Partie 18 - Le bowling.

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« Mm... »

Il poussa un petit gémissement fatigué en se réveillant le lendemain matin. Il n'avait pas envie de se lever. Plutôt de rester sous les draps toute la journée. C'était étrange. Puis, il comprit soudain d'où lui venait cette envie inhabituelle, en tout cas pour lui : la chaleur de la veille était encore présente à ses côtés. Alors il n'avait pas rêvé. Il hésita un long moment avant de se décider à ouvrir les yeux et quand son regard se posa sur le visage souriant de Guillaume allongé à ses côtés, son cœur rata un battement dans sa poitrine.

« Eh... Bien dormi, mon chat ? lui demanda ce dernier en venant poser sa main sur sa joue et il frissonna au contact.

— Tu... Tu es resté...? bredouilla-t-il, pensant à comment il s'était endormi la veille sur Guillaume après le repas. Tu as... dormi avec moi...?

— Oui. Je suis juste descendu parler un instant avec Claude avant de me glisser de nouveau à tes côtés. Est-ce que ça te va ? Ça te... dérange pas...? »

Il réfléchit un moment à la question de Guillaume, se demandant ce qu'il voulait dire par là. Qu'est-ce qui était censé le déranger ? Il ne comprenait pas.

« De... De quoi...? Le fait... que tu sois venu dormir avec moi ?

— Oui, mon chat. Je me doute qu'après tout ce que tu as vécu... avec ces connards... Et même... avant ça, si j'ai bien compris ? murmura Guillaume et il sentit une boule se loger dans sa gorge en l'entendant dire ça. Je me doute que ça peut te déranger d'être aussi proche d'une autre personne. Surtout... dans un lit.

— N-Non, tout va bien... bégaya-t-il avant de se mordre doucement la lèvre inférieure. J'ai-J'aime être près de toi, Guillaume... Je me sens bien. En sécurité. Et puis... bredouilla-t-il en venant attraper avec délicatesse le tee-shirt du plus grand de ses doigts. J'aime beaucoup... tes surnoms. Comment tu m'appelles.

— Ah oui ? Tu veux parler de quand je t'appelle... Mon chat ? Aurél ? Chaton ? chuchota Guillaume et il hocha la tête, embarrassé, alors que le plus grand se mettait à caresser sa joue avec délicatesse. Tant mieux, alors. Parce que moi aussi, j'adore ces surnoms.

— Ça me fait me sentir... apprécié...? Aimé...? bafouilla-t-il, ne sachant pas comment expliquer à Guillaume ce qu'il ressentait quand il l'appelait ainsi. J'aime... beaucoup cette sensation. Ça fait aussi... apparaître une chaleur agréable dans ma poitrine et... et dans mon bas-ventre. Je ne sais pas... pourquoi. Mais c'est agréable. »

Il eut peur un instant d'avoir dit une bêtise, mais quand il releva légèrement la tête pour voir la réaction de Guillaume, ce dernier lui sourit tendrement. Il le vit alors se pencher vers lui et l'instant d'après, les lèvres de Guillaume se posaient sur son front, par-dessus sa frange. Il fut déçu que ça ne soit pas sur ses lèvres qu'elles soient venues se poser et il resta interdit à cette pensée. Il aurait voulu... que Guillaume l'embrasse sur la bouche ? Vraiment ? Alors... c'était donc vrai ? Il était tombé amoureux de lui ? En réalité, ça ne l'étonnait pas vraiment. Alors quand Guillaume se recula, il lui offrit un petit sourire intimidé. Il ne savait pas comment le lui dire. Ni s'il devait le faire. Il y réfléchirait pendant la journée.

***

« Regarde, comme ça... Laisse-moi te montrer... »

Il sentit Aurélien tressaillir quand il se glissa derrière lui avant de le sentir se détendre quand il posa sa main avec douceur sur la sienne, accompagnant son mouvement. La boule de bowling fit quelques aller-retour dans les airs avant qu'ils ne la lâchent tout à fait et cette fois, la trajectoire du plus jeune fut un peu plus droite que les fois précédentes. La boule percuta même quatre quilles et Aurélien se retourna vers lui, un grand sourire aux lèvres.

« T'as vu ça ? J'ai réussi ! »

Le plus jeune perdit soudainement son sourire, rougissant furieusement,  et il plongea son regard dans le sien un long moment avant de se reculer, se doutant que la raison de cette gêne de sa part devait être leur trop grande proximité malgré ce qu'il lui avait dit ce matin. 

« J'ai vu ça. C'est bien, mon chat. » dit-il en venant ébouriffer tendrement les cheveux du plus jeune.

Aurélien rougit de plus belle au geste tendre qu'il lui donna et il sourit, fortement attendri. Avant le bowling, ils étaient allés au cinéma. Tous ensemble, avec ses potes. Il s'était assis à côté d'Aurélien qui tenait un paquet de pop-corn pour eux deux sur ses genoux et quand leurs doigts s'étaient frôlés malencontreusement durant le film quand il avait voulu en prendre en même temps que lui, il avait senti son cœur s'emballer dans sa poitrine. Je suis complètement fou amoureux de lui, pensa-t-il en suivant le plus jeune du regard qui allait s'asseoir aux côtés de Claude. Et le pire, c'est qu'il avait l'impression que c'était réciproque. Juste... ce qu'il lui avait dit le matin-même par exemple. Mais... est-ce que Aurélien en avait envie ? De se lancer dans une relation amoureuse ? Il se sentait bien à ses côtés, il le lui avait dit c'est vrai, mais est-ce qu'il avait envie de plus ? Après tout ce qu'il avait vécu ? Peut-être avait-il seulement besoin d'un ami pour l'instant. Pas d'un copain. Alors tant pis. Si quelque chose devait changer entre eux, il préférait que ça vienne de lui. Au moins, comme ça, il était sûr de respecter ses limites et de pas aller trop loin. Oui, c'était la meilleure chose à faire.

Fiction OrelxGringe - Parle-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant