Chapitre 14

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Raven

La veille.

J'ai du mal à croire que je vais la ramener là-bas, moi qui voulais éviter cet endroit à tout prix. En plus de ça, j'ai été obligé de ralentir, car le sol est glissant à cause de la pluie. L'autre est serrée contre moi et je la sens trembler. En même temps, nous sommes complètement trempés avec la pluie qui s'abat sur nous.

Quand nous arrivons enfin devant la maison, je m'arrête et la laisse descendre en première. Elle le fait, mais reste à côté de ma moto, son regard dirigé vers la bâtisse. Une maison en brique rouge avec un étage et un garage en partie bloqué par une vieille voiture défoncée. Je descends de la moto à mon tour et la pousse jusqu'à la porte du garage. Il y a un espace suffisamment grand pour que je puisse faire rentrer ma moto sans risquer de l'abîmer. L'autre me suit en se frottant les bras.

J'ouvre la porte du garage en faisant bien attention qu'il n'y a personne et je rentre ma moto. Je fais signe à l'autre de me suivre à l'intérieur et elle le fait. Je mets mon doigt devant ma bouche et elle hoche la tête.

Quand j'ouvre la porte menant à l'intérieur de la maison, mon regard se pose directement sur le sol pour éviter toutes les seringues qui traînent. Le drogué qui me sert de géniteur fout toujours un bordel pas possible dans sa baraque. Je m'étais juré de ne plus revenir ici quelques jours avant l'apocalypse et maintenant me voilà avec l'autre.

Je pousse un peu plus la porte et regarde à l'intérieur de la maison. C'est le bordel partout, des meubles sont renversés, des seringues jonchent le sol et des bouteilles d'alcool aussi. J'entendais le froissement des vêtements de l'autre derrière moi et j'hésitais à ouvrir en grand la porte. J'ai toujours eu honte des sales habitudes de mon géniteur. Ce mec est un putain de drogué et un alcoolo. Et il est violent en plus de ça.

— T'as prévu d'ouvrir ou alors, on va rester ici à se les cailler ? Demanda l'autre en me lançant un regard noir.

Je soupirais et, sans prendre le temps de lui répondre, j'ouvre finalement la porte en grand et rentre dans la maison.

— Fait gaffe au sol. La personne qui vivait ici avait de très mauvaises habitudes. Lançais-je en m'avançant vers les escaliers qui menaient au premier étage.

— Tu vas où ? Me questionna-t-elle tout en me suivant.

— Avant que tu ne poses trop de questions, la personne qui vivait ici était mon connard de géniteur et j'ai donc une chambre à l'étage avec des vêtements et une réserve de bouffe cachée. Répondis-je en me tournant vers elle.

Ses cheveux trempés tombaient sur son visage et elle frissonnait à cause de ses vêtements trempés eux aussi. La chemise que je lui avais ramenée après que l'on est revenu de l'expédition où elle avait fini blessée et couverte de sang. Je passais une main dans mes cheveux mouillés eux aussi. Elle hocha doucement la tête en continuant de se frotter les bras pour se réchauffer.

Je me tournais à nouveau vers les escaliers et montais les marches. Elles grinçaient sous mon poids et sous celui de Kayna. Elle me suivait sans rien dire jusqu'à la pièce au fond du couloir. Je m'approchais d'un pot de fleur qui se trouvait dans l'angle et récupère une clé. Je l'insère dans la serrure de la porte de ma chambre et ouvre la porte.

Tout est exactement comme je l'avais laissé avant de partir. Je laisse l'autre passer en première et rentre juste après et referme la porte. Elle reste plantée en plein milieu de la pièce et je lui lance un regard interrogateur. Je voyais bien à l'expression de son visage qu'elle voulait faire une remarque alors, je l'y incitais avec mon regard.

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