea vers ce dernier après un instant d'hésitation. Il observa attentivement le cours rapporté dans le cahier avant d'apercevoir la feuille volante posée à côté de celui-ci. Il fronça les sourcils en remarquant le rouge et les ratures rajoutées à ce qui semblait être un devoir du plus jeune et il comprit alors qu'Aurélien devait être en train de réviser sa leçon pour comprendre ses erreurs avant qu'il n'arrive. Il allait en toucher un mot à Claude. Il était sur qu'Aurélien n'avait pas osé lui en parler, alors que celui-ci pouvait l'aider à réviser. Il quitta la feuille du regard et tourna les talons, afin de rejoindre son ami dans le salon à côtés. Quand il entra dans ce dernier, son ami était en train de jouer à la PlayStation sur la télévision et il rit doucement devant l'insouciance de son ami.

« Eh... dit-il doucement en venant le rejoindre sur le canapé et son ami appuya sur pause sur sa console avant de se tourner vers lui.

— Alors ? Il va mieux ?

— Oui, oui, tout va bien. Il dort maintenant, il avait l'air claqué.

— Mais... tu crois qu'il se sent bien ici ? lui demanda son ami d'un air soucieux et il haussa les sourcils, surpris par sa question.

— Il m'a dit que oui. C'est juste les événements récents, tout ça... Puis il m'a dit que c'était juste un peu compliqué vu que c'est nouveau tout ça pour lui. Mais tout va bien, Claude.

— Ok, ouf. Ça me rassure. J'avais l'impression qu'il n'aimait pas être ici, avec moi. Pourtant je fais tout pour le mettre à l'aise, hein. Je te jure.

— Je n'en doute pas, mon pote, dit-il en souriant doucement. Je suis sûr que t'es parfait avec lui. Alors t'en fais pas, il lui faut juste un peu de temps pour s'habituer. À toi, à la maison... »

Claude hocha la tête doucement et il lui offrit un petit sourire reconnaissant.

« Au fait, je crois qu'il a un peu de mal en conjugaison. Je suis sûr qu'il ose pas t'en parler. Peut-être que tu pourrais lui proposer ton aide pour réviser ?

— Mais bien sûr...! Aucun problème !

— Super, rit-il, amusé par l'enthousiasme de Claude avant de reprendre son sérieux. Au fait... je voulais te tenir au courant des avancées. Je suis allé à la police déposer plainte et mardi j'ai un rendez-vous pour finaliser ma déposition. Je pense qu'après ça, ils feront le nécessaire. J'espère que ce sera pas nécessaire qu'ils lui parlent...

— Je pense que si, malheureusement. Mais on pourra l'accompagner, dit son ami et il hocha la tête.

— Puis... je voulais te dire que je songeais aussi à prendre un job à côté des études.

— Hein ? Mais pourquoi ?

— Pour pouvoir subvenir aux besoins d'Aurél et moi. Il va pas pouvoir rester indéfiniment chez toi, et encore moins gratuitement. Et pareil pour moi avec Matthieu.

— Guillaume, Aurél il peut rester ici tant qu'il en a besoin. Je te le promets.

— C'est gentil, Claude. Mais il faut quand même que je me bouge pour trouver une autre solution au cas-où. Je veux pouvoir être stable financièrement pour être sûr qu'on me l'enlèvera pas. »

À ça, il vit un petit sourire en coin apparaître sur les lèvres de son ami et il lui lança un regard interrogateur avant de réaliser ce qu'il avait dit.

« Bordel... Ouais, je veux pas qu'on me l'enlève, dit-il en soupirant. Je me suis trop attaché à lui maintenant. Je ne peux plus imaginer ma vie sans lui à mes côtés... Je crois bien que je suis tombé amoureux pour la première fois de ma vie, Claude...

— Eh ben ! Ça fait bizarre de te voir ainsi mon pote ! Mais je te comprends. Il est adorable, ce gosse. Alors si tu décides que c'est lui avec qui tu veux passer le reste de ta vie, sois sûr et certain qu'on sera à mille pour cent derrière toi. Ablaye, Matthieu, et moi. On l'avait déjà remarqué tu sais la semaine dernière quand on est allés se baigner. Tu l'as pas quitté d'une semelle...!

— Ouais mais... c'est parce qu'il sait pas bien nager... balbutia-t-il alors qu'il sentait ses joues se mettre à chauffer doucement. Il appréhendait...

— Ça t'arrangeait bien, avoue ! »

Il rougit de plus belle en entendant son ami dire cela en rigolant. C'est vrai. Il avait aimé rester près d'Aurélien ainsi, vu qu'il avait peur de l'eau. Il avait même entouré sa taille de son bras à un moment donné pour le rapprocher de lui et Aurélien avait paru surpris, sursautant sous l'eau. Il sentait encore la sensation de sa peau sous ses doigts malgré le tee-shirt qu'il avait sur le dos à ce moment-là. Il était vraiment tombé fou amoureux de lui.

***

Encore une fois, il eut l'impression que quelqu'un le rejoignait dans son lit tandis qu'il dormait profondément sur ce dernier. Il sentit cette même personne l'attirer à lui et, quasiment aussitôt, une chaleur réconfortante l'enveloppa. Dans un coin de sa tête, il entendit une voix comme un écho prononcer le mot Guillaume et il sentit un petit sourire, réel ou non, apparaître sur ses lèvres. Oui, c'était encore ce rêve. Il aimait ce dernier. Ça l'apaisait. Alors que ça soit vrai ou non, il n'avait qu'à se fondre dans l'instant. Guillaume...

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant