Chapitre 4 Maya

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Gare de Marseille, Mercredi 1 juin, six heures quinze.

Il me reste cinq minutes pour rejoindre le quai trois, j'espère qu'ils ne sont plus dans la gare. J'entrebâille la porte et au moment de la franchir, je vois un ciré blanc accroché à une patère, derrière celle-ci, je m'en saisis et l'enfile. En plongeant les mains dans les poches, j'en ressors un bonnet de couleur marine, parfait ! Ainsi accoutrée, je sors de la pièce en baissant légèrement la tête puis en regardant à droite et à gauche. Je prends les premières portes menant au quai, descends les marches menant au couloir de desserte puis remonte vers le trois. Je reste sur les deux dernières marches pour contrôler que mon train soit bien présent, il l'est. Je finis de monter puis m'engouffre dans le train. Je reste dans un coin pour pouvoir mâter les personnes qui montent et celles qui restent sur place, ainsi je pourrais repérer les hommes qui sont à ma poursuite. Lorsque le signal est donné, je me rends compte que je retenais mon souffle, osant à peine respirer, c'est donc avec soulagement que je me détends enfin, lorsque je sens que nous sortons de la gare. Après quelques minutes, à fixer l'extérieur, je me décide à aller à la rencontre d'un contrôleur, je me dirige vers l'avant du train, passant au milieu de l'allée. Cette fois-ci, on ne fait plus trop attention à moi, j'ai retiré le ciré et le bonnet parce qu'en juin, même si les matinées sont fraiches, elles ne méritent pas non plus un bonnet. Je continue de déambuler à travers les rangées, lorsque j'aperçois le contrôleur en bout de wagon.

— Bonjour Monsieur, j'aurais souhaité prendre un billet pour Le Teich, je n'ai pas eu le temps de le prendre au guichet étant arrivée juste à temps pour embarquer.

— Ce n'est pas grave, je vous fais ça.

Je patiente le temps qu'il prépare mon billet.

— Cela vous fera cent dix euros soixante-dix.

— Pardon ? C'est si cher ?

— Oui, je suis désolé, se marre-t-il, vous avez deux correspondances donc oui c'est « si cher », si vous l'aviez pris à l'avance, vous auriez pu voyager pour soixante-dix euros peut-être.

Si je l'avais pris plus tôt, il est marrant lui ! Comme si j'avais prévu qu'on me pourchasse.

Je sors ma carte bleue.

— Vous avez de quoi m'encaisser ?

— Oui bien entendu.

Il sort son terminal de paiement et je règle le trajet.

— Merci, lui dis-je en récupérant le ticket.

— Je vous souhaite un bon voyage. Vous avez une place dans le wagon derrière moi, si vous le souhaitez.

Le ticket en main, je me dirige vers un siège libre, côté fenêtre, je dépose mon sac sur le porte-bagages au-dessus, puis essaie de passer entre le sièges de devant et une petite femme ronde, assise sur le siège côté allée. Elle a du mal à se lever pour me laisser passer. En fait, disons les choses comme elles sont, je la fais chier et je m'en aperçois car elle souffle.

— Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger, mais il n'y a pas d'autres places.

Elle me regarde et me fait un sourire grimace.

— Très aimable, ne puis-je m'empêcher de dire.

Quelle conne ouais !

Une fois installée, je pose ma tête contre la vitre en regardant défiler le paysage. Mes paupières sont lourdes, je finis par sombrer dans un profond sommeil. C'est le silence qui me réveille soudain. Merde ! Le train est à l'arrêt ! depuis combien de temps ! Je me relève comme une balle mais je m'aperçois que les derniers passagers sont en train de descendre. Ouf ! Je saisis mon sac et emboite leurs pas.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant