Chapitre 3

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Raven

Deux jours. Deux jours que je suis bloqué ici avec ces cons et l'autre connasse. Ils la considèrent comme leur chef, ils vont la voir pour chaque décision, alors que ça se voit clairement qu'elle veut juste qu'on la laisse tranquille et qu'elle se fout de leur sort.

Ils avaient mis en place des rondes pour surveiller les issues. L'autre connasse m'avait bien fait comprendre qu'elle n'hésiterait pas à me défoncer si je m'approchais d'une issue. Malheureusement pour elle, je ne risquais pas de la prendre au sérieux. L'autre jour, je l'avais à peine poussée qu'elle avait perdu l'équilibre. Elle est faible.

L'un des restaurants servait de réfectoire où chacun recevait la même portion de nourriture. À chaque fois que l'on s'y rendait, elle me lançait un regard noir. C'est drôle de voir à quel point elle se méfie de moi, alors que pour les autres, c'était comme si je n'existais pas.

Le seul gamin qui est avec nous reste toujours avec elle. Il la colle sans cesse. Je ne comprends pas comment elle fait pour le supporter. À sa place, je me serais déjà énervé. Déjà que j'avais du mal à rester calme quand certains venaient me parler quand on mangeait.

Nous sommes trop et je sais que ce sera bientôt le bordel. Surtout quand ils réaliseront qu'il n'y aura plus assez de nourriture pour tous nous nourrir et qu'ils devront sortir d'ici pour aller dans les étages inférieurs. Ils n'iront pas au troisième, car les seuls escaliers pour y accéder sont au premier étage.

Il est vraiment mal foutu ce centre commercial, en fait.

J'ai envie de me défouler, mais avec l'autre qui me surveille, je ne peux pas.

Quoique...

Elle n'aurait pas le courage de me suivre si je passais par une des issues les plus éloignées.

Si ?

J'ai envie de sortir et de faire exprès de laisser la porte ouverte. De toute façon, ces monstres sont tellement simples à défoncer qu'ils ne pourront pas s'approcher de cet étage. Je vais faire ça dès que ce ne sera pas son tour de garde.

(...)

Presque tout le monde dort sauf ceux qui surveillent les issues principales et bien entendu l'autre connasse et ses amis. Ils sont en train de discuter, ou plutôt, ses amis discutent entre eux alors que l'autre est assise à regarder dans le vide.

Quand elle se lève pour aller marcher un peu, j'attrape ma batte et me dirige vers l'issue, pas surveillée.

Ils font vraiment leur boulot à moitié.

J'attends devant la porte qu'elle me remarque, je sais qu'elle va bientôt se tourner dans ma direction, car les jours précédents, elle marchait jusqu'ici avant de faire le tour de l'étage. Je suis sûr qu'elle ne dort quasiment pas. Ça se voit à des kilomètres à la ronde avec sa sale gueule.

Quand elle me remarque finalement, elle fronce les sourcils. J'ignore le regard qu'elle me lance et ouvre la porte. Je prends bien la peine de la laisser grande ouverte quand je sors.

Je ne me retourne pas lorsque je l'entends arriver à toute vitesse et continue d'avancer en direction du petit escalier permettant d'accéder au premier étage. Si elle me suit, c'est qu'elle est conne.

Je commence à descendre les escaliers, qui, bizarrement, sont vides. Pas un seul zombie à l'horizon. Arrivé à la moitié des escaliers, je sentais qu'elle m'avait rattrapé.

Elle est vraiment conne.

— Tu ne devrais pas venir ici. Lança-t-elle

— Et toi alors ? Tu m'as suivi, je te rappelle. Répondis-je en continuant de descendre les marches.

ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant